Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, a annoncé de l'envoi de 350 éléments supplémentaires de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale pour renforcer la sécurité à Tombouctou, dans cette région du nord du pays, ont rapporté dimanche des médias locaux.
«Trois cent cinquante éléments supplémentaires de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale (une unité de l'armée) seront bientôt déployés dans la ville de Tombouctou et dans la région du même nom», a déclaré à la presse M. Maïga, alors que son cabinet a évoqué la mise en place de ce dispositif «début 2019».
Le chef du gouvernement malien s'exprimait à Bamako, à son retour d'une visite de 48 heures dans la région de Tombouctou lors de laquelle il a rencontré des populations locales.
M. Maïga a également annoncé «l'accroissement des moyens logistiques des forces de sécurité, la création prochaine d'un corps de gardes-frontières» et «la création en 2019 de la région militaire de Taoudéni», une région administrative récemment créée.
De nombreux habitants de Tombouctou qui se sont affirmés «inquiets de l'insécurité», ont sollicité les autorités maliennes à renforcer le dispositif d'intervention des différents corps de sécurité du pays. «Monsieur le Premier ministre, il faut régler le problème d'insécurité. Il y a des braquages, des vols de véhicule. Nous vivons la peur au ventre», a déclaré un représentant de la coordination de la jeunesse de Tombouctou, Moustapha Maïga, lors d'une rencontre samedi avec le Premier ministre Maïga.
Cinq véhicules appartenant à des civils ont été enlevés cette semaine dans la région de Tombouctou, ont indiqué d'autres sources locales. «Ce sont des bandits, alliés aux terroristes qui commettent ces braquages. Chacun doit choisir son camp et aider les forces de sécurité et de défense.
L'Etat ne reculera pas devant ses responsabilités», a tenu à rassurer le Premier ministre les populations de Tombouctou.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu en septembre dernier à la tête du pays, avait placé «le retour de la paix et la sécurité au rang de priorité absolue» de son deuxième mandat. «Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos valeurs de liberté et de tolérance. Rien ne s'opposera à la volonté d'un peuple uni face au terrorisme», avait-il souligné lors de son investiture, réitérant son engagement à poursuivre l'application de l'accord de paix et de réconciliation conclu en 2015 à Alger.
M. Keïta avait également tendu la main à «tous ceux qui veulent que le Mali réussisse, sans exclusive aucune».