Afrique : 6.615 migrants morts sur les routes migratoires depuis 2013

Publié par Dk News le 19-12-2018, 16h35 | 15

Les décès de migrants africains morts sur les routes migratoires, ont atteint le chiffre de 6.615 au cours des cinq dernières années, a indiqué mardi l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), précisant que ce bilan n’est que «la partie visible de l’iceberg».

En 2018, l’OIM a enregistré 1.386 décès sur le continent, selon le projet de cette organisation sur les migrants disparus.

Les nouvelles données sont basées sur des enquêtes menées par l’Initiative sur les mécanismes de surveillance du Centre pour les migrations mixtes. Cependant, ces enquêtes ne représentent qu’une petite fraction du nombre total de personnes en déplacement en Afrique.

Ce qui signifie que ces milliers de décès représentent probablement une sous-estimation non négligeable du nombre réel.

«Lorsque les personnes n’ont pas accès aux routes de migration légales et qu’il existe peu de registres fiables, les futurs migrants sont exposés à la vulnérabilité des trafiquants d’êtres humains et des passeurs», souligne Frank Laczko, directeur du Centre d’analyse des données de l’OIM à Berlin, où le projet des migrants disparus est basé. Les principales causes de décès recensées indiquent que de nombreux décès de migrants en Afrique pourraient être évités. La famine, la déshydratation, la violence physique, la maladie et le manque d’accès aux médicaments sont des causes de décès fréquemment citées par les migrants sur des routes migratoires en Afrique, relève l’OIM.

3.400 migrants et réfugiés ont perdu la vie en 2018

Toutefois, l’OIM souligne qu’il est presque impossible de vérifier l’identité de ceux qui seraient morts ou encore l’endroit où ils avaient l’intention de migrer.

A l’échelle mondiale, les données de l’OIM montrent que 1.275 hommes, 534 femmes et 336 enfants et adolescents sont décédés, soit au moins le tiers des 6.615 décès enregistrés en Afrique au cours des cinq dernières années. «Au-delà de l’âge et du sexe de cette petite proportion dans l’ensemble de données, on en sait un peu plus sur le défunt», précise l’agence onusienne.

«Les personnes témoins de la mort de leurs collègues migrants n’ont souvent aucun moyen de rendre compte de ce qu’elles ont vu, sans parler d’un stress psychosocial important», précise Frank Laczko.

«Si l’on considère que les résultats de l’enquête sont peut-être la seule preuve de ces décès, il est clair que ces enregistrements ne représentent que la partie visible de l’iceberg et que les pertes en vies humaines sont d’une ampleur inconnue» , concède-t-il. Selon le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, les données de l’OIM montrent qu’à l’échelle mondiale, près de 3.400 ?migrants et réfugiés ont déjà perdu la vie en 2018. 

La plupart ont trouvé la mort en tentant de gagner l’Europe par la mer, beaucoup d’autres ont péri en cherchant à traverser le désert ou des forêts denses en quête de sécurité, loin des points de passage frontaliers officiels. «Ces chiffres, recueillis chaque jour par le personnel de l’OIM, nous font honte», regrette-t-il.