Yémen : négociations ardues sur un projet de résolution de l'ONU

Publié par Dk News le 21-12-2018, 16h31 | 2

Les membres du Conseil de sécurité mènent depuis près d'une semaine des négociations ardues sur un  projet de résolution pour le Yémen visant à entériner les acquis des  consultations inter-yéménites tenues en Suède et autoriser le déploiement dans le pays d'une avant-garde d'observateurs, selon des diplomates.

Le texte, rédigé par le Royaume-Uni, reprend en partie un projet de résolution à vocation humanitaire qui traine depuis longtemps sur la table du Conseil de sécurité. Son adoption avait été retardée à la demande de Washington et de la Stockholm pour ne pas interférer avec les consultations organisées en Suède.

Le principal acquis des rencontres inter-yéménites a été l'établissent d'un cessez-le-feu à Hodeida et le retrait de la ville et de ce port -capital pour l'aide humanitaire- des rebelles houthis qui en détiennent le contrôle et des forces gouvernementales qui les encerclent.

La résolution de l'ONU va être mise au vote "dans les prochaines 48 heures", a indiqué mercredi le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt.

Après une première version jugée trop faible par plusieurs pays, le texte en discussions mercredi endosse les résultats obtenus en Suède. Il "insiste sur le plein respect par toutes les parties du cessez-le-feu décrété pour la province de Hodeida". Il autorise "l'ONU à établir et déployer une avant-garde pour commencer un travail d'observation sous la direction du général (néerlandais à la retraite) Patrick Cammaert".

Le projet réclame aussi "au secrétaire général de soumettre (au Conseil de sécurité) des propositions aussi vite que possible d'ici au 31 décembre sur la manière dont les Nations unies pourraient soutenir pleinement l'Accord de Stockholm comme l'ont réclamé les parties".

Dans ce cadre, le port de Hodeida notamment passerait sous contrôle de l'ONU. A l'issue des consultations inter-yéménites, des diplomates ont évoqué la possibilité de déployer à Hodeida entre 30 et 40 observateurs pour garantir l'arrêt des hostilités et sécuriser l'acheminement de l'aide humanitaire.

Selon une source diplomatique, un dernier point de blocage au Conseil est apparu mercredi. Alors que les 15 membres de l'instance étaient d'accord pour le texte proposé par le Royaume-Uni, la Russie a objecté qu'il ne devait pas accuser spécifiquement des pays soutenant les rebelles Houthis.