Méditerranée: Au moins 13 personnes décédées et 12 autres portées disparues au large de l'Espagne

Publié par Dk News le 22-12-2018, 16h23 | 5

Au moins 13 personnes sont décédées et 12 autres portées disparues en tentant de gagner les côtes du sud de l'Espagne, ont signalé vendredi deux agences des Nations Unies.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), six bateaux ont été secourus jeudi en mer d'Alboran, la partie occidentale de la mer Méditerranée qui sépare l'Espagne du Maroc.
L'un des bateaux aurait apparemment été heurté par une houle qui a jeté des personnes à l'eau.
Au moins 13 corps, dont celui d'une femme enceinte, ont été retrouvés dans deux des six embarcations et 12 autres personnes sont portées disparues.

 «Vous pouvez imaginer le traumatisme des personnes qui ont été secourues», a indiqué Liz Throssell, une porte-parole du HCR lors d'un point de presse tenu vendredi à Genève, en précisant : «C'est une situation qui continuera d'évoluer et les chiffres sont par conséquent susceptibles de changer.» Selon l'agence onusienne en charge des réfugiés, un grand nombre des personnes secourues ont été débarquées dans le port d'Almeria, en Andalousie, où elles seraient actuellement dans des centres de détentions.

D'après le projet de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sur les migrants disparus (MMP), la plupart des personnes qui ont péri ou disparu le long d'itinéraires migratoires à travers le monde en 2018, ont été enregistrées dans la région méditerranéenne.

Avec 2.218 décès et disparitions de migrants enregistrés en mer Méditerranée, cette dernière est aujourd'hui l'un des couloirs migratoires les plus meurtriers du monde.

Selon les derniers chiffres de l'OIM, actualisés au 19 décembre, 56.480 personnes sont arrivées en Espagne par la mer Méditerranée depuis le 1er janvier et 769 sont mortes dans la traversée, soit plus de trois fois plus qu'en 2017. «Il s'agit d'un taux supérieur à 1.000 arrivées par semaine tout au long de cette année», a déclaré Joel Millman, un porte-parole de l'OIM lors d'un point de presse tenu vendredi à Genève.

Au total, 113.145 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par mer en date du 19 décembre 2018.
Cette année est la cinquième année consécutive au cours de laquelle l'arrivée de migrants et de réfugiés en Europe a atteint ou dépassé la barre des 100.000 personnes, bien que le total de cette année soit plus faible par rapport à la même période en 2017 (168.258) et en 2016 (359.160).

Près de 300 migrants secourus par l'Open Arms 

Le navire humanitaire Open Arms a sauvé près de 300 migrants au large de la Libye, a annoncé vendredi le fondateur de l'ONG espagnole qui l'affrète. «Seulement 24 heures après notre arrivée en Méditerranée, l'Open Arms vient de secourir en haute mer deux barques risquant le naufrage.

Plus de 200 personnes, hommes, femmes enceintes, enfants, bébés», a tweeté Oscar Camps de l'ONG Proactiva Open Arms.

Il a annoncé plus tard le sauvetage d'une troisième embarcation avec à son bord «29 femmes, cinq enfants et 56 hommes». Le navire avait repris fin novembre, avec deux autres bateaux d'ONG, ses missions de sauvetage en Méditerranée centrale, au large de la Libye.

Cet itinéraire de l'immigration clandestine est le plus mortel, avec plus de 1.300 migrants morts en tentant de gagner l'Italie ou Malte depuis le début de l'année selon l'Organisation internationale pour les Migrations.

Les navires humanitaires opèrent dans cette zone malgré l'opposition farouche du ministre de l'Intérieur italien d'extrême droite Matteo Salvini, qui leur ferme les ports en les accusant de favoriser les affaires des passeurs, et les réticences de Malte.

Une autre ONG, l'allemande Sea-Eye, a d'ailleurs annoncé vendredi soir le départ, depuis Algésiras dans le sud de l'Espagne, d'un nouveau bateau vers le large des côtes libyennes, le «Professor Albrecht-Penck».

Une partie des 18 membres de son équipage sont d'anciens volontaires de l'Aquarius, ce bateau qui avait déclenché l'été dernier une crise diplomatique entre les Etats européens et mis définitivement à l'arrêt début décembre.