Tunisie: Heurts entre policiers et manifestants après l'immolation par le feu d'un journaliste à Kasserine

Publié par Dk News le 25-12-2018, 16h49 | 4

Des heurts ont éclaté entre la police et des manifestants rassemblés lundi à Kasserine dans le centre-ouest de la Tunisie après l'immolation par le feu d'un journaliste «pour des raisons familiales et sociales», a rapporté l'agence de presse TAP.

Dans la nuit de lundi à mardi, des dizaines de manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la rue principale du centre-ville de Kasserine (270 km de Tunis), avant d'être dispersés par les forces de sécurité, selon la TAP. Le porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur, Sofiane al-Zaq, a déclaré que six membres des forces de sécurité avaient été légèrement blessés lors des affrontements et neuf personnes arrêtées.

La ville s'est toutefois réveillée dans le calme mardi matin. Le journaliste Abdel Razzaq Zorgui, 32 ans, est décédé lundi soir après s'être immolé par le feu en affirmant vouloir protester contre le chômage et la dégradation de la situation économique dans la région de Kasserine. «Pour les fils de Kasserine qui n'ont pas de moyens de subsistance, aujourd'hui, je vais commencer une révolution, je vais m'immoler par le feu», a déclaré le journaliste dans une vidéo qu'il a publiée avant sa mort.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a déclaré lundi dans un communiqué que le journaliste reporter d'images «Abdel Razzak Zorgui est décédé des suites d'une immolation par le feu», un acte qui visait à protester contre «des conditions sociales difficiles» qui frappent cette région.
Le Syndicat a ajouté qu'il envisageait d'organiser une grève générale dans le secteur des médias.
Kasserine est l'une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations sociales au cours desquelles la police avait ouvert le feu sur des manifestants pour les disperser.

Provoquées par l'immolation par le feu en décembre 2010 d'un jeune vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest), les manifestations s'étaient ensuite propagées à travers tout le pays, et conduit au renversement du régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.