Un expert en économie prévient sur l'écart accru entre les pays riches et pauvres

Publié par DK News le 26-12-2018, 17h26 | 5

Le professeur en économie, Smaïl Goumeziane, met en garde contre les conséquences des écarts en matière de développement entre les pays riches et les pays pauvres, ainsi qu'entre les classes d'une même société, qu'il attribue à la mondialisation ultralibérale de l'économie planétaire.

Dans une contribution publiée dans le quotidien El Watan, M. Goumeziane, ancien ministre et auteur d'ouvrages sur les questions économiques, considère que dans ces conditions, "le rattrapage des pays riches par les pays pauvres n'est au mieux qu'un leurre, au pire qu'une ineptie. Tout comme le rattrapage des riches par les pauvres dans les pays développés. Le moment est plutôt venu d'envisager un autre type de développement et un autre système de régulation au niveau national et à celui de la planète".

Il a, par ailleurs, qualifié la globalisation de "cancer" qui gangrène le cœur même de l'économie mondiale, relevant que ce phénomène, profitant aux plus puissants, brasse de "faramineux volumes financiers, plus ou moins avouables, sur fond de conflits, de trafics de drogue, d'armement et autres trafics d'êtres humains".

S'appuyant sur des statistiques, il a fait valoir qu'avec la mondialisation ultralibérale, en une vingtaine d'années, l'Américain moyen est celui, dont la richesse individuelle, déjà la plus élevée au départ, a le plus augmenté (+ 27.700 dollars, soit plus qu'un doublement).

"En d'autres termes, le fossé se creuse de façon dramatique (...). De façon plus imagée encore, la mondialisation permet aux Etats-Unis, locomotive de l'économie mondiale, de rouler plus vite que les wagons qui suivent, même avec un ralentissement de sa croissance", a-t-il expliqué.

Pour remédier à cette situation, il appelle à une nouvelle conception du développement, comprenant l'expansion des libertés et la mise en place d'un nouveau système de régulation de la production et de la consommation, basée sur la loi, tant au niveau national qu'international.

Selon lui, la mondialisation de l'économie est marquée par "la monopolisation des biens et des services produits et échangés par l'entreprise privée transnationale, véritable maitresse des marchés financiers", ajoutant que "l'affaiblissement des supports de la démocratie comme les syndicats, les Parlements et la société civile, a accentué davantage cette pôle position".

Il a alors préconisé que seul un nouveau système de régulation peut contrecarrer efficacement la mondialisation ultralibérale et sa tendance à la tiers-mondialisation sur fond de spéculation, de pauvreté et de dangereuse dégradation de l'environnement.