Economie

FMI: 40% des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement

Publié par DK News le 19-01-2019, 17h55 | 7
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La dette publique accumulée par les pays émergents se situe à des niveaux jamais atteints depuis la crise de la dette des années 1980 et 40% des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement, a prévenu le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié sur son site web.

Le rapport a souligné que le «fardeau» de la dette publique est un phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde entier.

Mais dans les pays à faible revenu, le problème est beaucoup plus important car 40% d'entre eux (24 sur 60 pays) présentent un risque élevé de surendettement à savoir une incapacité à assurer le service de la dette publique, ce qui pourrait fortement perturber l'activité et l'emploi.

Concernant les pays avancés, malgré un recul récent, le même rapport a noté que la dette publique a atteint des niveaux «inédits» depuis la deuxième guerre mondiale.

«Aussi, le Japon qui assure la présidence du G20, a fait de la viabilité de la dette publique une question prioritaire du programme du groupe», a-t-il souligné.

Par ailleurs, les auteurs du rapport expliquent que «des niveaux de dette sans précédent ne constituent pas nécessairement un problème lorsque les taux d’intérêt réels sont très bas, comme c’est actuellement le cas dans de nombreux pays avancés.

Toutefois, ils peuvent rendre les Etats beaucoup plus vulnérables à un durcissement des conditions financières mondiales et à une hausse des charges d’intérêts, ce qui pourrait provoquer des corrections sur les marchés, de brusques fluctuations du taux de change et un nouveau ralentissement des flux de capitaux.

Ils ont également considéré que l’endettement n’est pas forcément néfaste car il peut, en fait, permettre de débloquer des fonds indispensables pour investir dans les infrastructures, la santé, l’éducation et d’autres services publics.

«L’investissement dans des capacités de production, lorsqu’il est effectué avec discernement, peut engendrer une hausse du revenu qui permet de compenser le coût du service de la dette», ont-ils soutenu, ajoutant en outre, qu'une partie de l’augmentation de la dette, en particulier dans des pays avancés, avait permis de soutenir la croissance au lendemain de la crise financière mondiale et d’en atténuer les répercussions.

Cependant, des problèmes se posent lorsque la dette est déjà élevée et que les ressources provenant de nouveaux emprunts ne sont pas employées à bon escient (notamment à cause de la corruption et de la faiblesse des institutions) ou lorsqu’un pays est touché par une catastrophe naturelle ou un choc économique, tel qu’une inversion brutale des flux de capitaux, qui compromettent sa capacité à rembourser la dette, ont-ils encore soutenu, ajoutant que «certains pays émergents se trouvent actuellement dans cette situation».

«Ce sont généralement les pays à faible revenu qui connaissent les problèmes d’endettement les plus graves et qui sont souvent les moins bien armés pour les résoudre», ont -ils fait observer.

Le rapport a noté que bon nombre de ces pays ont fortement besoin de dégager des ressources supplémentaires pour se développer et s’en remettent de plus en plus à des émissions obligataires souveraines, à des prêts consentis par de nouveaux créanciers officiels et à des créanciers bancaires étrangers pour obtenir des financements extérieurs.

Les obligations souveraines et les prêts aux conditions du marché se caractérisent souvent par «des taux d’intérêt plus élevés» et «des échéances plus courtes», ce qui accroît le coût du service de la dette et en complique la gestion.

«Si la diversification des sources de financement présente des avantages, elle est également source de nouvelles difficultés en ce qui concerne la gestion de la dette et, si besoin, sa restructuration, compte tenu de l’absence de mécanismes établis de coordination qui incluraient les nouveaux créanciers».

 

Le FMI propose trois mesures pour les prêteurs et les emprunteurs afin de prévenir une crise de la dette

L'institution de Bretton Woods suggère trois mesures prioritaires pour les prêteurs et les emprunteurs afin de prévenir une crise de la dette publique.

D'abord, il faut redoubler d’efforts pour garantir la viabilité financière des emprunts souverains, a-t-elle préconisé, en soulignant que les emprunteurs devraient établir soigneusement leurs plans de dépenses et de déficit budgétaires, afin que la dette publique conserve une trajectoire soutenable.

Ils devraient aussi examiner de près les rendements potentiels de leurs projets et leur capacité à rembourser au moyen d’une augmentation des recettes fiscales avant de consentir un nouvel emprunt.

Quant aux prêteurs, ils doivent évaluer l’incidence de nouveaux prêts sur l’endettement de l’emprunteur avant de lui octroyer un crédit, ce qui épargnera tant au prêteur qu’à l’emprunteur l’établissement d’accords qui seront source de difficultés financières pour les deux parties.

Deuxième recommandation: il faut que tous les pays acceptent de rendre compte de leur dette publique de manière exhaustive et transparente.

A ce propos, les auteurs du rapport ont estimé qu'il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les institutions qui enregistrent la dette, la surveillent et la déclarent dans de nombreux pays en développement. «Parmi les pays à faible revenu, par exemple, un tiers ne fait pas état des garanties accordées par le secteur public et moins d’un sur dix divulgue la dette des entreprises publiques», ont-ils insisté. Les créanciers pourraient davantage rendre publiques toutes les modalités des prêts qu’ils octroient.

«Améliorer la transparence des engagements au titre de la dette publique peut contribuer à prévenir l’accumulation d’engagements cachés considérables qui constitueront ultérieurement une dette explicite de l’Etat», ont-ils soutenu.

La dernière recommandation du FMI porte sur la promotion de la collaboration entre les créanciers officiels afin de traiter les cas de restructuration de la dette qui font intervenir des prêteurs non traditionnels.

«Compte tenu de la dette élevée qui est détenue par de nouveaux créanciers, il convient de réfléchir à la manière de rendre efficace la coordination entre les créanciers officiels, si souvent indispensable à la résolution des crises de la dette», ont préconisé les expert du FMI. «Le fonds améliore ses méthodes d’évaluation de la viabilité de la dette et forme les responsables nationaux à leur application. En outre, il coopère activement avec de nouveaux prêteurs, notamment pour accroître leurs capacités à participer à des restructurations multilatérales de la dette, si celles-ci se révélaient nécessaires».  

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