Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a souligné mardi à Pretoria, la nécessité d’élaborer un plan et un mécanisme d’accompagnement et de suivi des travaux de la conférence de solidarité avec le peuple sahraoui initiée par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Dans un discours prononcé lors de la deuxième journée de la conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, Brahim Ghali a appelé les Etats membres de la SADC et ceux de l’Union africaine à élaborer un plan et un mécanisme d’accompagnement et de suivi des travaux de la conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, affirmant que «le cadre de solidarité avec la République sahraouie devra aboutir à éliminer, une fois pour toutes, le vestiges du colonialisme et de l'apartheid, dans le continent africain».
Assurant que le peuple sahraoui est fermement attaché à ses droits et à la lutte, par «tous les moyens légitimes, jusqu'à la réalisation de sa pleine souveraineté sur tout le territoire de son Etat indépendant», le président sahraoui a salué la tenue de la conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, soulignant que c’est «un message pour demander que justice soit rendue» et «une confirmation de la clarté de la question sahraouie du point de vue du droit international».
Dans ce contexte, il a ajouté que cette conférence est «un rappel de décisions historiques, telles que la décision de la Cour internationale de Justice de 1975 rejetant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ou les décisions de la Cour de justice des Communautés européennes de 2016 et 2018, qui ont statué que «le Sahara occidental et le Royaume du Maroc sont deux pays distincts et interdisent l'exploitation des ressources naturelles sahraouies sans le consentement du peuple sahraoui, par l'intermédiaire de son représentant légitime et unique, le Front Polisario».
Le président Ghali a souligné, en outre, que «la Conférence est un message explicite adressé au Royaume du Maroc et à ses partenaires, en particulier l’Union européenne, pour qu’il cesse immédiatement le pillage et l’exploitation illégaux des ressources naturelles du peuple sahraoui».
Rappelant le parcours du combat engagé par le peuple sahraoui depuis plus de quarante ans pour son indépendance, le président Ghali a relevé que la conférence de solidarité de la SADC avec le peuple sahraoui constitue aussi «un appel urgent» aux Nations unies et à son partenaire, l'Union africaine et au Royaume du Maroc, pour accélérer l'organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui en tant que solution juste, démocratique et approuvée par la communauté internationale, sur lequel les deux parties au conflit s»étaient engagées» Dénonçant la violation flagrante par le Maroc de l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA) en particulier celui portant sur le respect des frontières héritées de l'indépendance, M. Ghali a souligné, en outre, la nécessite de l'adoption de mesures urgentes et adéquates pour mettre fin à cette situation.
«Un Etat africain, le Royaume du Maroc, membre de l'organisation continentale, occupe illégalement des parties du territoire d'un autre Etat africain, la République sahraouie, membre fondateur de l'Union africaine», a-t-il dénoncé.
«La RASD est prête à mettre immédiatement en œuvre les décisions de l'Union africaine d'engager des négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, afin de résoudre le conflit avec le Maroc», s’est-il également engagé, précisant que cette démarche s’inscrit dans un esprit de coopération, d'intégration, de respect mutuel et de bon voisinage».