Le Japon a dégagé un excédent commercial en mars pour le deuxième mois de suite après une série de déficits, mais il s'est affiché en repli de 32,6% sur un an sur fond de recul des exportations.
Le surplus du mois dernier s'est établi à 528,5 milliards de yens (4,2 milliards d'euros), pour des exportations qui ont reflué de 2,4% sur un an à 7.201,3 milliards de yens, tandis que les importations ont au contraire augmenté de 1,1% à 6.672,8 milliards.
La baisse de la facture énergétique grâce au recul des cours du pétrole a joué dans le bon sens et l'excédent commercial s'est avéré meilleur que ce que les économistes interrogés par le groupe d'information économique Nikkei attendaient.
Cependant, le ralentissement en Chine, à cause du différend sino-américain, pèse.
Les exportations du Japon vers le voisin chinois où sont assemblés de nombreux produits ont chuté de 9,4% sur un an, tandis que les importations ont progressé de 11%.
La Chine a acheté moins de machines industrielles, notamment pour le secteur de l'électronique, ainsi que moins d'appareils scientifiques et optiques.
A l'égard des Etats-Unis, l'excédent commercial du Japon a progressé de 10% à 683,6 milliards de yens, un résultat dû à davantage d'exportations de véhicules, engins de chantiers et machines pour le secteur des semi-conducteurs.
Ce résultat risque de déplaire encore fortement au président américain Donald Trump qui peste régulièrement contre le déséquilibre commercial entre les deux pays au détriment du sien.
Tokyo et Washington sont engagés dans des discussions commerciales pour tenter de trouver un compromis notamment sur l'épineux dossier de l'ouverture du marché japonais à plus de produits agricoles américains.
En attendant, le gouvernement nippon essaie de donner des gages à son allié en lui commandant des équipements militaires.
Vis-à-vis de l'Union européenne, un petit surplus de 44,3 milliards de yens a été observé, grâce à davantage d'exportations de véhicules et équipements de chantiers notamment.
Sur l'année budgétaire, qui court d'avril à mars au Japon, 2018/19 n'a pas été un bon millésime, puisque le Japon a déploré pour la première fois en trois ans un déficit commercial de 1.585,4 milliards de yens (12,7 milliards d'euros), du fait d'une progression très faible des exportations (+1,9%) au regard de la hausse des importations (+7,1%).
Le ralentissement de la demande en provenance de l'étranger est un sujet d'inquiétude alors que la consommation intérieure ne joue pas son rôle de locomotive de l'activité économique de l'archipel.
