Culture

Magazine Initiative citoyenne «L'art est public», une bouffée d'art dans la Casbah

Publié par Dk News le 03-05-2019, 15h06 | 9
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Recouvert de suie et de peinture, jeunes habitants   et enfants du quartier de Soustara dans la Casbah d'Alger mettent la main à   la pâte avec les artistes peintres et sculpteurs venus bénévolement «donner   quelques couleurs» à la vieille cité et y insuffler une dynamique   d'entraide communautaire.  

«Nous faisons ce que nous pouvons pour donner un coup de main aux   bénévoles venus réhabiliter notre quartier, tout en apprenant à travers ce   qu'ils nous demandent de faire...», lancent de jeunes habitants de la   Casbah qui découvrent la forge avec la sculpture sur métal de Abdelghani   Chebbouch. 

Se joignant à l'initiative citoyenne «L'art est public», l'artiste a   déplacé une partie de son atelier sur cette placette de Soustara pour   réaliser une £uvre d'art, la première du genre dans ce quartier populaire.  La forge, les sacs de charbon, l'enclume et les gros marteaux de l'artiste   céderont bientôt la place à une sculpture métallique, objet de la curiosité   des enfants du quartier, impatients de voir le résultat final et qui   pressent l'artiste de questions à mesure que son travail progresse.  

Trois jours durant (du 1er au 3 mai), un collectif d'artistes et   d'étudiants de l'école des Beaux-arts, s'emploie à exécuter un programme   d'activités culturelles et communautaires dans ce quartier populeux   dépourvu de la moindre infrastructure culturelle. 

L'initiative «L'art est public» , lancée en 2017 dans un bidonville de   Bejaïa, s'est tenu simultanément dans les villes d'Alger, Jijel, Skikda,   Laghouat ou encore Blida.   Avec le concours des habitants, «Esdjiwrat» -nom des trois placettes avec   leur petit stade-, ont été nettoyées et les murs repeints en blanc pour   accueillir les fresques réalisées par l'artiste peintre Ali Hafiane et les   étudiants de l'école des Beaux-arts auxquels se sont associés enfants et   jeunes du quartier.

«Ces volontaires sont venus réhabiliter notre quartier et nous sommes   obligés de participer, d'apprendre et de continuer à nous occuper de notre   espace», confie un riverain qui s'est improvisé photographe le temps de   l'événement.

Sur la dernière placette, des étudiants, s'affairent autour d'une   structure métallique et de vieux journaux pour réaliser une £uvre sur le   thème de la «harraga» (l'immigration clandestine) et qui sera dévoilée au   terme de ces trois journées. 

Les étudiants ont décidé d'explorer ce phénomène dans une sculpture   métallique représentant une embarcation de fortune et des figurines de   jeunes qui ont tenté la traversée de la Méditerranée. Le quartier est lui   aussi endeuillé par le drame de quelques-uns de ses enfants disparus en   mer. 

Se réapproprier l'espace public et restaurer l'humain

D'autres formes d'art ne sont pas en reste: slam, ateliers d'écriture et   de dessin ont investi le quartier à la faveur de cette initiative citoyenne   qui inclut un programme d'initiation aux pratiques écologiques et aux   réflexes anti gaspillage à l'attention des habitants.

Le programme de trois jours vise particulièrement à «se réapproprier   l'espace public et à impliquer et responsabiliser le citoyen dans son   quartier», confie Kenza Beldjilali, coordonnatrice pour Alger de   l'initiative. Son v£u le plus cher est de «pérenniser» ce genre d'action   dans une cité classée au patrimoine mondiale de l'humanité, mais laissée   dans un «état d'abandon affligeant», se désole-t-elle .

Le citoyen qui a perdu confiance en tout programme de réhabilitation, peut   «prendre en charge lui-même son environnement immédiat» et ouvrir le champs   aux artistes pour «redonner une vie culturelle et recréer les liens   sociaux». Ce centre historique doit être sérieusement pris en charge au   plan du bâti comme au plan humain afin de recréer les liens sociaux   distendus suite à la disparition des lieux de rencontre, l'absence de   structures sociales et le délabrement avancé de l'environnement, dit-elle.  Restaurer l'humain, c'est aussi la contribution «modeste» de Idir Fares,   psychologue de formation.  

Conteur et animateur des ateliers de dessin et d'écriture à la faveur de   cette initiative, il est directement confronté au mal être qui ronge les   habitants du quartier. Un «véritable malaise social et une absence de   perspective»: voilà, résume-t-il, ce que reflète les textes collectés   élaborés par ces habitants, tandis que les dessins des enfants, traduisent,   eux, un «traumatisme et (un) sentiment d'insécurité» devant la menace d'un   effondrement de maison qui peut survenir à tout moment vu la fragilité et   la vétusté des immeubles   dans ce quartier.

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