Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé l'armée et l'opposition au Soudan à maintenir la dynamique positive alors que les pourparlers entre les deux parties s'enlisent pour convenir d'un calendrier pour le transfert du pouvoir aux civils.
Dans une déclaration publiée par son porte-parole, M. Guterres a exhorté jeudi les négociateurs des deux parties «à maintenir la dynamique positive et à parvenir à un accord sur les détails restants». «Le secrétaire général est déterminé à continuer de travailler avec l'Union africaine à l'appui de ce processus», poursuit la déclaration, affirmant que l'ONU est prête à appuyer les parties prenantes soudanaises dans les efforts qu'elles déploient pour instaurer une paix durable et viable.
Le chef de l'ONU a également souligné l'importance de défendre les droits de l'Homme de tous les citoyens et de continuer à donner la priorité au dialogue en tant que moyen de régler les différends en suspens. Mardi, le Conseil militaire de transition et les forces de l'Alliance de la liberté et du changement (ALC) ont annoncé qu'ils avaient convenu d'une période de transition de trois ans.
Mais mercredi, les militaires auraient annoncé que les pourparlers étaient suspendus pendant trois jours, exigeant que les manifestants retirent les barrages routiers d'une zone désignée de la capitale Khartoum.
Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation inédit en raison notamment, de la hausse du prix du pain avant de passer à la contestation politique ayant abouti à la déchéance du président Hassan Omar el- Béchir. Depuis le début de ces manifestations, 90 personnes ont été tuées par les forces de l'ordre selon une association de médecins proche de l'ALC, tandis que le bilan des autorités fait état de 65 morts.
Des violences ont éclaté avant le début de la phase finale des discussions entre le Conseil militaire au pouvoir et les représentants de l'ALC, fer de lance du mouvement de contestation.
Cette phase doit porter sur la composition d'un Conseil souverain, l'une des trois institutions de la période de transition fixée à trois ans par les deux camps.