Le gouvernement vénézuélien et l'opposition ont entamé des discussions, en Norvège, en vue de trouver une solution à la crise qui secoue le Venezuela depuis près de quatre mois, alors que le président Nocolas Maduro a appelé à «avancer sur la voie de la paix» en célébrant le début des contacts.
Le président vénézuélien a ainsi célébré vendredi le «début des discussions» avec l'opposition à Oslo, tout en remerciant la Norvège pour son rôle de médiateur. «Les pourparlers pour progresser vers des accords de paix, de concorde et d'harmonie, ont bien commencé, et je demande le soutien de tout le peuple vénézuélien pour avancer sur la voie de la paix», a déclaré M. Maduro lors d'une cérémonie devant quelque 6.500 militaires dans l'Etat d'Aragua, dans le nord du Venezuela.
La cérémonie s'est déroulée en présence du ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, et du gouverneur de l'Etat de Miranda, Hector Rodriguez, deux personnalités qui ont participé cette semaine aux pourparlers à Oslo.
Alors que son pays est confronté à la pire crise socio-économique de son histoire récente, le président Maduro a déclaré que le «Venezuela doit traiter ses conflits», soulignant que ces discussions avec l'opposition sont de «bonnes nouvelles». Quelques heures auparavant, le ministère norvégien des Affaires étrangères avait fait état de «contacts préliminaires» avec les deux camps dans le cadre d'une «phase exploratoire».
Jeudi, le chef de l'opposition Juan Guaido s'était contenté de dire que des délégués de son camp participaient à une «médiation» de la Norvège.
«Il n'y a aucun type de négociations», avait-t-il tempéré.
L'opposition était représentée à Oslo par l'ancien député Gerardo Blyde, l'ex-ministre Fernando Martinez Mottola ainsi que le vice-président du Parlement, Stalin Gonzalez. Les discussions à Oslo interviennent alors qu'un groupe de nations principalement européen se prépare à envoyer une délégation de haut niveau au Venezuela pour proposer des solutions à la crise prolongée du pays. Le groupe de contact international comprend huit pays européens, l'Union européenne et quatre pays d'Amérique latine.
Le gouvernement vénézuélien salue la déclaration de la Norvège
Le gouvernement vénézuélien a salué la déclaration de la Norvège à propos de la situation au Venezuela et a réaffirmé le dialogue comme étant la seule voie dans le dénouement de la crise politique, a déclaré la vice-présidente du pays d'Amérique latine, Delcy Rodriguez. Le président Nicolas Maduro «ratifie et réaffirme la voie du dialogue comme étant le seul moyen de parvenir à l'entente entre les Vénézuéliens», a tweeté vendredi Mme Rodriguez. Celle-ci a rejoint la déclaration officielle publiée vendredi par le gouvernement norvégien, qui joue un rôle de médiation pour faciliter le dialogue entre le gouvernement et l'opposition vénézuéliens.
«La Norvège annonce avoir eu des contacts préliminaires avec des représentants des principaux acteurs politiques du Venezuela dans le cadre d'une phase exploratoire, afin de soutenir la recherche d'une solution à la situation dans le pays», indique la déclaration. Plus tôt, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza s'est félicité du début des pourparlers avec l'opposition en Norvège. «Ce qui doit être souligné, c'est qu'il s'agit d'une bonne nouvelle (...) C'est le seul moyen de trouver des solutions à cette situation», a déclaré M. Arreaza sur le réseau de télévision latino-américain Telesur. La crise politique au Venezuela s’est aggravée depuis le 23 janvier, lorsque Juan Guaido, dirigeant de l’opposition et président du parlement, s’est autoproclamé «président par intérim» lors d’un rassemblement dans la capitale, Caracas.
Il a été reconnu par les Etats-Unis, ainsi que les membres du groupe de Lima (à l'exclusion du Mexique), par l’Organisation des Etats américains et par la plupart des Etats membres de l'Union européenne.
La Russie, la Biélorussie, la Bolivie, l'Iran, Cuba, le Nicaragua, El Salvador, la Syrie et la Turquie ont exprimé leur soutien au président Maduro, qui demeure le président légitime du Venezuela.
A la crise politique, émaillée de violences ayant fait des dizaines de morts, s'ajoute la pire crise économique de l'histoire récente de ce pays où, selon l'ONU, sept millions de personnes, soit un quart de la population, ont besoin d'une aide humanitaire urgente. Dans ce contexte, l'état-major et le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, n'ont eu de cesse de réaffirmer leur loyauté au président Nicolas Maduro et à la «révolution bolivarienne».
