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Discours de Gaïd Salah : unanimité sur la consécration d'un dialogue et divergence sur les mécanismes

Publié par dknews le 31-05-2019, 16h04 | 16
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Les formations politiques ont été unanimes quant à l'importance de la consécration du dialogue constructif entre les différents partenaires pour sortir de la crise que traverse le pays, tel qu'énoncé mardi dans le discours du Général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), mais les approches sont mitigées concernant les mécanismes de sa concrétisation.

Dans ce cadre, le Secrétaire général du parti Front de libération nationale (FLN), Djemai Mohamed, a valorisé l'appel du vice-ministre de la Défense nationale durant sa visite à la 6ème région militaire à Tamanrasset, aux forces et personnalités nationales à un dialogue sérieux pour résoudre la crise et organiser l'élection présidentielle.

Intervenant à l'occasion de l'installation des commissions de discipline et de prospective du parti, M. Djemaï a qualifié ce dialogue de "bouée de sauvetage" car reposant, a-t-il dit, sur l'impératif de consolider les fondements de l'Etat et de mettre la souveraineté nationale entre les mains du peuple.      

A cet effet, le FLN a appelé le peuple à "l'adhésion autour de son Armée en vue de résoudre cette crise et faire face à ceux qui prônent la transition".  

De son côté, le parti Talaie El Houriat a salué cet appel au dialogue, "en tant qu'approche et voie incontournables pour sortir le pays de cette impasse", le qualifiant de "nécessité impérieuse et absolue".

Soulignant que le dialogue "s'inscrit globalement dans la ligne de l'attachement actuel à aplanir la voie pour sortir de la crise (...) à moindres coûts pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social", le parti de Benflis indique que le discours de Gaïd Salah précise clairement les données essentiels du dialogue proposé et mettant en place son cadre et en définissant son objectif et ses modalités.

Partant, le parti Talaie El Houriat considère que le dialogue est une réponse aux revendications légitimes portées par la révolution démocratique pacifique à travers l'expression libre de la volonté du peuple et la consécration de sa souveraineté, d'autant que son objectif est l'organisation d'une élection présidentielle crédible et que ses modalités se traduisent en la disposition à faire des concessions mutuelles permettant de dégager les convergences et les concordances à même d'accélérer l'aboutissement à une solution urgente et définitive de la crise.

Pour la même formation politique, le discours de Tamanrasset reflète la fidélité de l'ANP à "son devoir historique" et son attachement à ses responsabilités patriotiques pour assumer un rôle de facilitateur pour mobiliser les efforts collectifs et les orientées tous vers le règlement souhaité de la crise".

Pour sa part, le Mouvement El Islah a estimé que ce dialogue était le meilleurs moyen pour le rapprochement des vues et le plus à même de créer un consensus national capable de sortir le pays de sa crise actuelle.

Se déclarant favorable à cet appel, le Mouvement El Islah a mis en avant son attachement à la participation sérieuse et efficace au processus du dialogue prévu et sa totale disposition à contribuer à l'effort national consenti dans le sens de l'unification et du rapprochement pour des solutions consensuelles en vue de sortir le pays de cette crise.

Plaidant pour la participation des différents acteurs au dialogue "dans les plus brefs délais" en vue d'un large consensus national, dont les résultat allieront le texte constitutionnel et les solutions politiques inspirées de la Constitution", El Islah a appelé à l'élaboration d'une feuille de route consensuelle et sereine aboutissant le plus rapidement possible à l'échéance présidentielle, "encadrée par une instance nationale indépendante qui supervisera l'opération du début jusqu'à l'annonce des résultats".

Dans ce cadre, le Rassemblement national démocratique (RND) a salué ce discours affirmant que sa position émane de "sa ligne constante depuis le début de la crise", convaincu que "l'Algérie a besoin de préserver sa stabilité et son unité à travers la contribution de tous les nationalistes jaloux de leur patrie".

Dans le même sillage, le Mouvement populaire algérien (MPA) a souligné, dans son communiqué, "sa pleine adhésion" à l'appel du dialogue de Gaïd Salah, rappelant qu'il "demeure fidèle à ses principes nationaux et démocratiques à travers le dialogue constructif entre les différents partenaires politiques et socioéconomiques".

Pour le MPA, l'option du dialogue constitue "la seule voie à même d'aboutir à des solutions consensuelles pour le règlement des problèmes nationaux par voie politique et pacifique". L'aboutissement de ce processus exige de placer l'Algérie au dessous de toute considération", a-t-il ajouté, soulignant sa disposition à prendre part à cette entreprise pour sortir de la crise dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué, le parti Tajamou Amel El-Djazair (TAJ) a qualifié le dialogue auquel a appelé le vice-ministre  de la défense nationale "d'opportunité précieuse et importante" pour conduire l'Algérie vers la voie du salut "dans les plus brefs délais".

 TAJ a appelé "toutes les composantes de la classe politique, les acteurs de la société civile, les personnalités, l'élite et les représentants du Hirak populaire à prendre part "activement" à ce dialogue "qui doit être unificateur, responsable, sincère et constructif, en faisant prévaloir les intérêts du pays et du citoyen".

Valorisant les positions "responsables et historiques" de l'ANP, il a cité à ce propos "l'accompagnement des institutions de l'Etat et les revendications et aspirations du peuple algérien ainsi qu'à la préservation de la sécurité, de la stabilité" pour faire face aux dangers qui guettent le pays.

Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a indiqué, pour sa part, que "l'heure est au dialogue", estimant "impératif" le dialogue sérieux, responsable et rationnel après "l'échec du projet des élections du 4 juillet".

Le MSP s'est dit disposé à contribuer à l'aboutissement de toute solution dans le cadre d'un dialogue "conduit par des Novembristes acceptés par la population et non impliqués dans la corruption et la fraude", exigeant à cet effet que ce dialogue puisse garantir deux principaux objectifs à savoir "la cohérence avec la volonté populaire sur le départ des +B+ (Bensalah, Bedoui et Bouchareb) et la garantie de la transition démocratique souple mettant fin à la fraude électorale, base de corruption et de toutes les dérives".

Abondant dans le même sens, le président du parti Front de justice et de développement (FJD), Abdallah Djaballah, a rappelé que son parti avait mis en avant, dès le début, "la nécessité d'adopter le dialogue pour le règlement de la crise", réitérant néanmoins la position du FJD quant au rôle de l'Institution militaire, appelée, a-t-il dit, à "assumer la responsabilité et à cautionner des personnes n'ayant pas fait partie du cercle de Bouteflika ou participé à sa gouvernance".

Pour le Président du FJD, "c'est là le seul moyen de parvenir à une solution politique constitutionnelle répondant aux revendications du peuple".

De son côté, le parti Fadjr El-Djadid a plaidé, par la voix de son président Tahar Benbaibèche, pour "la mise en place de mécanismes clairs pour ce dialogue", qualifiant le discours du chef d'Etat-major de tournant "très positif" à valoriser.

Le parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a rappelé, quant à lui, que le dialogue était "un moyen civilisé que l'opposition a toujours prôné et espéré", affirmant qu'il "n'appartient pas à Gaïd Salah de fixer les termes de ce dialogue".

Il a ajouté, dans ce sens, "nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond (...) sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962".

"Il ne s'agit pas de sortir d'une phase complexe mais de faire de cette période révolutionnaire une porte d'entrée dans une Algérie de liberté et de progrès. Voici nos différence d'approche", a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a estimé qu'avec les prémices du dialogue, "il faut d'abord définir le dialogue" soulignant que "les marches appellent à un changement radical du système".

M. Benbitour considère, à ce propos, que "nous ne sommes plus dans l'étape du dialogue mais celle de la négociation pour le changement de tout le système de gouvernance et répondre ainsi positivement aux revendications de la population".

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