Société

Brésil: Le président Bolsonaro fustigé après une déclaration en faveur du travail des enfants

Publié par Dk News le 14-07-2019, 15h53 | 4
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Une polémique a éclaté au Brésil après  des déclarations du président Jair Bolsonaro qui a défendu le travail des  enfants en mettant en avant son exemple personnel: «J'ai travaillé depuis  l'âge de 8 ans (...) et aujourd'hui, je suis qui je suis».

«Regardez, en travaillant à la ferme à 9 ou 10 ans, cela ne m'a pas du  tout desservi. Quand un enfant âgé de 9 ou 10 ans travaille quelque part,  il y a plein de monde pour dénoncer le +travail forcé+ ou le +travail des  enfants+.

Mais s'il est en train de fumer du crack, personne ne dit rien»,  a déclaré jeudi le président.

«Le travail donne de la dignité aux hommes et aux femmes, peu importe  l'âge», a-t-il poursuivi lors de son émission hebdomadaire en direct sur  Facebook.

 Le lendemain, lors d'un acte officiel, il a ajouté: «J'ai travaillé depuis  l'âge de 8 ans en plantant du maïs, en cueillant des bananes (...) tandis  que j'étudiais, en parallèle. Et aujourd'hui, je suis qui je suis. Ce n'est  pas de la démagogie, c'est la vérité». Ces déclarations ont déclenché de nombreux commentaires outrés sur les  réseaux sociaux. «C'est le meilleur exemple pour inciter un enfant à ne pas  travailler, cela l'empêchera de devenir un adulte comme lui (Bolsonaro):  avec autant de haine et d'incompétence.

La place des enfants est à  l'école», a notamment réagi sur Twitter le député du parti de gauche PSOL  Marcelo Freixo. La législation brésilienne interdit le travail des moins de 16 ans,  excepté pour les apprentis, qui peuvent commencer à 14 ans.

Mais selon les  données de l'Institut national de statistiques (IBGE), près de 2,5 millions  de mineurs âgés de 5 à 17 ans travaillent au Brésil.

«La gauche est en train de m'attaquer parce que je défends la culture du  travail pour nos enfants dès le plus jeune âge (...)», disant que s'il  avait «défendu l'usage des drogues, ils (les partisans de gauche) seraient  en train de m'encenser. Voilà la vérité!», s'est défendu vendredi sur  Twitter Jair Bolsonaro. «L'argument selon lequel travailler ne ferait pas de mal ou que ce serait  une alternative viable, c'est justement ce que nous combattons tous les  jours tout en cherchant à sensibiliser la société pour qu'elle pense  différemment», a déclaré au site d'information UOL Patricia Sanfelici, en  charge de la lutte contre le travail des enfants au sein du ministère du  Travail.

Vendredi, la ministre de la Femme et des Droits de l'Homme, l'ancienne  pasteur évangélique Damares Alves, a tenté de mettre un terme à la  polémique.

«Regardez, notre génération a travaillé tôt, j'ai travaillé très  tôt, nos parents ont travaillé très tôt, mais cela ne signifie pas que nous  allons décriminaliser (le travail des enfants) (...) Nous sommes certains  que le travail des enfants est une violation des droits, qu'il ne peut pas  être  autorisé», a-t-elle déclaré. Dans le cadre de cette polémique, les médias brésiliens ont ressorti ces  jours-ci une interview au magazine Crescer datant de 2015 où la mère et le  frère de Jair Bolsonaro, Olinda et Renato, contredisent le chef de l'Etat. «Mon père avait son style bohème, mais il n'a jamais laissé un de ses fils  travailler, car il pensait qu'ils devaient étudier», y déclare Renato  Bolsonaro. Samedi soir, le président brésilien a republié sur Twitter une vidéo AFP  de septembre 2017 montrant Frank Giaccio, alors âgé de 11 ans, qui était  devenu célèbre en réalisant son rêve: tondre la pelouse de la Maison  Blanche.

Seul commentaire de Jair Bolsonaro: «Le travail ennoblit».

Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de l'exécutif jusqu'à fin juin 2019,  avait expliqué avoir remarqué la lettre adressée au président par l'enfant  dans laquelle il expliquait admirer le sens des affaires du magnat de  l'immobilier, qu'il avait lui-même un esprit d'entrepreneur et qu'il serait  «honoré» de tondre bénévolement la pelouse la Maison Blanche.

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