L'Ukraine a tenté samedi de dissiper les craintes sur les risques de concessions désavantageuses de la part du président Volodymyr Zelensky à l'approche d'un sommet de paix quadripartite avec la Russie, la France et l'Allemagne.
«Le président Zelensky n'est pas de grande taille, mais il est très fort physiquement, il sera difficile» de le forcer à des concessions controversées lors de ce sommet dit «de format de Normandie», a ironisé le ministre ukrainien Vadym Prystaïko. «Je ne crois pas» que le soutien des Occidentaux à Kiev «ait changé», a-t-il ajouté en marge d'une conférence internationale Yalta European Strategy organisée à Kiev par la fondation de l'oligarque ukrainien Viktor Pinchuk.
Les présidents ukrainien et russe devraient se rencontrer ces prochaines semaines à Paris pour un sommet réunissant aussi le chef d'Etat français et la chancelière allemande afin de faire avancer le processus de paix dans l'est de l'Ukraine, théâtre depuis cinq ans d'un meurtrier conflit avec les séparatistes prorusses.
Cette réunion, une première depuis trois ans se préparant au moment où Paris opère un rapprochement avec la Russie, des hommes politiques et médias ukrainien craignent que l'Occident, fatigué de la crise en Ukraine, ne presse M. Zelensky à des concessions désavantageuses face à Moscou. Parmi les sujets les plus controversés figure l'organisation des élections locales dans les territoires séparatistes.
«Des élections libres et justes ne peuvent avoir lieu que dans un environnement libre, juste et sûr», a fait valoir à côté du ministre ukrainien l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine, Kurt Volker. «Cela veut dire qu'on ne peut pas avoir la Russie et ses sbires contrôler cet environnement», a-t-il poursuivi.
