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France : Google refuse de rémunérer la presse malgré la réforme du droit d'auteur

Publié par DK NEWS le 27-09-2019, 15h03 | 2
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L'application de la réforme européenne du   droit d'auteur tourne au bras de fer entre Google et la France : la   plateforme refuse de rémunérer les éditeurs de presse pour l'utilisation   d'extraits de leurs contenus, mais ne les reprendra plus sans leur accord,   une position jugée inadmissible par le gouvernement français.

Le géant américain du numérique a annoncé de nouvelles règles qui   s'appliqueront le mois prochain en France, en application d'une loi adoptée   cet été dans ce pays, qui transpose dans le droit français la directive   européenne sur le droit d'auteur. La France est le premier pays membre de   l'UE à appliquer cette directive, adoptée fin mars.

Cette loi instaure notamment un «droit voisin» au profit des éditeurs de   presse (qui publient journaux et magazines) et agences de presse. Une   mesure censée les aider à faire rémunérer la reprise de leurs contenus sur   les plateformes en ligne et autres agrégateurs, pour compenser   l'effondrement de leurs recettes publicitaires traditionnelles, tandis que   les géants du Net, dont Facebook et Google, se taillent la part du lion des   revenus publicitaires en ligne.

Cette directive avait fait l'objet d'une intense bataille de lobbying à   Bruxelles, avec une mobilisation sans précédent des GAFA, qui avaient   notamment argué qu'elle réduirait la liberté d'expression sur internet.

Les entreprises de médias avaient au contraire plaidé la nécessité   d'obtenir une compensation financière de la part des agrégateurs d'info qui   reprennent gratuitement leurs informations alors que celles-ci leur coûtent   de plus en plus cher à produire.  Mais les règles présentées par Richard Gingras, vice-président de Google   en charge de l'information, pour se conformer à la loi française, ont fait   bondir les médias et le gouvernement français.

Dans ce nouveau système, les éditeurs de presse basés en Europe devront   désormais décider individuellement si, en France, des extraits de leurs   infos (textes, vidéos...), ou «snippets», et autres images miniatures   (appelées aussi vignettes ou «thumbnails») continueront d'apparaître à côté   des liens renvoyant vers leurs sites.  Pour les éditeurs qui accepteront, ces extraits s'afficheront sans qu'ils   soient rémunérés.  S'ils le refusent, ces extraits et mini-images ne s'afficheront plus dans   les résultats du moteur de recherche, qui n'incluront dans ce cas qu'un   titre et un lien «sec» vers les infos des éditeurs. Mais les actualités de   ces médias continueront tout de même à être référencées, assure Google,   même si ces éditeurs de presse risquent de voir le trafic vers leurs sites   diminuer.

Si Google n'a pas brandi l'arme d'une fermeture totale de Google   Actualités (la version française de Google News), comme il l'avait fait en   2014 en Espagne, la pilule est difficile à avaler pour les éditeurs, qui   voient ainsi se réduire les espoirs de retombées liées au droit voisin.  «La proposition de Google n'est évidemment pas acceptable», a réagi dans   un communiqué le ministre français de la Culture, Franck Riester, qui va   chercher une solution avec ses homologues européens. L'instauration d'un   droit voisin doit «permettre un juste partage de la valeur produite, au   bénéfice des plateformes, par les contenus de presse», a-t-il souligné.  A Bruxelles, la Commission européenne s'est dite «à la disposition du   gouvernement français pour soutenir la transposition de la directive»,   rappelant que les Etats membres ont jusqu'au 7 juin 2021 pour l'appliquer   dans leur droit national.  Le président de l'association des éditeurs européens de journaux (ENPA),   Carlo Perrone, a dénoncé «un coup de force» et un «diktat inacceptable» qui   place «les médias devant un fait accompli : soit ils donnent au géant   américain leur contenu gratuitement, soit ils seront fortement pénalisés   par le moteur de recherche».

Cette décision «apparaît comme un véritable contournement de l'esprit de   la loi française et plus largement de la directive européenne», a protesté   l'Alliance de la presse d'information générale, principale organisation de   la presse française.

Elle voit dans cette démarche une nouvelle preuve de «la volonté de Google   (...) d'abuser de sa position dominante».  Google, à l'inverse, assure que ses nouvelles règles sont dans l'intérêt   des internautes. La firme de Mountaine View met aussi en avant son aide aux   médias, tout d'abord par l'énorme trafic qu'il apporte à leurs sites, et   par ses nombreuses formations, services et programmes de soutien à la   presse.

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