Culture

Cinéma «Terminal sud» de Rabah Ameur-Zaibèche, une chronique violente, intemporelle et apatride

Publié par DK NEWS le 27-09-2019, 15h08 | 3
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Attendu pour restituer les affres de la   décennie noire et l’épisode du terrorisme des années 1990 en Algérie,   «Terminal sud», du réalisateur Rabah Ameur Zaibeche, projeté mercredi soir   à la cinémathèque de Bejaia aura pris de cours tous les spectateurs.

Non   que le film ait fait l’impasse sur cette tragédie mais parce que son auteur   est resté muet délibérément sur l’identité du pays qui la subit, la nature   du conflit qui le traverse (insurrection ou contre-révolution) et l’époque   de son déroulement. 

En somme, c’est un thriller abstrait, décelable sous toutes latitudes, car   réunissant tous les ingrédients qui le caractérisent, notamment la peur,   l’angoisse et l’épouvante. Le seul repère qui en trahi l’origine, reste les   sonorités du langage algérien, distillées du reste avec parcimonie par   certains protagonistes lesquels ont fait le choix quasi intégral d’échanger   et de s’exprimer en français. Même les décors paysagers et les scènes   urbaines tranchent avec les références nationales ayant été puisées   exclusivement de la carte du patrimoine du sud de la France et qui auraient   pu trouver leurs équivalent dans n’importe quel coin du globe.  Visiblement Zaibéche a fait un choix scénographique délibéré, estimant que   la trame de sa chronique est courante dans diverses régions du monde en   proie à la violence armée et qui se partagent toutes les mêmes scènes de   terreurs et d’horreurs. Les mêmes drames.

Sa chronique met en lumière un jeune médecin, sans nom (campé à l’occasion   par Ramzi Bedia) qui, malgré l’insécurité qui l’entoure, continue a   accomplir scrupuleusement et avec passion sa mission. Ni les disparitions,   ni les enlèvements, ni les assassinats qui lui sont rapportés par ses   patients et perpétrés par des groupes non identifiés, ni les menaces   anonymes dont il est fréquemment l’objet, ne le dissuadent de lâcher prise   et de fuir avec sa femme à l’étranger.  Mais un beau jour, tout bascule. Son beau frère journaliste de son état,   est assassiné dans la rue, quasiment devant ses yeux et après avoir rendu   son souffle dans ses mains sur une table d’opération. Et avant même qu’il   ne s’en remette, il se fait réquisitionner manu-militari, par un groupe   armée qui l’emmène en forêt, pour soigner un des leurs, gravement blessé. Il réussit à le sauver mais il n’est pas tiré d’affaire pour autant. A son   retour, un autre groupe, l’attendait pour l’enlever à son tour, lui   reprochant d’avoir remis sur pied un chef ennemi et le soupçonnant de   travailler à sa solde. Et pour lui tirer les vers du nez, il est soumis à   des séances de torture insoutenable avant d’être relâché dans un état   proche de la mort.  Récupéré dans une décharge publique, par un ami, il est vite pourchassé et   traqué par un autre groupe hostile, tout aussi anonyme. Alors qu’il se   trouvait à bord de la voiture de son sauveur, il empoigne une arme, trouvée   dans la boite à gants , en descend, et tire mortellement à bout portant sur   ses poursuivants. Une scene terrible, qui lui génère un choc émotionnel   indicible. Lui dont les mains soignent ont tué. Mais il a du s’y faire, et   reprendre ses esprits avant de se faire la malle, en rejoignant   clandestinement un navire de marchandise, mouillant vers un port étranger. 

Une histoire terrible, magnifiée par un jeu des acteurs, notamment en plus   de Ramzi, Amel Brahim Djelloul, et Slimane Dazi.

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