Santé

Le prochain plan cancer doit prendre en charge "les insuffisances" du précédent

Publié par Dknews le 07-10-2019, 18h57 | 15
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Le prochain Plan Cancer doit prendre en charge les insuffisances du précédent Plan 2015/2019, notamment en matière de l'organisation du circuit du cancéreux, a plaidé, la Sous-directrice chargée des maladies non transmissibles (MNT) au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Nadir Azirou Djamila, notant que l'objectif est "l'amélioration de la vie" des patients.

Le Plan Cancer 2015-2019 "est une opportunité officielle permettant de structurer toute une réflexion sur les avancées réalisées et les défis à relever en matière de lutte contre le cancer. A ce propos, le prochain Plan, qui est appelé à être élaboré à l'avenir, doit prendre en charge les insuffisances du premier Plan, s'agissant notamment de l'organisation du circuit du cancéreux", a précisé à l'APS, Dr Nadir, à l'occasion de la célébration du mois d'Octobre Rose.

"Le circuit du malade n'est pas structuré. Lorsqu'il arrive aux structures de soins, ce dernier est perdu car orienté dans tous les sens et cela lui fait perdre beaucoup de temps alors que celui-ci est compté pour lui. C'est cela la principale hantise des patients", a-t-elle explicité.

Tout en considérant que "l'organisation du circuit des cancéreux permettra l'amélioration de leur qualité de vie pendant leur maladie", la même responsable a déploré que cette dimension n'ait pas été incluse dans le Plan Cancer, qui arrive à son terme cette année, estimant que "le malade n'a pas à se soucier de sa prise en charge, depuis la connaissance de son diagnostic jusqu'à sa fin de vie", pour ceux qui n'en guérissent pas.

"Faute d'accompagnement, les familles des cancéreux souffrent énormément avec ces derniers, notamment lorsqu'ils arrivent au stade final. C'est pourquoi, le prochain Plan devrait également prévoir des assistantes sociales", argumente-t-elle, préconisant, par ailleurs, une prise en charge par la Sécurité sociale des malades se soignant dans le secteur privé.

Ces derniers, a-t-elle renchéri, étant également concernés par le programme national de lutte contre le cancer. Lequel programme est, selon elle, censé impliquer "l'ensemble des bailleurs de fonds", dans la mesure où il s'agit de "l'argent du contribuable".

Abordant l'aspect de la prévention du cancer, dite "secondaire", Dr Nadir a précisé que celle-ci vise l'instauration d'une "culture du dépistage" et du "diagnostic précoce" chez les citoyens, avec un focus sur le cancer du sein, d'où l'instauration depuis quelques années d'Octobre Rose, dédié à la sensibilisation contre ce type de cancer. Celui-ci, rappelle-t-elle, étant la forme qui "pèse le plus" et demeurant la 1ére cause de décès chez les femmes, alors que le cancer du colorectal est le plus mortel chez les hommes.

Ainsi, sur les quelque 50.000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année en Algérie, 12.000 cas concernent le sein alors que le cancer digestif représente plus de 60% des cancers affectant la gente masculine. Ceci, au moment où le cancer entraîne le décès de quelque 20.000 personnes chaque année.

Commentant l'incidence de cette pathologie dévastatrice, la spécialiste tient à préciser que ces chiffres reflètent une hausse constante des cas, mais néanmoins une baisse du nombre des décès dus au cancer, sous toutes ses formes et ce, se félicite-t-elle, grâce aux multiples actions de sensibilisation engagées ces dernières années par le ministère de la Santé.

A la question de connaître les données actualisées liées au cancer, la même responsable dira que lors de la célébration de la Journée nationale du Registre du cancer, le 23 octobre prochain, l'opinion publique sera tenue informée du bilan arrêté à fin 2017 quant à l'évolution des différents types de cette redoutable affection.

"Nous ne pouvons pas avoir des statistiques plus récentes dans la mesure où les normes internationales fixent un délai de 2 ans pour chaque pays afin de consolider ses résultats sur le cancer", explique-t-elle, avant de plaider pour une "implication plus large de la société civile dans un problème d'une pareille ampleur et face auquel les institutions ne peuvent, seules, faire face ".

 

Une sensibilisation multisectorielle

La prise en charge du cancer passe nécessairement par la prévention contre les facteurs de risque comportementaux, alimentaires, etc, souligne la même responsable, rappelant les actions entamées ces dernières années dans ce sens par le département de la Santé, en concertation avec d'autres, tout aussi impliqués par ce défi. Des actions qui s'inscrivent dans le cadre de la prévention dite "primaire".

Il s'agit, entre autres, de la révision par le ministère du Commerce du texte réglementant l'étiquetage des produits alimentaires, de sorte à ce que le consommateur soit informé des composantes de ces derniers alors que celui de l'Industrie s'attèle à promulguer "bientôt" un autre texte imposant la conformité de ces produits aux normes internationales inhérentes aux taux de sucre, de gras, etc, détaille-t-elle.

De son côté, le ministère de l'Agriculture et de la Pêche est sensibilisé sur l'importance d'encourager la culture des produits de plus en plus bio, a-t-elle ajouté.

En outre et depuis décembre 2018, une Journée nationale de lutte contre la sédentarité a été instituée en coordination avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, poursuit Mme Nadir, annonçant sa réédition au même mois de cette année. Ceci, en plus d'autres manifestations sportives s'inscrivant dans le même esprit, à l'instar des marathons organisés dans le cadre d'Octobre Rose, afin de sensibiliser la femme contre les risques du cancer du sein.

Autant de mesures qui s'imposent lorsque l'on sait qu'à 90% des cas, le cancer est dû au mode de consommation et à la qualité des produits à large échelle, souligne-t-elle, sachant que ce constat n'est pas propre uniquement à l'Algérie.

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