Monde

Yémen: échange de prisonniers, poursuites contre les auteurs de bavures

Publié par DK NEWS le 17-02-2020, 16h17 | 10
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Un accord a été conclu entre les belligérants au  Yémen pour l'échange de prisonniers, considéré comme de grande envergure  depuis le début en 2014 de la crise dans le pays, alors que la coalition  menée par l'Arabie saoudite a annoncé le début de poursuites judiciaires  contre les auteurs présumés de bavures militaires.

Les Nations Unies ont annoncé dimanche que le gouvernement yéménite et le  mouvement «Ansarullah» (Houthis) étaient convenus d'un plan détaillé afin  de procéder à un échange de prisonniers de grande envergure. Après sept  jours de réunion à Amman, la capitale de la Jordanie. 
Les représentants des parties en présence ont décidé de commencer  immédiatement à échanger les listes de prisonniers en vue de leur  libération ultérieure, a indiqué l'ONU dans un  communiqué . 
«Il s'agit d'une étape vers la réalisation de l'engagement des parties à  libérer progressivement tous les détenus liés au conflit, conformément à  l'accord de Stockholm», ont précisé l'Onu et le Comité international de la  Croix-Rouge (CICR).  Le nombre de prisonniers concernés n'est pas mentionné dans le texte mais  les Houthis ont fait état de 1.400 de leurs détenus appelés à être libérés.  
Le conflit au Yémen oppose le gouvernement reconnu par la communauté  internationale, appuyé par une coalition militaire sous commandement  saoudien, au mouvement Ansarullah. Les belligérants ont accepté d'échanger  15.000 prisonniers dans le cadre d'un accord signé en 2018 en Suède sous  l'égide de l'ONU, dont toutes les clauses n'ont pas encore été appliquées. 
«Il s'agit d'une mesure purement humanitaire qui doit être mise en oeuvre  sans délai, selon ce qui a été convenu en Jordanie», a indiqué le ministère  yéménite des Affaires étrangères sur Twitter. «En vertu de l'accord  récemment conclu en Jordanie, 1.400 prisonniers, dont des Saoudiens et  Soudanais, seront libérés», a précisé un représentant des Houthis, Mohammed  Abdel Salam.  Des soldats Soudanais sont engagés au Yémen dans le cadre de la coalition  militaire conduite par Ryadh en appui au gouvernement yéménite.»J'exhorte  les parties à poursuivre de toute urgence l'échange dont elles ont convenu  aujourd'hui (dimanche). Les progrès ont été trop lents sur ce front», a  insisté l'émissaire spécial de l'ONU Martin Griffiths, cité dans le  communiqué.  
La commission qu'il dirige, chargée de surveiller l'application de  l'accord signé en Suède, a prévu de se réunir à nouveau fin mars pour  discuter de la poursuite des échanges. «Malgré les affrontements en cours, les parties ont trouvé un terrain  d'entente humanitaire qui permettra à de nombreux détenus de retourner  auprès de leurs proches», s'est réjoui Franz Rauchenstein, chef du CICR à  Sanaa, capitale du Yémen tenue par les Houthis, selon le communiqué. Les Houthis et les forces gouvernementales yéménites ont déjà libéré  plusieurs centaines de prisonniers ces derniers mois dans le cadre  d'échanges sporadiques.   

Poursuites judiciaires contre les auteurs présumés de bavures  militaires 
La coalition menée par l'Arabie saoudite a annoncé le début de poursuites  judiciaires contre les auteurs présumés de bavures militaires au Yémen. Cette coalition et les autres parties impliquées dans le conflit au Yémen  ont été accusées d'avoir commis des bavures ayant coûté la vie à des  civils. «Les autorités judiciaires ont entamé des procédures et les jugements  seront annoncés une fois qu'ils seront définitifs», a déclaré le  porte-parole de la coalition, le colonel Turki al-Maliki, cité par l'agence  de presse officielle saoudienne SPA. Le colonel Maliki a ajouté que ces procédures ont été lancées sur la base  d'enquêtes menée par l'«Equipe conjointe d'évaluation des incidents». La coalition a mis en place cette équipe pour enquêter - selon elle - de  manière indépendante sur les bavures commises par ses forces lors  d'opérations militaires au Yémen. Parmi les faits examinés par l'équipe d'évaluation, se trouvent le  bombardement en 2016 d'un hôpital soutenu par Médecins sans frontières  (MSF), dans lequel 19 personnes ont été tuées, mais aussi une frappe  aérienne contre un bus qui a tué au moins 40 enfants en 2018. La même équipe examine également un raid aérien ayant causé la mort de 20  personnes lors d'une fête de mariage. La coalition a pris l'engagement de demander des comptes aux responsables  de «violations (...) du droit humanitaire international -s'il y en a -  conformément aux lois et règlements de chaque pays membres de la  coalition», a déclaré le colonel Maliki, cité par l'agence SPA. 
Le Yémen a sombré dans la guerre civile fin 2014, lorsque les Houthis ont  contraint le gouvernement reconnu par la communauté internationale du  président Abd Rabbo Mansour Hadi à partir en exil. Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des  dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. Environ 3,3  millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus  des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU, qui  qualifie la situation de pire crise humanitaire au monde
 

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