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Maroc Le Maroc a utilisé un logiciel israélien pour espionner un journaliste militant

Publié par DK NEWS le 23-06-2020, 17h37 | 16
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L'ONG Amnesty International a affirmé lundi que le logiciel d'espionnage de la firme israélienne NSO, avait été utilisé pour espionner un journaliste marocain en janvier. 
"NSO Group, entreprise israélienne commercialisant sa technologie pour combattre la pandémie de COVID-19, a favorisé une intense campagne menée par le Maroc pour espionner le journaliste marocain Omar Radi", a révélé Amnesty International dans un nouveau rapport d’enquête rendu public lundi. L’organisation a découvert que le téléphone d’Omar Radi avait été la cible de plusieurs attaques au moyen d’une nouvelle technique sophistiquée permettant d’installer de façon invisible Pegasus, logiciel espion produit par NSO Group. 
Ces attaques se sont produites alors que le journaliste faisait l’objet d’actes de harcèlement multiples de la part des autorités marocaines, l’une d’entre elles notamment a eu lieu quelques jours seulement après que l’entreprise eut affirmé que ses produits ne seraient plus utilisés pour commettre des violations des droits humains, et elles se sont poursuivies au moins jusqu’au mois de janvier 2020, révèl e l'ONG. 
"On ne peut manifestement pas faire confiance à NSO Group. 
Alors que l’entreprise lançait une offensive médiatique pour redorer son blason, ses outils rendaient possible la surveillance illégale d’Omar Radi, journaliste primé et militant", a déclaré Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech. 
Selon Amnesty, le journaliste Omar Radi a été pris pour cible par le logiciel espion Pegasus de NSO Group à plusieurs reprises. 
Ce type d’attaque permet à ses auteurs de surveiller, d’intercepter et de manipuler les données de trafic Internet de la personne ciblée. Le navigateur Internet du téléphone est redirigé vers un site malveillant, sans aucune intervention de son ou sa propriétaire. 
Le logiciel espion Pegasus est alors installé de façon invisible sur le téléphone à partir de ce site. 
Dès lors que Pegasus est installé, les auteurs de l’attaque ont entièrement accès au contenu du téléphone (messages SMS, courriels, activité sur Internet, micro, appareil photo, appels téléphoniques et contacts). 
"Une attaque par injection réseau nécessite soit de se situer à proximité des personnes ciblées, soit d’avoir accès aux réseaux mobiles du pays – ce que seuls les pouvoirs publics pourraient autoriser. 
Il s’agit donc là d’un autre élément qui donne à penser que les autorités marocaines sont responsables de l’attaque visant Omar Radi",a précisé Amnesty. 
En raison de ses activités journalistiques et militantes, Omar Radi est systématiquement pris pour cible par les autorités marocaines. C’est un fervent détracteur du bilan de celles-ci en matière de droits humains, et il a publié des articles sur la corruption ainsi que sur les liens unissant les intérêts du monde des affaires et du monde politique au Maroc. 
Le 17 mars 2020, il a été condamné à une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis en raison d’un tweet publié en avril 2019 où il critiquait l’iniquité du procès d’un groupe de militants. "Les autorités marocaines ont de plus en plus recours à la surveillance numérique pour réprimer l’opposition. Ces pratiques illégales d’espionnage, et le harcèlement généralisé des militants et des journalistes dans lequel elles s’inscrivent, doivent cesser", a dénoncé Danna Ingleton. 
NSO Group affirme ne vendre son logiciel espion qu’aux services de renseignement et organes chargés de l’application des lois des Etats. Or, les éléments mis au jour par Amnesty International indiquent que le gouvernement marocain est resté "un client actif de l’entreprise et qu’il a pu continuer d’utiliser la technologie de celle-ci pour suivre, intimider et réduire au silence des militants, des journalistes et ses détracteurs". Quand Amnesty a communiqué les résultats de ses investigations les plus récentes à NSO Group, l’entreprise israélienne n’a ni confirmé ni réfuté l’utilisation de sa technologie par les autorités marocaines, et a indiqué que les informations présentées seraient examinées. 
Mais pour l'ONG, "NSO Group doit répondre à des questions importantes au sujet des dispositions qu’elle a prises après avoir reçu des informations prouvant l’utilisation de sa technologie pour commettre des violations des droits humains au Maroc".
 

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