Le traumatisme de la pandémie de Convid-19 a déjà poussé de nombreux New-Yorkais à quitter définitivement la ville au plus vite, laissant de nombreux appartements vides et faisant flamber les prix de l'immobilier autour de la métropole, rapportent des médias.
"Je n'étais pas prêt à partir", a dit Nick Barnhorst.
A 41 ans, à New York depuis 11 ans, il songeait bien à un déménagement, mais pas avant un an au moins.
La semaine prochaine, Nick devrait signer l'acte de vente d'une maison située à Mamaroneck, ville cossue au nord de New York. "J'avais toujours imaginé que partir serait un déchirement", dit ce Californien d'origine, cité par l'AFP, "mais aujourd'hui, je suis au summum de l'enthousiasme." Le gouverneur Andrew Cuomo et le maire Bill de Blasio comparent souvent la situation actuelle avec celle qui a suivi le 11-Septembre, l'autre grand traumatisme qu'a connu la ville, promettant le même rebond. A New York, en ce début juillet, les camions de déménagement pullulent en journée. Dans le bas de Manhattan, plus de 5% des appartements sont vacants, du jamais vu depuis dix ans que le cabinet immobilier Miller Samuel publie ces statistiques.
Pour sa part, un agent immobilier, Richard Stanton, compare la conjoncture actuelle à la période 2003-2005, qui avait vu une vague de New-Yorkais poussés dehors par la hausse des loyers. Il évoque aussi les années 70, marquées par une dégradation des services publics et une augmentation de la criminalité, qu'avaient fuies beaucoup de ceux qui en avaient les moyens.
Mais cette fois, outre l'effet coronavirus, "il y a une tendance plus lourde liée au fait qu'il va y avoir plus de gens qui travailleront de chez eux", analyse Richard Stanton.
Dans de nombreux cas, "on aura une semaine au bureau plus courte".
Ce mouvement pourrait même faire retomber la fièvre immobilière à New York et permettre à une nouvelle génération de s'installer dans une ville qui leur aurait été, sans cela, inaccessible, imagine l'agent immobilier.