Le Conseil constitutionnel a validé la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat et a rejeté celles de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ex-chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro à la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire.
Le Conseil Constitutionnel a validé seulement quatre des 44 candidatures déposées à la présidentielle. Outre celle de M. Ouattara, ont été acceptées celles de l'ancien président Henri Konan Bédié, de Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo et du député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.
Le Conseil Constitutionnel n'a pas suivi les requêtes de plusieurs opposants qui estimaient que M. Ouattara ne pouvait accomplir un troisième mandat, la constitution limitant le nombre de mandats à deux. Le Conseil a souligné que le changement de constitution en 2016 n'était pas "une révision" et instituait une "Troisième République" et qu'en absence de "dispositions" spéciales, le président Ouattara pouvait bel et bien se présenter. Comme la précédente, la Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans de M. Ouattara affirmaient que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro, alors que l'opposition juge sa nouvelle candidature inconstitutionnelle. La Cour a en revanche sans surprise rejeté les candidatures de MM. Gbagbo et Soro, qui ont tous les deux été condamnés par la justice ivoirienne. M. Gbagbo, 75 ans, qui ne s'est encore jamais prononcé publiquement sur sa candidature, est toujours en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), qui l'a acquitté en première instance de l'accusation de crimes contre l'humanité.
Mais il est sous le coup d'une condamnation en janvier 2018 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l'affaire dite du "Braquage de la BCEAO", la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, lors de la crise de M. Soro a quant à lui été condamné en avril à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics. La cour a aussi souligné que le dossier de candidature de M. Gbagbo ne comprenait pas une déclaration signée de sa main faisant acte de candidature.