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L’intervention des pouvoirs publics est vivement souhaitée

Publié par O. Larbi le 06-07-2014, 19h30 | 37
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Des boulangers, des mandataires de fruits et légumes, le représentant de l’association des consommateurs de la wilaya d’Alger, un syndicaliste de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, une rencontre à haut risque en cette période de Ramadhan ?

Au contraire ! Les intervenants sont des observateurs impliqués dans la sphère qu’ils connaissent et même au-delà.

L’Ugcaa est une organisation née dans le feu de l’action armée de Libération nationale en 1956 ; son fait héroïque qui a mis à bas la prétention des colonialistes à marginaliser les moudjahidine a été la grève des 8 jours déclenchée le 22 février 1957 dont le retentissement mondial a fait la preuve de l’adhésion du peuple à la démarche du FLN/ALN.

Bien que «divisée» actuellement, l’Ugcaa  qui se reconnaît dans le porte-parole De Hadj Tahar Boulenouar demande aux autorités administratives de faire appliquer les décisions de justice qui ont reconnu la légitimité de cette tendance.

Il n’en demande pas moins au ministère du Travail et à celui de l’Intérieur et des Collectivités locales de les aider à tenir un congrès qui assainirait la situation et mettrait l’organisation en mesure de contribuer à la politique nationale en participant notamment aux Tripartites et autres conclaves de niveau national.

Marchés

Ce n’est pas la seule demande exprimée, cette fois dans le cadre de la conférence : rappelant que le Président Bouteflika avait, dans son programme d’action 2010-2014 , établi la construction de 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1 000 marchés de proximité, moins de 30% ont été réalisés, selon M. Boulenouar.

«Il y a des marchés comme celui d’El Kharouba de Boumerdès qui est prêt depuis 3 ans et  possède plus de 500 carreaux mais qui reste fermé.»
M. Medjeber ajoute, sur ce point : «Que faire de tous ces marchés si la production nationale est insuffisante, si les importations sont privilégiées ? ».

Plan de culture

Il avait précisé auparavant que «les prix sont libres, certes, mais au niveau des marchés de gros, la mercuriale est affichée. Elle obéit aux règles de l’offre et de la demande. La mercuriale est une bourse : quand il y a beaucoup de pomme de terre, les prix baissent, ils augmentent quand il y a une offre moindre.

C’est une mécanique naturelle. Tenez l’exemple de l’oignon, des tonnes ont été jetées pour cause de surproduction ! Pourquoi ? Comme l’a dit M. Boulenouar, parce qu’il n’existe pas de plan de culture annuel. »

On a compris que le paysan algérien se lance dans des spéculations maraîchères en fonction de la demande de l’année précédant les nouvelles campagnes, qu’il n’est pas guidé.

M. Medjeber a précisé que la profession d’agriculteur est en péril de ce fait, surtout que les enfants abandonnent la terre et que les détenteurs de carte d’agriculteur sont souvent des importateurs de produits agricoles», ajoute M. Boulenouar.

Chambres froides

Les deux conférenciers ont insisté sur la gestion des surplus : «Les chambres froides publiques et privées existent. Elles reçoivent les excédents qui leur viennent des  marchés de gros. Le problème est que ces excédents ressortent sans repasser par ces marchés où les marges des grossistes sont calculées sur les ventes et non sur la fixation des prix.»

«Ce marché parallèle, la sortie des surplus sans contrôle du marché de gros, favorise la flambée des prix sur un produit donné» selon M. Medjeber.

Le commerce de détail

Pour le porte-parole de l’Ugtcaa, le commerce de détail est en bout de chaîne : «Les légumes et fruits achetés au marché de gros sont rendus au magasin ou à l’étal du marché de proximité et qui entrent dans le calcul du prix à la vente au consommateur, tout comme le transport, les taxes et autres impôts, les déchets et les locations (ces dernières sont souvent très élevées) et le commerçant ne peut que les répercuter. 

C’est un paradoxe mais lorsqu’il y avait des marchés informels, les prix étaient plus bas. Nous ne soutenons pas ces pratiques de l’informel, mais nous sommes aussi des consommateurs. Il faut encadrer des acteurs du marché de détail.»

Pour les membres de l’Ugcaa, « les statistiques doivent donner des informations sur la consommation des ménages, les autorités concernées établir les plans de culture et le volume des importations. D’une manière générale, la solution aux importations est une politique nationale de production.»

Le consommateur est vulnérable

M. Zebdi met en relief la situation de l’Algérien moyen devant le renchérissement des prix en période de Ramadhan et des Aïd Il recommande l’affichage des prix sur tous les produits «ce qui fait naturellement baisser les prix de presque 10%, du fait de la concurrence. Il y a une augmentation de 10 à 20% durant les mois les plus «chauds».

S’agissant des prix des produits réglementés, une commission se réunit, mais les représentants des boulangers n’y sont pas…» Parce qu’on n’y est pas invités, rétorque M. Amer venu au Forum pour parler des problèmes des boulangers.

M. Zebdi affirme que durant le Ramadhan, la variété de pains proposés est de nature à masquer l’augmentation «discrète» de ce produit.

Il constate que du fait de l’augmentation de la consommation du mois sacré, il y a gaspillage et la part des dépenses de consommation passe de 40 à 60%. «M. Medjeber complète que chaque année, le crédit municipal enregistre un accroissement des dépôts gagés durant cette période.»

M. Zebdi conclut que «le pouvoir d’achat moyen des Algériens est bas.» Les différents orateurs ont fait montre d’une connaissance réelle des problèmes, du marché et de tous les points en question. Ils ont insisté sur le développement de la production nationale, l’amélioration des circuits de distribution, la responsabilisation des autorités locales s’agissant des marchés de proximité et du respect des règles de commercialité.

Il est clair que ces parties concernées par la sécurité alimentaire, la santé publique ont des interlocuteurs qualifiés, réalistes et compétents.

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