Culture

Arts plastiques : Le patrimoine au cœur de l’exposition «DUO»

Publié par Djamel BOUDAA le 28-11-2021, 14h52 | 62
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Le riche et multimillénaire patrimoine culturel national est au cœur de l’exposition, organisée au Centre Mustapha Kateb » de l’Etablissement « Art et culture » de la wilaya d’Alger sous le titre « DUO » comprenant les œuvres du couple de plasticiens Kamel Bellatreche et Maria Eltsova. 

La première partie de l’exposition, intitulée « Silence, on tourne!» est organisée en hommage au cinéaste et réalisateur Azzedine Meddour (8 mai 1947- 16 mai 2000),  qui compte à son actif 13 œuvres cinématographiques dont « Le colonialisme sans empire », une série sur les luttes de libération dans le monde, sortie  en 1978 et « La montagne de Baya » (de son titre originel « Adrar n Baya », 1997), un film sur la spoliation des terres par  l’occupant colonialiste et dont les séquences du film ont été dessinées par Kamel Bellatreche.

« J’expose à cette occasion dix-sept aquarelles sur les deux cent cinquante que compte ma collection personnelle », a indiqué à DK News le scénographe qui a réalisé le Story Board (dessins réalisés avant le tournage pour visualiser les plans d'une séquence cinématographique) de ce film qui lui a nécessité deux ans et demi de travail.

« L’objectif de cette exposition est d’expliquer au public c’est quoi un Story Board. Un film, il faut d’abord le dessiner», a souligné le scénographe dont les aquarelles, exposées pour la première fois, portent sur les costumes de l’époque, des maisons décorées de signes et symboles et des lieux.

 « Ces lieux existent comme par exemple cette allée située dans la commune de Larbaa Nath Irathen et cette grotte à Beni Amrane », a confié le scénographe qui a aussi présenté lors de cette exposition trois peintures à l’huile sur toile de style à la fois figuratif tendant vers l’abstrait qu’il a réalisées suite à un rêve.     

Kamel Bellatreche est titulaire d’un Magister of Fine Art de l’Académie d’Etat des Arts plastiques « Sourikov » de Moscou.  Le scénographe, dont la première exposition remonte à 1985 (Moscou), en compte à son actif cinq : à l’hôtel « El Djazaïr » (1988), à Moscou (exposition collective) et à l’ambassade d’Algérie dans la même ville (1989) et à la Pouponnière d’Alger sous le titre « Bonheur pour tous » (1993).

La seconde partie de l’exposition, intitulée « Algérie beauté et diversité », un hymne à la beauté d’Algérie, comprend dix-sept tableaux de Maria Eltsova, réalisés selon la technique peinture à l’huile sur toile.  L’artiste qui a souligné que « La beauté ne se voit qu’avec les yeux de l’âme », a dans cette série d’œuvres pleines de lumière et d’une grande richesse plastique mis en exergue la beauté du paysage algérien et la richesse des coutumes et des  traditions ancestrales transmises de génération en génération et jalousement sauvegardées. « La Casbah, le haïk, le rituel du thé et toute cette richesse du patrimoine.  C’est la Mémoire, l’Authenticité » », a déclaré à DK News cette plasticienne, passionnée de l’Algérie, et dont les œuvres sont constituées de paysages, de portraits et de scènes de vie.

C’est ainsi que l’artiste a mis en relief la beauté et l’immensité des paysages du Sahara à travers les tableaux aux couleurs chaudes portant les titres évocateurs «Voyageurs » avec en avant-plan une caravane et « Voyage », la richesse des traditions et l’art de vivre telle que la peinture intitulée « Cérémonie du thé » ainsi que la richesse et l’élégance du costume traditionnel du Sud dont le chèche de couleur bleu porté avec beaucoup d’élégance. La fête riche en sonorités et en couleurs avec la joueuse de l’imzad, vièle monocorde traditionnelle fabriquée et jouée uniquement par la femme qui s’accompagne aussi de sa voix, est aussi l’un des autres thèmes de l’artiste dont les œuvres sont empreintes de beaucoup de sensibilité, de poésie et de musicalité.     

Très attachée à l’Algérie, à son patrimoine et à sa culture, Maria Eltsova a aussi rendu un hommage à la Casbah d’Alger à travers les œuvres représentant une ruelle avec vue sur mer, la célèbre mosquée « Ketchaoua » qui vient de subir un bain de jouvence ainsi que des portraits de femmes portant majestueusement le haïk. Ces derniers tableaux ont été peints dans des tons froids parce que, a expliqué l’artiste, « c’était le matin et la lumière était douce ».

Parlant de ses compositions, Maria Eltsova a indiqué qu’elle utilise dans la plupart de ses tableaux la spatule, à l’exemple de la série consacrée au Sahara et portant les titres « Voyage », « Voyageurs » et « Cérémonie du thé », « pour donner plus de profondeur et une certaine facture à l’œuvre ». « J’aime travailler avec la spatule, je me sens plus libre. Avec la spatule, je mélange la peinture sur la toile directement, non pas sur la palette. Je superpose quelquefois les couleurs » a confié la plasticienne dont le style de prédilection est le figuratif et un peu l’impressionnisme. « J’ai trouvé mon style à moi» a souligné l’exposante qui fait la composition de ses tableaux avec les couleurs.  « On peut composer un tableau avec la peinture. Les tableaux parlent aussi », a ajouté Maria Eltsova concluant : « J’ai obtenu le Grand prix à la Compétition internationale des arts visuels de Londres en 1921 avec mes cinq toiles sur le Sud de l’Algérie».   

 Maria Eltsova est titulaire, elle aussi, d’un Magister of Fine Art de l’Académie d’Etat des Arts plastiques « Sourikov » de Moscou.  La plasticienne, dont la première exposition remonte à 1987 (Moscou) et porte le titre « La Casbah d’Alger », en compte à son actif six : à l’hôtel « El Djazaïr » (1987), à Moscou (1988), à l’Ambassade de Russie à Alger et à « Djenane El Mitak » (1992), à la Pouponnière d’Alger sous le titre « Bonheur pour tous » et  à l’Ambassade de Russie à Alger (1993, 1994 et 2000).

D. B.

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