L'internet mobile n'est plus accessible au Soudan où les forces de sécurité quadrillent la capitale Khartoum et bloquent les ponts la reliant à ses banlieues, en prévision de nouvelles manifestations samedi contre le pouvoir militaire en place, rapportent des médias.
Les militants qui s'organisent régulièrement en ligne ou diffusent en direct des images de leurs défilés, seront privés samedi d'accès aux réseaux sociaux.
En outre, à la veille de cette nouvelle mobilisation placée sous les slogans «Pas de négociation» avec l'armée et «Les militaires à la caserne!», le gouvernorat de Khartoum a prévenu: tous les ponts sur le Nil ont été fermés vendredi soir et, surtout, les forces de sécurité «s'occuperont de ceux qui contreviennent à la loi et créent le chaos».
Dans son communiqué, il avertit que «s'approcher ou s'en prendre à des bâtiments de souveraineté stratégique est puni par la loi», alors qu'à chaque manifestation, les premiers barrages de grenades lacrymogènes ou de balles réelles ont eu lieu devant le Parlement, le palais présidentiel ou le QG de l'armée.
Le 25 octobre dernier , l'armée a déclaré l'état d'urgence dans le pays, dissous le Conseil de souveraineté et le Conseil des ministres de transition, limogé des gouverneurs et arrêté des chefs de parti, des ministres ainsi que des responsables, ce qui a déclenché des mouvements de protestations qui s’opposent à ces mesures.
La situation reste tendue malgré l'annonce par Abdul Fattah Al-Burhan et le Premier ministre Abdellah Hamdok, de la signature d'un nouvel accord le 21 novembre prévoyant le retour de ce dernier à ses fonctions environ un mois après sa destitution, et la formation d'un gouvernement de compétences.
