La nationalisation à 100% de l'Electricité de France (EDF) permettra d'agir plus vite face à une crise énergétique qui va être un "problème considérable" dans les mois à venir, a estimé dimanche le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
La montée prévue de 84% à 100% au capital de l'électricien "change beaucoup de choses parce qu'il y a beaucoup de projets qui peuvent prendre parfois quelques semaines ou quelques mois de plus, parce qu'il y a des débats qui sont légitimes à partir du moment où il y a une part d'actionnaires qui ne sont pas des actionnaires de l'Etat", a expliqué le ministre dans le cadre des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. "Là, vous aurez une unité de commandement totale", a-t-il ajouté. Selon Bruno Le Maire, la nationalisation de l'EDF "permet de prendre des décisions plus rapides sur le sujet stratégique de la production d'électricité décarbonée en France".
La crise énergétique est pour le ministre "le sujet le plus important des mois qui viennent", et il faut se préparer à une coupure totale de l'approvisionnement en gaz. Le gouvernement prépare pour l'hiver prochain une série de mesures pour prioriser les ménages et certaines industries en cas de production insuffisante d'électricité. "Il faut nous mettre en ordre de bataille maintenant sur l'organisation, le délestage, la sobriété, la réduction de consommation... c'est maintenant que nous devons prendre les décisions", a détaillé le ministre français.
Cette année, EDF a été contraint de mettre à l'arrêt de manière imprévue 12 réacteurs, sur les 56 que compte le parc français, pour des problèmes de corrosion.