Société

Portraits de femmes Ichemoul (Batna) : Ghalia Mokhnache, non voyante, fait rayonner la science malgré l’handicap

Publié par DK NEWS le 09-03-2024, 15h37 | 27
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Ghalia Mokhnache, une non voyante résidant à Ichemoul, dans la wilaya de Batna, a su défier son handicap pour faire rayonner la science et la connaissance, tout en mémorisant le Saint Coran dont elle maîtrise les préceptes.   

C'est en se consacrant corps et âme à ses études que ce frêle quarantenaire a pu vaincre sa déficience visuelle. Titulaire de trois baccalauréats (Sciences de la nature et de la vie, Lettres, Sciences islamiques), elle s'était classée, en 2007, au premier rang à l'échelle nationale dans la catégorie des personnes aux besoins spécifiques, et à la quatrième lieu en 2009.

Ghalia est également détentrice d'une licence et d'un mastère de langue française, d'une licence et d'un mastère en sciences islamiques (première promotion 2007-2011) et se prépare à soutenir une thèse de doctorat dans cette discipline. Cette habitante d'Ichemoul n'a jamais quitté les bancs de l'école malgré sa réussite au concours des «Mourchidate», suivi de son entrée dans le corps des affaires religieuses et des wakfs. Encore plus fort, Ghalia est actuellement étudiante en 2ème année de psychologie et se prépare, toujours avec la même détermination, à obtenir un quatrième baccalauréat.

Malgré une courte période consacrée à l'apprentissage de l'écriture en braille (cinq jours seulement) à l'école pour jeunes aveugles de Batna, Ghalia a appris à écrire couramment en français et en arabe en se servant de cette technique d'écriture. tactile qu'elle a adopté pour ses études universitaires, toujours en s'appliquant à élargir, avec une assiduité remarquable, sa connaissance des préceptes du Livre Sacré.

Une persévérance qui lui a permis de relever le défi qu'elle s'est imposée pour obtenir plusieurs «Ijaza» (permission d'enseigner les sciences de l'islam délivrée par un alim, ou maître ou encore savant, ndlr) qui l' ont qualifié pour intégrer une commission du ministère des Affaires religieuses chargée de la correction et de la vérification du premier Coran en Braille, en Algérie, écrit selon la méthode de narration Warsh (une des principales méthodes de récitation du Livre Sacré de l'islam) .

Sa participation à cette commission, et son classement au 4ème rang des femmes non voyantes ayant obtenu des «Ijaza» dans les «dix conférences» (ou récitations, prouvées et vérifiées des Imams «Qari» du Coran), l'a engagée à approfondir ses connaissances et à obtenir d'autres «Ijaza».

La vie de Ghalia Mokhnache se caractérise par une volonté et une vitalité à toute épreuve. C'est dans son village d'Ichemoul, au cœur du massif des Aurès, que cette femme courage a débuté en tant que bénévole, enseignant les méthodes de mémorisation du Coran, avant de rejoindre son poste de Mourchida (guide) à la mosquée de sa localité.

Elle n'hésita pas, de surcroît, à étendre ses activités aux actions caritatives, sociales et culturelles à travers l'Association Siraj El Mounir dont le rayonnement atteint plusieurs localités voisines comme Arris et Inoughissen.

Toutes les habitantes d'Ichemoul la citent en exemple de courage, d'abnégation, de pugnacité et de volonté, comme le rappelle Houda Merad, une jeune fille ayant mémorisé le Coran grâce à son enseignement et à ses conseils éclairés. Houda, suivant l'exemple de Ghalia, est aujourd'hui étudiante en 5ème année à l'Ecole Supérieure de Commerce.

Ghalia Mokhnache, a raconté, au cours d'une rencontre chaleureuse et conviviale avec l'APS, son parcours passionnant mais qui débuta très difficilement lorsque sa mère découvre, très tôt, sa maladie des yeux (un glaucome congénital) qui l'a contrainte à subir, alors qu'elle était encore bébé, une intervention chirurgicale délicate. Elle a ajouté que son instituteur à l'école Mohamed-Cherif Benakcha (alors seul établissement d'enseignement du village) a eu un «impact déterminant» sur sa façon d'appréhender l'existence, elle qui était, au départ, malvoyante.

«Cet enseignant m'a fait aimer les études et la lecture, si bien que je suis rapidement devenu une élève plutôt brillante, aux résultats exceptionnels, grâce aussi je dois l'avouer, à mes parents également enseignants», dit-elle, les yeux éteints mais brillants de reconnaissance envers son instituteur et ses géniteurs.

Ce qui émane de Ghalia, c'est cette confiance inébranlable en elle-même. «Une confiance qui m'a énormément servie, surtout en juin 1999 lorsque je perdais la vision d'un œil, juste avant le baccalauréat, un examen que j'ai réussi malgré les avertissements de mon médecin traitant», confie-t-elle .

Elle rejoint ensuite l'Université de Constantine, malgré la perte définitive de la vue à la suite d'une opération subie à l'extérieur du pays, en 2001, et c'est de cette université qui commencea son parcours hors du commun. .    

 

                               Zohra Boudjelida, un exemple de la persévérance  dans l’Apiculture  

 

La persévérance et l'effort constituant les motivations de Zohra Boudjelida pour s'investir dans le domaine de l'Apiculture dans la wilaya d'El-Meniaâ, créer ses propres ruchers et anciens des apiculteurs dans la région.

L'exemple de la femme active, Mme Boudjelida, quinquagénaire, ayant cultivé le titre de première apicultrice à El-Meniâa par son abnégation et dévouement à sa passion devenue par la force des choses un métier, s'est ainsi employée à développer cette activité dans la région puisant d'une expérience avérée, en témoignent les diplômes et certificats exposés en sus du pavillon d'apiculture ouvert au Centre de la formation professionnelle « Chahid Abdelkader Benchohra » de la commune de Hassi-El-Gara.

Approchée par l'APS, cette apicultrice, dont les produits mellifères sont très sollicités par les commerçants et les particuliers à diverses fins, se rappelle de son premier pas en 2014 dans ce segment en ayant la chance d'être sœur d'un frère apiculteur expérimenté qui n'a pas hésité à céder à sa stagiaire équipements et moyens lui permettant de mettre en place son propre rucher au niveau de l'exploitation agricole familiale.

Après avoir obtenu sa carte professionnelle d'agricultrice, filière apicole, Mme Boudjelida avait œuvré à monter sa propre micro-entreprise en vue de commercialiser ses produits à l'intérieur et à l'extérieur de la wilaya et générer des emplois à la satisfaction aussi bien des jeunes que de la femme au foyer de la région. «Cette activité agricole ouvre de larges perspectives à la femme au foyer, puisqu'elle ne nécessite que peu d'efforts pour réaliser de grands revenus issus, outre de la commercialisation du miel cru, d'une quinzaine d'extraits et de produits mellifères. , dont la cire, les savons, les baumes, les lotions et les chandelles, sollicités à grande échelle», a indiqué Mme Boudjelida, avant d'ajouter que sa petite entreprise offre une production de trois types de miel, celui aux saveurs de jujubier , de dattes, d'agrumes et de fenugrec.

Mme Boudjelida a relevé qu'en dépit du succès réalisé dans la production mellifère, cette filière apicole fait face à de sérieuses contraintes qui risquent d'hypothéquer son développement, liées notamment aux aléas climatiques (les grandes chaleurs, le manque de ravitaillement et les vents qui influent négativement sur les abeilles et leur produit). Pour étayer ses dires, Mme Boudjelida a, à ce titre, signalé que la saison de chaleur a été à l'origine de la baisse de la production du miel. Elle a vu aussi son activité baisser d'un rucher de 30 unités à cinq (5) ruches seulement, en sus du manque de terrain devant servir d'assiette à son projet.

Armée de foisonnantes connaissances en cette filière, Mme Boudjelida, apicultrice et formatrice au Centre de formation professionnelle de Hassi El-Gara, à d'ores et déjà formée trois promotions d'une centaine d'apiculteurs bénéficiaires du dispositif de la Caisse d'assurance de chômage (CNAC), avant de relever que cette filière de formation ne cesse de connaître d'une saison à l'autre un grand engouement chez les apprentis. Cette apicultrice, qui a indiqué «se trouver par hasard dans cette filière», nourrit de grandes ambitions de développer ce créneau dans la région et de mettre sur pied sa propre micro-entreprise et conquérir le marché avec d'importantes quantités de miel.

 

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