Société

Oran Pêche côtière à la ligne : une passion et un moyen d’améliorer la table d»’El Iftar» durant le Ramadhan

Publié par DK NEWS le 01-04-2024, 14h45 | 13
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Plus qu’un simple loisir, la pêche côtière à la ligne, qui compte des adeptes de plus en plus nombreux à Oran et ses alentours, tend à devenir une source d’approvisionnement en poissons pour, notamment, améliorer le menu d»’El iftar» durant le mois de Ramadhan.

Les plages sableuses comme rocheuses de la corniche oranaise accueillent bien du monde en fin d’après-midi. Des pêcheurs à la ligne, éparpillés ça et là, sont là jusqu’au crépuscule, le moulinet tendu, le regard fixé sur l’horizon, à attendre qu’un poisson mord à l’hameçon.

En cette journée ensoleillée, au cours de la première semaine du mois sacré de Ramadhan, la plage «En-Nakhil» à Ain Turck est presque déserte. Elle ne compte que quelques pêcheurs, concentrés sur la zone rocheuse au bout de la plage.

Ammi Ahmed, un sexagénaire de Bousfer, autrefois raïs sur un petit métier, Hassan, un fonctionnaire quinquagénaire qui habite le même quartier et Yacine, un jeune homme dans la trentaine, qui vit de petits boulots, sont groupés sur le même rocher.

La pêche à la ligne qui se pratique d’habitude en solo tend à prendre une dimension sociale au mois de Ramadhan.

«D’habitude, je viens seul, mais au mois sacré, je préfère avoir de la compagnie», explique le doyen du groupe Ammi Ahmed, soulignant qu’il vient souvent à la pêche avec son voisin Hassan et son neveu Yacine au mois de Ramadhan.

Le novice du groupe, Yacine fait savoir que depuis trois ans seulement qu’il s’intéresse à la pêche, contrairement à ses ainés, Ahmed et Hassan qui sont des mordus depuis toujours.

Au début, il ne comprenait pas la passion de son oncle Ahmed pour la pêche. Il s’étonnait de le voir même les jours de tempête, préparer ses appâts et son matériel et prendre la route de la côte.

«Depuis que j’étais petit, je voyais ammi Ahmed, partir à la pêche et je me demandais où est le fun à rester des heures, à contempler la mer, contre une promesse de quelques poissons», dit-il sur un ton taquin. «Maintenant, c’est mon fils qui doit se poser la même question», ajoute-t-il.

Les trois compagnons de pêche rient à vives éclat et ammi Ahmed enchaine «Yacine a compris tout l’intérêt à rester des heures à contempler la mer, depuis qu’il a des gosses».        «Aujourd’hui, il se réjouit en rentrant avec une bonne prise», dit-il amusé. La pêche du jour, vers 16h30, n’est pas très importante. Quelques loups de mers à peine. «Dans les zones rocheuses, on peut trouver plusieurs espèces comme la dorade, le loup de mer, la rascasse, le sargue», explique ammi Ahmed. «Dans les zones sableuses, on peut trouver du mulet et du rouget», ajoute-t-il.

Les trois pêcheurs espèrent rentrer avec une bonne partie de poisson, de quoi réjouir leurs familles. «La pêche joint l’utile à l’agréable», souligne Hassan, qui avoue qu’il ne pêche pas que pour le plaisir. «J’ai fait un investissement de 3.000 dinars pour acheter ma canne à pêche, qui me rapporte des poissons d’une valeur entre 1.000 et 3.000 DA à chaque sortie», dit-il, estimant qu’il s’agit d’un excellent investissement.

Au crépuscule ce n’est qu’un au revoir. A la tombée de la nuit, un autre rendez-vous pour d’autres pêcheurs, qui choisissent d’autres destinations pour pratiquer leur passion. Au port de pêche d’Oran, ils commencent à s’y rendre après la prière de «Tarawih». Et là, c’est une toute autre ambiance ! C’est carrément la fête sur la jetée ! Le moulinet n’est qu’un prétexte pour plusieurs qui viennent passer les soirées ramadanesques, munis de café et de gâteaux.

Le silence de la nuit est souvent interrompu par leurs rires et leurs discussions. «Quoi de mieux qu’une soirée, en bonne compagnie et une bonne partie de poisson pour le ftour du lendemain», s’exclame Houari, un jeune commerçant qui passe souvent ses soirées à pêcher au port.

Au delà de la passion que partage la majorité des pêcheurs à la ligne, cette pratique permet d’avoir du poisson frais, souvent pas à la portée de tous. Joindre l’utile à l’agréable, résume bien, ce loisir, qui compte des adeptes de toutes les couches sociales et de tous les âges.

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