L’entité sioniste détruit systématiquement le système de santé de Ghaza, a dénoncé jeudi l’ONG Médecins sans frontières (MSF), fustigeant l’ampleur des dégâts humains de la guerre génocidaire en cours.
«Aujourd’hui, nous assistons à la destruction systématique et délibérée du système de santé» du territoire palestinien, a affirmé lors d’une conférence de presse au siège de MSF à Genève Amber Alayyan, responsable adjointe des programmes de l’ONG pour le Proche-Orient.
La grande majorité des blessures constatées par les médecins de MSF à Ghaza résultent d’explosions, un effet des bombardements d’habitations par les forces d’occupation sionistes, a-t-elle décrit.
«Il y a des blessures par écrasement à l’abdomen, au thorax, des amputations des jambes et des bras nécessaires, et en plus de cela, les patients souffrent de graves brûlures», a-t-elle détaillé. Les médecins voient aussi «maintenant des enfants blessés par balle» par des tirs de drones sionistes, a-t-elle ajouté. «Aucun système de santé au monde ne peut faire face au volume et au type de blessures, ainsi qu’aux états de santé que nous voyons quotidiennement», a-t-elle soutenu, décrivant des opérations chirurgicales effectuées à même le sol ou des patients dont les plaies s’infectent.
«Vous pouvez ajouter 1.000 hôpitaux de campagne, vous ne pourrez pas remplacer le système de santé qui existait à Ghaza avant la guerre» génocidaire qui a fait des dizaines de milliers de martyrs, pour la plupart des enfants et des femmes. Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF International, a lui chiffré à près de 200 les travailleurs humanitaires tués par les forces d’occupation sionistes en presque six mois, dont cinq employés de MSF. «Ce type d’attaques est soit intentionnel, soit révélateur d’une incompétence dangereuse», a-t-il fustigé, dénonçant «une guerre menée sans aucune règle», après la mort en début de semaine de sept humanitaires lors d’une frappe sioniste dans la bande de Ghaza. Jeudi, le fondateur de World Central Kitchen (WCK), José Andres, a déclaré que l’entité sioniste n’avait pas tué sept des employés de l’organisation à Ghaza «par erreur, mais plutôt systématiquement».
Andres a souligné, dans une interview diffusée par la chaîne américaine CNN, qu’elles (les forces sionistes) «n’avaient pas tué 7 des employés de l’organisation par erreur, selon ce qui avait été promu, mais plutôt systématiquement. Elles ont pris pour cible une voiture après l’autre».
Depuis le 7 octobre 2023, l’entité sioniste mène une guerre dévastatrice contre Ghaza qui a fait des dizaines de milliers de martyrs, pour la plupart des enfants et des femmes, ainsi que des destructions massives et une famine persistante qui a coûté la vie à des dizaines d’enfants, selon les autorités palestiniennes et l’ONU.
Ghaza: un tiers des enfants de moins de deux ans souffrent de malnutrition aiguë (PAM)
Un tiers des enfants de moins de deux ans souffrent de malnutrition aiguë qui se propage à un «rythme record», dans la bande de Ghaza, a indiqué mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM).
En raison de la guerre contre les Palestiniens, menée par les forces d’occupation sioniste depuis bientôt six mois et des restrictions, la population ghazaouie, particulièrement celle des districts de Ghaza et du nord de l’enclave palestinienne, est au bord de la famine, tandis qu’une grave pénurie de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant frappe ce territoire à la suite du siège total imposé par l’entité sioniste.
Dans ce climat de raids aériens et de bombardements sionistes, «le repas traditionnel que les familles apprécient normalement pour marquer la fin du Ramadan ce mois-ci semble impossible», a déploré le PAM, qui fournit chaque mois à 1,45 million de personnes à Ghaza des aliments dont elles ont désespérément besoin.
«Mais à mesure que la famine se rapproche, nous avons besoin d’un accès plus large. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu», a affirmé l’agence onusienne sur le réseau social X. De son côté, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a souligné également que l’ONG «Save the Children» a confirmé qu’à ce jour, 27 enfants sont déjà morts de faim et de maladie.
«L’ONG a averti que les enfants de Gaza ne reçoivent pas la nourriture et les soins médicaux dont ils ont besoin pour survivre, la nourriture étant bloquée à chaque tournant et le système de santé anéanti», a déclaré l’UNRWA, ajoutant que plus de 13.000 enfants ont été tués à Ghaza depuis le 7 octobre. Ces derniers développements interviennent alors que les opérations d’aide à Ghaza suscitent de nouvelles inquiétudes en matière de sécurité, après que la World Central Kitchen ait signalé qu’une frappe aérienne sioniste sur l’un de ses véhicules a tué sept travailleurs humanitaires à Deir al-Balah, dans le centre de Ghaza. Selon le Coordinateur humanitaire de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, Jamie McGoldrick, il ne s’agit pas d’un incident isolé.
Un décompte effectué le 20 mars fait état d’au moins 196 humanitaires tués depuis octobre 2023. C’est presque trois fois plus que le nombre de morts enregistré dans n’importe quel conflit au cours d’une année. «Depuis octobre 2023, le territoire palestinien occupé est devenu l’un des endroits les plus dangereux et les plus difficiles à travailler au monde. Il n’y a plus d’endroit sûr à Ghaza», a fait valoir M. McGoldrick, rappelant qu’au 1er avril, le nombre total de collègues de l’UNRWA tués depuis le début des hostilités s’élevait à 176, dont plusieurs dans l’exercice de leurs fonctions.