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Dr Mustapha Zebdi, invité hier du forum de DK News - Stabilisation des prix à l’approche du ramadhan : Le consommateur est le plus grand régulateur des prix des produits alimentaires

Publié par DK News le 14-06-2015, 20h05 | 223
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Des experts se sont accordés à dire, hier, que le consommateur est le plus grand régulateur du marché et joue un rôle prépondérant dans la disponibilité et le prix des produits alimentaires.

A la veille du mois de Ramadhan, des membres de la Fédération nationale d’orientation et de protection du consommateur et de son environnement (APOCE) sont intervenus, lors du forum du quotidien DK News consacré au « rôle du consommateur dans la stabilisation des prix à la veille du mois de Ramadhan», pour pointer du doigt le rôle essentiel des consommateurs pour fixer les prix et éviter leurs fluctuations à la veille de fêtes nationales et religieuses.

Pour ce faire, le président de l’Apoce, Dr Mustapha Zebdi a souligné que le citoyen algérien doit acheter les produits au jour le jour, ne pas acheter des quantités importantes d’aliments et les conserver, doit avoir la culture du boycott lorsque les prix des fruits et légumes et autres aliments dépassent le seuil de tolérance et doit dénoncer toute augmentation anormale des prix des prestations, services et autres.

Il a considéré, à cet effet, que les produits sont largement disponibles, cette année, sur le marché et qu’il n’y a pas lieu de se ruer sur les points de vente pour acheter des quantités déraisonnables.
En outre, le mois de jeûne étant, selon les concepts religieux, un mois de privation et de restriction alimentaire, il est donc invraisemblable que la consommation alimentaire augmente de moitié, comparativement à l’ordinaire, durant ce mois.

A ce sujet, le Dr Zebdi a appelé les consommateurs à acheter et à consommer modérément pour éviter l’augmentation des prix des denrées alimentaires.

Le citoyen doit changer ses habitudes de consommation

 En outre, le même expert a souligné qu’il est illogique que les citoyens achètent des produits de luxe à des prix faramineux alors que les produits locaux ont tout aussi bien les mêmes valeurs que ceux de l’importation.

Ainsi, pour changer les habitudes des citoyens, il faut un travail de longue haleine, selon le président de l’Apoce, qui précise que divers acteurs doivent intervenir pour instaurer une confiance entre le citoyen et les autorités publiques.

Il a donc cité comme exemple les imams qui doivent prêcher dans leurs prières quotidiennes la nécessité de revenir à la consommation de base sans excès de zèle et surenchère, ajoutant également le rôle des Institutions étatiques et des organes de contrôle et de régulation qui doivent veiller à la disponibilité des produits.

Les lois et règlementations en vigueur relatives à la commercialisation doivent aussi s’appliquer correctement, telles que l’obligation d’affichage des prix sur les produits, afin d’éviter la concurrence déloyale. S’exprimant sur la suppression des marchés de proximité, parmi les causes de l’augmentation des prix, il a mentionné l’intérêt de trouver, sous peu, des alternatives à ces marchés, notant que les deux marchés prévus sur Alger ne sont pas insuffisants.

Les Algériens avaient comme habitudes d’acheter leurs produits dans les marchés de quartier et depuis que ces marchés ont été supprimés, les boutiques des environs font la pluie et le beau temps et fixent les prix au gré des humeurs, du changement de temps et autres considérations.

Le prix des produits subventionnés doit rester stable

Dans le même ordre d’idées, il a rappelé que le prix les produits subventionnés par l’Etat comme le lait et le pain doit rester fixe et stable, car il n’obéit pas à la loi de l’offre et la demande et est sujet à des tarifications spécifiques.

A toutes fins utiles, le spécialiste a noté que la plupart des produits ne connaissent une hausse importante cette année, sauf pour les sucreries, fruits secs et la farine.Il a ainsi relevé que le citoyen commence à prendre conscience de son rôle, en a assez des hausses importantes des produits et joue ainsi un rôle régulateur.

En outre, il a exhorté les consommateurs à demander leur facture pour chaque prestation, service et autres pour contraindre les prestataires à réduire leur marge bénéficiaire. Dans ce sens, l’invité de DK News a indiqué que la facture est un droit pour les citoyens et que la vente sans facture est illégale.

Sur un autre volet, il a déploré le fait que des concessions balnéaires continuent à voir le jour alors qu’un décret l’interdit depuis quelques mois, rappelant que l’accès aux plages algériennes doit être gratuit.

S’agissant des prix des prestations au niveau des plages, l’intervenant a spécifié qu’ils doivent être fixes et stables.Pour sa part, la juriste de l’Apoce, Mme Nadjah Achour, a précisé que l’Association qu’elle représente prend en charge les plaintes des citoyens et que la loi autorise le mouvement associatif à se constituer partie civile.

Cependant, elle a déploré le fait que cette loi ne soit pas encore respectée, espérant qu’à l’avenir, les associations ne soient plus évincées des tribunaux. Enfin, les deux intervenants ont plaidé pour la création d’un organisme de protection du consommateur, comportant des représentants de chaque Institution étatique, à l’instar de certains pays.

Par Sonia Belaidi


Le consommateur, le commerçant et l’Etat

Le rôle régulateur des consommateurs dans la stabilité des  prix a été mis en relief par le docteur Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur.
Le docteur Zebdi a d’abord mis en évidence les intervenants sur le marché de la consommation :
Le consommateur, le commerçant et l’Etat, c’est-à-dire, les institutions de régulation sont les parties prenantes.

Consommateur et stabilisation des prix

L’Algérien dépense 50% de plus lors du mois de Ramadhan : «  le consommateur mange-t-il plus ? Peut-il se passer de protéines animales ? » En réalité la «  nécessité de dépense » passe par des produits qui ne sont pas incontournables :

zlabias et kalb el louz, boissons gazeuses, les sorties en famille, les invitations sont responsables de cette augmentation alors que cette année les fruits et légumes sont restés à des prix abordables, grâce à la «  reine pomme de terre » qui semble devenir le baromètre du marché, selon Mustapha Zebdi. Il pointe, néanmoins, la hausse des fruits et légumes secs, des farines (plus de 20 à 25%).

Tout cela énoncé avec prudence «  car le marché algérien est très volatile, changeant et la loi de l’offre et de la demande n’a pas cours dans notre pays ! »

Inonder le marché

Les offices de régulation  doivent inonder le marché pour que les prix se stabilisent et que le « consommateur prenne conscience que la traditionnelle flambée des prix peut être jugulée » affirme le docteur Zebdi, qui suggère un meilleur contrôle sur les produits livrés à la spéculation.

Disponibilité du produit et stabilité des prix sont les maîtres mots. Au-delà, c’est le contrôle qui doit agir, sachant que mêmes les produits subventionnés subissent le diktat des détaillants : le lait, par exemple,  est vendu à 30 DA au lieu de 25 DA le litre.

Le consommateur et la confiance

Le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur est convaincu que les fonctionnaires peuvent rétablir la confiance de ses ouailles, lesquelles attendent une présence permanente sur le front de la défense des droits des consommateurs.

M. Zebdi tient à soulever que l’éradication des marchés informels a abouti à son effet recherché, à savoir la baisse des prix : Il veut responsabiliser les APC dans l’ouverture de marchés de proximité.

Marchés de Ramadhan

 L’annonce à grands renforts de médias sur l’ouverture de marchés de proximité durant le mois de ramadhan a fait long feu : on promettait un marché par daïra et plusieurs au chef-lieu de wilaya selon l’importance de l’agglomération, il n’en sera rien.  Cette initiative de l’UGTA et de grossistes sera très ne deçà des attentes : Alger aura 1 marché (place du 1er-Mai) au lieu des 17 programmés.

Cela porte un coup sérieux à la confiance des consommateurs qui se délaissés. « En avril 2015 et par rapport à avril 2014, le niveau moyen des prix des biens alimentaires connaît une croissance de 7,4% avec +10,7% pour les produits agricoles frais et +4,2% pour les produits alimentaires industriels.

En avril 2015 et par rapport à avril 2014, le niveau moyen des prix des produits manufacturés augmente de 4,1%, celui des services se situe à +4,8%. » Deux mois avant le Ramadhan la tendance est nette : la note sera salée.

Par O. Larbi


Le droit du consommateur,de l'individu au citoyen

 

Serait-ce un rêve que le consommateur algérien puisse parvenir dans son pays à arracher le droit d'avoir des droits, en particulier celui de ne pas paraitre vulnérable face à tous ceux qui disposent des moyens d'imposer une augmentation des prix des produits maraichers , agricoles et agroalimentaires ? Le chemin sera long.

Pour le moment, les individus en vacance  de droits s'efforcent d'abord d'accéder au rang de citoyen pour enfin évaluer le chemin qui leur reste à parcourir. Le droit du consommateur ? Bien sûr que oui puisque la préoccupation dont il est question et qui est présente au sein des populations est bien celle  de ne pas se laisser arnaquer par des commerçants véreux, plus particulièrement durant le mois de Ramadhan. Si la revendication du droit du consommateur commence déjà à devenir une idée forte et elle l'est, sans nul doute que la culture de la dénonciation des dérives des prix finira par être portée par toutes les populations.

C'est cet espoir qui est porté par des associations pionnières en ce domaine, en particulier l'« association de protection et d'orientation du consommateur  et son environnement ». Le forum de DK News a invité hier le Dr Mustapha Zebdi qui est justement le président de cette association.Il est connu dans le milieu de la protection du consommateur et il est d'ailleurs très sollicité par les citoyens et les institutions liées à ce domaine.

Le plus  grand obstacle à la satisfaction des consommateurs est certainement l'absence de factures qui permettrait la traçabilité du produit avec ses différentes étapes dans la formation des prix. Pas de factures et pas d'affichage des prix. Si les produits subventionnés sont contrôlés par les inspections, avec l'affichage des prix qui respecte une marge des bénéfices, il n'en est pas de même pour les autres produits dont on dit que les prix sont le résultat de la loi du marché, à savoir celle de l'offre et de la demande. Plus rien n'est vérifiable en l’absence de factures.

Il faut quand même  reconnaitre que cette année, à l'approche du Ramadhan, l'augmentation des prix est seulement de 50% par rapport à la période identique de l'année passée. Quels facteurs ont influé positivement et dans quelles proportions ? La marge bénéficiaire ? Les salaires qui n'ont pas  encore «bougé» compte qu'est rapportée à septembre prochain l'application de la suppression de l'article 87bis ? De meilleures conditions de stockages ? Et d'autres facteurs en plus.   

 
Il y a encore l'effet d'annonce par l'UGTA et le ministère du commerce de la création de 17 marchés de proximité. Malheureusement, il n'y en aura qu'un seul. De la même façon, il a été décidé de rendre gratuit l'accès aux plages, puis il y a eu revirement, au moins pour Alger.

Par Said Abjaoui


Intoxications alimentaires: La rupture de la chaîne de froid mise en cause

 

D’après le Dr Zebdi, la rupture de la chaîne de froid lors de la conservation des produits alimentaires serait à l’origine de l’amplification des intoxications alimentaires durant le mois de Ramadhan.

A cet effet, le Dr Zebdi a recommandé aux consommateurs d’acheter en dernier les produits périssables à l’image de la viande (en particulier la viande hachée) et autres produits laitiers, pour éviter qu’ils ne se périment pendant le trajet.


Saison estivale : «L’accès aux plages devrait être gratuit»

Place de parking à 100 DA, location de parasols à 500 DA, une table et quatre chaises à 1000 DA, partir à la plage revient de plus en plus cher pour les familles algériennes. «L’annonce de l’annulation de la concession des plages aux privés qui exerçaient des prix hallucinant a été accueilli avec une grande ferveur par les Algériens mais cette joie n’été hélas que de courte durée.

Il s’est avéré que cette décision ne concernait que la wilaya d’Alger ce qui sanctionne les estivants qui fréquentent les plages des autres wilayas côtières. On ne le dira jamais assez, l’accès aux plages doit être gratuit à tous les Algériens et les prestations de services ne devraient pas être imposées aux consommateurs», a indiqué M. Zebdi.


Pour influer sur le prix des produits chers : «Les consommateurs doivent adopter une culture de boycott»

Partout dans le monde, les consommateurs peuvent exercer une pression sur les producteurs et commerçants pour baisser le prix des produits qu’ils estiment être trop chers. «Il n’est pas nécessaire d’organiser une campagne de boycott à chaque fois qu’il y a une hausse des prix. Le consommateur doit lui-même prendre l’initiative et s’abstenir d’acheter les produits qu’il juge hors de portée».


Marchés informels: Un refuge pour les familles aux revenus modestes !

Malgré les risques et les nuisances qu’ils génèrent, les marchés informels sont une aubaine pour les consommateurs qui y trouvent des produits à des prix qui leur conviennent. D’après M. Zebdi, l’opération d’éradication des marchés parallèles et le retard accusé dans la réalisation des marchés de proximité, a provoqué une hausse des prix des produits alimentaires de base.

A ce titre, le retour du marché informel serait une échappatoire pour de nombreuses familles algériennes qui ont du mal à remplir leur couffin.    
Par  R.R     

 

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