Société

Crise migratoire : Un nombre record de morts dans des naufrages aux portes de l'Europe

Publié par DK News le 21-08-2015, 19h33 | 121
|

Les naufrages de migrants se multiplient aux portes de l'Europe où plus d'un millier de personnes ont péri lors de traversées périlleuses en Méditerranée à destination de pays tiers dont les politiques migratoires ne tendent pas à l'intégration.

Ce mouvement de personnes quasiment impossible à réguler est pour partie imputable à «l'imprudence des interventions militaires occidentales en Irak ou en Libye», selon des experts.

On a connu récemment des épisodes tristement célèbres (tel le drame de Lampedusa) liés au contexte de crise dans des pays arabes comme la Syrie et l'Irak et africains (Libye, Somalie...), jamais autant de ceux qui tentent chaque année de traverser la Méditerranée n'auront payé de leur vie leur tentative d'échapper aux violences dans leur pays d'origine en conflit armé ou à la pauvreté extrême.

Le nombre de personnes ayant risqué leur vie pour traverser la Méditerranée a atteint un nombre record au cours du premier semestre 2015, atteignant 137 000 personnes, selon des chiffres compilés par l'ONU. Le mois d'avril de cette année compte à lui seul au moins cinq naufrages, impliquant environ 2000 migrants et totalisant un nombre de victimes avoisinant les 1200 morts.

Selon le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), l'Union européenne transforme la Méditerranée en un «vaste cimetière». Ce sont aussi les assassins du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech), les conflits, les passeurs de toutes nationalités qui redonnent une actualité contemproraine au trafic d'esclaves, selon plusieurs experts et témoignages.

Il faut donc agir contre le crime, «ceux des passeurs qui trouvent un théatre d'opération dans une Libye désertée par son Etat, et que Daech menace désormais d'investir en lançant sur la mer des milliers de réfugiés». Comme hier au large de la Somalie à propos de la piraterie.

Quand les réseaux sociaux s'en mêlent

«Asile et immigration en Europe» ou «asile en Suède, Hollande, Norvège, Allemagne, Grande-Bretagne, Autriche et Suisse», sont parmi les dizaines de groupes Facebook fréquentés notamment par les réfugiés syriens qui prennent le bateau pneumatique pour la traversée nocturne en abandonnant tout - sauf leur smartphone. «Bus-stop pour les égarés» est l'un des plus populaires, avec 42.000 membres.

Les réfugiés utilisent ainsi des groupes Facebook où les membres partagent des photos de leur périple, mais aussi numéros de téléphone de passeurs, conseils sur les trajets à suivre et estimation des dépenses nécessaires.

Les origines des migrations vers l'Europe

Les migrants convergeant vers l'Europe sont d'origines multiples et empruntent des routes déterminées en fonction de leur point de départ et de leur destination. L'année 2011 a connu, avec le drame de Lampedusa, un fort afflux de personnes en provenance de Tunisie, à la suite des troubles découlant du «printemps arabe».

Les itinéraires menant aux Etats littoraux de la mer Méditerranée, à savoir l'Italie, Malte, la Grèce, Chypre, ou l'Espagne sont empruntés en 2014 et 2015 en majorité par des Erythréens, des Syriens, et des Somaliens. Les causes de leur départ peuvent être tant la guerre (qui dans le cas de la Syrie provoque un exode massif des populations civiles), que la pauvreté extrême et, dans tous les cas, le désir d'une vie meilleure dans l'un des pays de l'Union européenne.

Renvois illégaux

En raison du renforcement de la sécurité aux frontières, de la présence de clôtures le long de la frontière terrestre avec la Turquie et de la pratique du refoulement - le renvoi collectif illégal de migrants - vers ce pays, la grande majorité des réfugiés et des migrants essaient de se rendre en Grèce par la mer. A la frontière terrestre gréco-turque, Amnesty International a recueilli des témoignages sur des cas de refoulement violents. Un Syrien, qui faisait partie d'un large groupe de réfugiés refoulés vers la Turquie le 14 avril 2015, a confié avoir subi des mauvais traitements aux mains de policiers grecs cagoulés. «[Ils] se sont mis à nous donner des coups de poing et de pied alors que nous étions à terre. Ils m'ont attrapé par les cheveux et m'ont poussé vers la rivière».

Un problème européen

La question de l'immigration divise profondément les pays européens sur la stratégie à adopter et les mesures à mettre en place afin d'y répondre. Entre stratégies d'accueil et d'intégration, répartition des migrants entre les différents Etats membres, renforcement des contrôles et enregistrements aux frontières, voire opérations militaires navales, les options envisagées et discutées sont multiples.

Aussi, la montée en puissance des courants politiques nationalistes à travers le continent, ainsi que celle d'un sentiment anti-immigrants, ne facilitera pas pour l'avenir la mise en place de politiques tendant à l'intégration plutôt qu'à la prévention, voire la répression. Des centres d'accueil au Niger, l'autre solution de l'Europe dans la crise des migrants. La structure test devrait être mise en place d'içi la fin de l'année pour dissuader les candidats à l'exil vers l'Union européenne. Des solutions de retour dans les pays d'origine devraient être déployées.

Comme le souligne Heather Conley, vice-présidente du Centre for Strategic & International Studies, la crise migratoire est «un test crucial de l'engagement de l'Europe à l'humanitaire et aux principes de la liberté de circulation».

 

Pays d'accueil...

France :
A Calais (nord de la France) où des centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne tentent chaque nuit de s'introduire sur le site d'Eurotunnel.

Turquie :
Le gouvernement déplore «une augmentation significative du nombre de migrants irréguliers depuis le début de l'été», qui tentent de rejoindre la Grèce depuis la Turquie, en particulier entre la ville touristique de Bodrum et l'île grecque de Kos. Entre le 17 juillet et le 17 août, 18.296 «migrants irréguliers», dont 5.276 dans la semaine du 10 au 17 août, ont été secourus par les gardes-côtes turcs en mer Egée.

Grèce :
Dans les îles grecques, près de 21.000 migrants sont arrivés par la mer la semaine dernière. En une semaine, indique le Haut-commissariat pour les réfugiés, il y a eu autant d’arrivées en Grèce que sur 6 mois en 2014. Entre le 1er janvier et le 14 août 2015, le nombre d'arrivées par la mer a atteint 158.456 personnes, selon les derniers chiffres compilés par le HCR.

Allemagne :
Destination choisie par de nombreux migrants, le pays s’apprête à réviser à la hausse sa prévision du nombre de demandeurs d’asile pour 2015 qui pourrait grimper «jusqu’à 750.000», un chiffre record, selon le quotidien économique Handelsblatt de mardi. Selon des statistiques d’Eurostat, en 2014, l’Allemagne a accueilli à elle seule 32,4% de l’ensemble des demandeurs d’asile arrivés dans l’UE.

 

Plus de 100 000 personnes entrées dans l'UE en 2015

Le nombre de personnes ayant risqué leur vie pour traverser la Méditerranée à destination du continent européen a atteint un nombre record au cours du premier semestre 2015 avec 137 000 arrivés, alors que les pays de l’Union européenne n’arrivent pas à s’accorder sur une réponse à la plus grave crise migratoire depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Plus de 100 000 personnes sont clandestinement entrées dans l'Union européenne depuis le début de l'année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l'agence européenne Frontex. Plus de 60 000 sont arrivées en Italie après une périlleuse traversée de la Méditerranée.

PAYS D'ORIGINE: Irak, Syrie, Somalie, Libye, Erythrée, RD Congo, Afghanistan, entre autres, d'où les réfugiés fuient les zones de turbulences, conflits, rébellions, pauvreté extrême, violences terroristes et extrémisme violent.

Chômage dans les pays de l'OCDE

La première grande étude comparative sur l'intégration des immigrés dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement, «indicateurs sur l'intégration des immigrés en 2015 : trouver ses marques», menée conjointement par l'OCDE et la Commission européenne et rendue publique début juillet à Bruxelles, montre que la condition d'immigré reste un obstacle sur la voie de la prospérité et un facteur important d'inégalité par rapport aux ressortissants autochnomes.

Les immigrés, de même que les enfants des immigrés nés dans les pays d'accueil, ont beaucoup plus de probabilités d'être au chômage, d'être mal logés ou de se sentir discriminés.

Les chiffres traduisent un phénomène d'une ampleur qui, aujourd'hui, s'inscrit dans une réalité économique et sociale des pays développés incontestable et durable : en 2013, un habitant sur 10 des pays de l'OCDE était né dans un pays tiers. L'UE elle- même comptait 52 millions d'immigrés.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.