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Pratiques «anticoncurrentielles» de Google : L’Europe joue les prolongations

Publié par Samy YACINE le 24-08-2015, 23h48 | 22
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Saisi depuis le printemps dernier par une communication de griefs de la Commission européenne, Google qui avait jusqu’au 17 août pour répondre, vient d’indiquer qu’un délai supplémentaire lui a été accordé.

« Google a bénéficié d’une nouvelle extension, jusqu’au 31 août, du délai octroyé par la Commission européenne pour répondre à ses griefs dans son enquête pour abus de position dominante, a indiqué jeudi un porte-parole du géant californien du net », rapporte l’agence de presse française AFP reprise par le site du quotidien gratuit 20minutes.fr.

L’affaire démarre en avril dernier par la transmission au géant de la recherche sur le net d’un liste de reproches, sur de supposées pratiques abusives de sa position dominante en matière de recherche sur internet. « Une communication des griefs est une étape formelle dans une enquête de concurrence, qui permet aux parties d’exercer leur droit à la défense » indique l’AFP qui rappelle que la Commission a donné dix semaines à Google pour faire savoir ses réponses. Principal grief retenu contre le moteur de recherche, les autorités de la concurrence européenne incriminent le fait, pour elles que Google favorise « systématiquement son propre produit de comparaison de prix dans ses pages », souligne l’agence de presse française qui retient ainsi que les utilisateurs « ne voient pas nécessairement les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes ».

A l’ouverture de l’enquête en 2010, le commissaire européen aux commandes des Affaires de concurrence, à l’époque, l’espagnol  Joaquin Almunia avait toujours affiché ses préférences pour la conciliation, amenant la commission à suggérer à Google de présenter des «remèdes» à ce «dysfonctionnement». « Mais les propositions de solutions avancées par Google avaient été retoquées par la Commission à trois reprises », note l’AFP, ajoutant que « Google avait été blanchi il y a deux ans par les autorités américaines de la concurrence, qui s’étaient contentées d’engagements de bonne conduite. » Sur ce sujet, le site www.ledevoir.com rapporte effectivement que « la commission fédérale du Commerce (FTC) avait clos son enquête antitrust ouverte en juin 2011 en affirmant ne pas avoir trouvé de preuve d’abus de sa position dominante dans la recherche en ligne. » A la tête de la commission européenne de la concurrence, la danoise Margrete Vestager a maintenu la pression en suivant de près cette enquête destinée, selon le site www.ledevoir.com à « déterminer si Google n’enfreint pas les règles européennes de concurrence avec son système d’exploitation pour téléphone portable Android. Pour la commissaire, il y a effectivement de sérieuses craintes «que l’entreprise n’ait injustement avantagé son propre service de comparaison de prix, en violation des règles de l’UE en matière d’ententes et d’abus de position dominante», déclarait-elle juste avant d’entamer un déplacement officiel aux Etats Unis.

Refusant de s’inscrire dans le débat sur une probable rivalité entre le vieux continent et les géants de l’internet américains, Margrete Vestager a recentré l’intervention de sa commission sur l’unique objectif, disait-elle sur ce même site «d’appliquer les règles européennes [...] de manière à ce que les entreprises opérant en Europe ne privent pas artificiellement les consommateurs européens d’un choix aussi large que possible ou n’entravent pas l’innovation». Pour balayer les insinuations à une possible discrimination envers les entreprises américaines, elle a tenu à préciser devant les journalistes : «Mes enfants et moi-même ne nous disons jamais que telle entreprise est européenne ou américaine. Nous utilisons Google car il offre de très bons produits».

Mais à côté de cela, elle a également expliqué qu’elle était résolue à aller jusqu’au bout dans cette affaire, affirmant : « Si l’enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe ». Pleinement engagée dans ce combat contre le mastodonte américain, l’organisation Fair Search, à laquelle prennent part de nombreuses entreprises en concurrence avec Google, telles Microsoft, Oracle ou Tripadvisor, « s’était félicitée par avance d’un «pas significatif pour mettre fin aux pratiques anti-concurrentielles» de Google qui ont «porté atteinte à l’innovation et au choix des consommateurs»», peut-on lire sur le site ledevoir.com qui se fait par la même l’écho de cette initiative formelle mais symbolique du parlement européen, en novembre dernier ; ce dernier « avait adopté à une très large majorité une résolution appelant au démantèlement de Google, un texte symbolique mais qui mettait une pression supplémentaire sur le groupe », écrit le journaliste de ce site qui souligne également l’invitation faite à la commission européenne pour «envisager des propositions visant à séparer les moteurs de recherche des autres services commerciaux».

Pour l’heure, Google se contente d’indiquer qu’il a obtenu un délai supplémentaire, sans dire ce qu’il compte faire concrètement. Le pire qui pourrait lui arriver, expliquent les observateurs, est qu’il soit, condamné à « payer une amende de quelque six milliards d’euros, équivalent à 10 % de son chiffre d’affaires », souligne le site ledevoir.com.

Par Samy YACINE

 

Haro sur le «jeunisme» !

Le site du quotidien français lefigaro.fr relate cette originale quête de justice d’un sexagénaire, ingénieur en informatique, répondant au nom de Robert Heath qui a porté plainte contre Google qui l’avait recalé à un entretien d’embauche pour motif d’âge. « Il avait été contacté par un chasseur de têtes de la firme, qui l'avait qualifié d'excellent candidat. Au terme du processus de recrutement, réduit à un simple entretien téléphonique, il a été recalé », relate le site qui rappelle qu’il avait alors 60 et a avait travaillé pour de grandes entreprises du niveau d’IBM ou Compaq. Le Wall Street Journal s’est intéressé à cette affaire et a fait savoir que l’ingénieur avait pour ambition de « former un recours collectif avec plusieurs professionnels des nouvelles technologies de plus de 40 ans », souligne lefigaro.fr. Du côté de Google, un porte-parole s’est contenté d’affirmer : «Nous pensons que les faits montreront que cette affaire est sans fondement et nous avons l'intention de nous défendre vigoureusement». La plainte vient dans un contexte marqué par cette volonté de dénoncer « le jeunisme des grandes sociétés de la Silicon Valley, qui rechignent à embaucher des personnes en fin de carrière, même expérimentées », souligne lefigaro.fr qui rappelle que Google a déjà connu pareille affaire dans le passé. La société a été poursuivie pour discrimination par un employé limogé ; atteint du diabète, Brian Reid fut limogé en 2004, à l’âge de 52 ans ; il avait souvent entendu des cadres de Google lui reprocher le fait qu’il ««s'intégrait pas à la culture» de l'entreprise et que ses idées étaient’ ’trop vieilles pour compter»», note le site du quotidien français ajoutant que « les deux parties se sont accordées à l'amiable selon des termes restés confidentiels », après une longue procédure judiciaire.

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