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La pratique africaine de la médiation met à contribution des atouts et des facteurs enracinés (Lamamra)

Publié par DK News le 10-11-2015, 21h50 | 49
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La pratique africaine de la médiation, «riche» et «diversifiée», met à contribution des atouts et des facteurs enracinés dans des siècles de coutumes et de traditions, a indiqué lundi à Dakar le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.

«La pratique africaine de la médiation, riche et diversifiée, met à contribution des atouts et des facteurs enracinés dans des siècles de coutumes et de traditions qui optimisent l'efficacité des modes pacifiques et diligents de dissipation des tensions, de règlement équitable des contentieux et d'assainissement des situations conflictuelles», a-t-il expliqué dans une allocution prononcée au Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique (lire l'intégral sur le site aps.dz).

«Les valeurs qui ont parcouru des temps immémoriaux et favorisé la coexistence et la compréhension entre des groupes humains que des dures conditions de vie vouaient à la confrontation peuvent, à plus forte raison dans les circonstances d'aujourd'hui et de demain, constituer la source nourricière de contributions tout aussi équitables et efficaces à la prise en charge effective de contentieux, différends et conflits potentiels de toute nature et de toute intensité», a-t-il soutenu.

«Les bons offices et la médiation, que nos Etats comme notre organisation continentale et nos communautés régionales ont vocation à promouvoir avantageusement, en amont et en soutien aux composantes de l'Architecture africaine de paix et de sécurité ainsi qu'aux Nations unies, portent la promesse d'une rentabilité optimale de l'action collective de l'Afrique en matière de prévention et de solution des conflits ainsi que de consolidation de la paix, une fois restaurée, par la reconstruction et le développement», a-t-il mis en exergue.

«D'évidence, l'exercice de la médiation, au sens large, est une œuvre exigeante», a-t-il dit, ajoutant que «cet exercice se déploie, ainsi que je l'ai personnellement observé, sur une toile de fond faite de deux fois sept facteurs de complication combinés.

D'un côté, il y a, entre les parties elles-mêmes: rupture du dialogue et de la communication, cassure de la confiance, accroissement des malentendus et des suspicions, diabolisation des intentions de l'autre, exagération de l'ampleur et de l'envergure des divergences, surchauffement du climat psychologique avec prévalence de l’esprit de confrontation, et tendance au refus du compromis, a précisé M. Lamamra.

 

Le «Rapport Brahimi», un document crucial

En parallèle, le médiateur, a-t-il poursuivi, se retrouve souvent dans «un périmètre exigu d'évolution dont les contraintes ont pour noms: multiplication des acteurs, confusion des approches, chevauchement des démarches, duplication des efforts, tendance à la manipulation des intervenants par les parties, rigidité des procédures conventionnelles, et lenteur et lourdeur des mécanismes traditionnels de règlement des différends et conflits».

«Dans de telles situations, l'engagement, la discrétion, le savoir-faire et la persévérance sont particulièrement indiqués pour la conception et la conduite d’£uvres de paix épousant la complexité et la sensibilité des problèmes posés.

Ces mêmes qualités sont également susceptibles d’être génératrices d’une inestimable plus-value d’ordre politique et moral lorsqu'il s'agit de travailler à rendre irréversibles l’application d’un cessez-le-feu ou la mise en £uvre d’un accord de paix», a-t-il ajouté.

Selon le chef de la diplomatie algérienne, il est, en effet, avéré, ainsi que le souligne le «Rapport Brahimi» sur les opérations de paix, que les six à douze premières semaines suivant la proclamation de la cessation des hostilités armées sont cruciales pour le succès et la durabilité du processus.

M. Lamamra a, par ailleurs, indiqué que «les tensions et crises en Afrique liées à la gouvernance politique, et singulièrement aux processus électoraux pluralistes dans différents pays avec, en toile de fond, l'équation centrale du rapport +unité-diversité+ installent dans le paysage géopolitique du continent une cinquième génération de conflits, après ceux inhérents au parachèvement de la décolonisation et à l’élimination de l'Apartheid, ceux liés aux différends frontaliers et irrédentismes territoriaux, ceux engendrés par la guerre froide et ceux relevant d’une confrontation à soubassements idéologiques, économiques, identitaires ou ethniques.

De fait, les enjeux des processus électoraux nationaux en Afrique, à cette étape relativement nouvelle dans l'enracinement d'une culture et de pratiques démocratiques pluralistes, se conjuguent avec une série de facteurs endogènes et exogènes pour engendrer des tensions donnant une acuité particulière aux contentieux auxquels toute consultation électorale est susceptible de donner lieu, a-t-il dit.

 

L'Union africaine née d'une volonté collective

Ces contentieux, de nature et d'ampleur différenciées, sont souvent pris en charge par les Institutions, juridictionnelles ou autres, que les dispositifs constitutionnels et législatifs nationaux des Etats concernés investissent des prérogatives de supervision, de contrôle et de validation des opérations électorales.

Le ministre a mis en garde en disant: «C'est lorsque les contentieux en question, en raison de leur envergure et de la polarisation des forces en présence, remettent en cause ou tiennent en échec le fonctionnement des Institutions, et que des atteintes d'intensité croissante sont portées à l'ordre public et à la sécurité nationale du pays concerné, que la situation risque de prendre les caractéristiques d'un conflit interne avec des manifestations patentes de violence et des menaces latentes à fort potentiel de rupture de la paix et de la sécurité au triple niveau national, régional et international».

«Mais, fort heureusement, les tensions et les crises qui se greffent sur des processus électoraux ou qui sont directement liées au déroulement et/ou aux résultats de consultations électorales ont vocation, dans beaucoup de cas, à se dissiper et à se résorber dans des dynamiques nationales d'apaisement, de conciliation et d’arbitrage nourries et stimulées par le degré d’effectivité atteint par l’Etat de droit et la bonne gouvernance politique», a-t-il souligné.

L'Union africaine est née, a-t-il affirmé, de la volonté collectivement proclamée par les Etats membres d'œuvrer sans relâche pour l'approfondissement et la consolidation de la démocratie, de l'Etat de droit, de la paix, de la sécurité et du développement dans les pays africains, compte tenu de leurs conditions historiques et culturelles ainsi que de leur niveau de développement économique et social.

 

Une plus grande effectivité des complémentarités

Dès lors, si des valeurs de portée universelle sont nécessairement à consacrer dans la conception et la conduite de l’œuvre de construction de la démocratie pluraliste, des efforts persévérants et spécifiques semblent s’imposer dans des processus fragiles de sortie de crise et des transitions politiques délicates.

L'UA s’est dotée de textes fondamentaux de référence en matière de démocratie, d’élections et de gouvernance comme en matière de paix et de sécurité.

Elle s'est également dotée d’institutions, de mécanismes et d’instruments ayant les mandats, les missions et les fonctions susceptibles d'impulser l'évolution individuelle et collective des Etats africains vers la pleine réalisation des idéaux, objectifs et principes inscrits dans son Acte constitutif.

Le ministre a exprimé une «profonde gratitude au Président Macky Sall, figure prestigieuse de l'action africaine collective pour le règlement pacifique des conflits en Afrique ainsi que pour sa disponibilité remarquable dans la conduite persévérante de médiations méritoires».

 

L'Algérie pour une résolution pacifique des conflits

M. Lamamra a précisé qu'«une plus grande effectivité des complémentarités et des interactions entre les instances continentales et régionales ainsi qu'une articulation plus grande et plus novatrice des efforts de l'Afrique avec ceux des Nations unies et de l'Union européenne sont de nature à rehausser de manière significative la valeur et la rentabilité de nos partenariats au service de la paix».

Le ministre a, par ailleurs, affirmé que l'Algérie et son président demeurent disposés à coopérer pleinement dans la résolution pacifique des crises et conflits en Afrique et dans le monde.

«Je tiens donc à vous assurer de ma pleine coopération et à vous transmettre les salutations fraternelles et les vœux de succès du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont l'intérêt pour la problématique de notre présente session est surabondamment établi par une action et des accomplissements hors du commun qui sont connus de tous», a-t-il dit à l'assistance.

Pour le ministre, il est souvent soutenu qu'un plus grand nombre de conflits armés se sont réglés par la médiation au cours des vingt dernières années que pendant les deux siècles précédents.


L'Afrique devrait s'inspirer de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et de réconciliation nationale

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a été sollicité à Dakar pour présenter l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

M. Lamamra, qui a participé dans la capitale sénégalaise au Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, a été sollicité lors de sa participation au panel de haut niveau, présidé par Macky Sall, Président sénégalais, de présenter l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, a précisé la même source.

A cet effet, et en plus de sa contribution écrite remise aux participants, M. Lamamra a indiqué que l'Algérie avait, «sur le plan stratégique, vaincu le terrorisme grâce aux sacrifices de l'Armée nationale populaire, structurée et engagée, soutenue par la mobilisation et à la détermination du peuple algérien», mais aussi «grâce à la politique de la main tendue à ceux qui ont été induits en erreur» à la faveur de la concorde civile, suivie de la charte pour la réconciliation nationale initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a-t-on ajouté.

Le chef de la diplomatie algérienne a, par ailleurs, mis l'accent sur l'effort «soutenu» de l'Algérie en matière de déradicalisation et de lutte contre l'extrémisme tant au niveau national que régional et international, à travers notamment l'investissement dans l'éducation et la formation des jeunes pour «leur inculquer les valeurs authentiques de l'islam que les groupes terroristes extrémistes tentent de pervertir».

Intervenant au cours de la plénière consacrée aux médiations en Afrique, M. Lamamra est revenu sur la longue expérience de l'Algérie en la matière, depuis les années soixante-dix à l'époque où la diplomatie algérienne était conduite par le Président Bouteflika et sa contribution «active» dans la résolution de plusieurs crises et conflits aux niveaux régional et international.

Il a, à ce propos, exprimé l'engagement «constant» de l'Algérie et sa «totale» disponibilité pour faire bénéficier le continent de cette «riche» expérience.


M. Lamamra s'entretient à Dakar avec le ministre français de la Défense

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, s'est entretenu hier à Dakar avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, en marge des travaux du Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Les discussions ont «essentiellement porté sur la coopération bilatérale entre l'Algérie et la France, en prévision de la réunion du Comité Intergouvernemental de haut niveau algéro-français devant se tenir en février 2016 ainsi que sur les thématiques abordées à l'occasion du Forum de Dakar», a précisé la même source.

Les deux ministres ont également abordé des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la lutte contre le terrorisme en Afrique et dans le monde ainsi que les dossiers malien et libyen, a-t-on ajouté.

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