Les zones montagneuses sont parmi les plus exposées à la dégradation des terres, notamment à travers l'érosion des sols et les feux de forêts, comme elles sont marquées par une forte tendance au dépeuplement, a avisé la Direction générale des forêts (DGF).
"Les zones montagneuses peu ou non boisées sont soumises à un processus d'érosion des sols très grave qui menace, à court terme, les systèmes en place ainsi que les ouvrages et les équipements en aval", indique une étude de cet organisme élaborée à l'occasion de la Journée internationale de la montagne célébrée le 11 décembre de chaque année.
Les spécialistes estiment à 120 millions de tonnes de terres arrachées, surtout au niveau des bassins versants dénudés, et 30 millions de m3/an atterrissent au niveau des ouvrages de retenue (barrage), ce qui fait perdre autant de volume de capacité de réserves", fait-elle savoir.
Les zones de montagne sont aussi exposées aux risques fréquents d'incendies de forêts favorisés par l'existence d'essences méditerranéenne très inflammables et les changements climatiques", signale la DGF.
Concernant les mesures prises, elle rappelle qu'en 2003, le secteur des forêts a initié, en collaboration avec le Fonds international de développement agricole (Fida, siège à Rome), 3 projets de développement au profit des zones de montagne des wilayas de Skikda, Constantine, M'sila et de Tlemcen afin de préserver les ressources naturelles tout en réduisant le niveau de pauvreté des populations.
En parallèle, le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, dont relève la DGF, a mis en place le Programme de renouveau rural à travers le lancement de projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI).
Ce programme vise à améliorer la gestion du patrimoine forestier, à l'aménagement des bassins versants, à la lutte contre la désertification et à la conservation des écosystèmes naturels au niveau des aires protégées.
Concrètement, le programme vise à protéger 63 bassins versants en amonts de retenues d'eau dont 45 ont fait l'objet d'études. La superficie d'intervention est estimée à 7 millions ha dont 5,6 millions ha concernent les 45 bassins versants étudiés avec une superficie à traiter de 671.000 ha.
D'autre part, une superficie de 769.776 ha a été plantée depuis la mise en œuvre du Plan national de reboisement en 2000.
Par ailleurs, elle indique que l'Atlas tellien et l'Atlas saharien couvrent une superficie de 9 millions ha, soit 4% de la superficie du pays et 22% de sa partie nord, notant que la population de ces zones est estimée à 10 millions d'habitants, soit 23% de la population du pays avec des densités qui varient entre 25 et 400 habitants/km2.
La production agricole des zones montagneuses représente 17% de la production agricole nationale
L'élevage est l'agriculture représentent les principales activités économiques dans ces zones dont la superficie agricole utile est de 1,5 million ha, soit 16% de la superficie agricole utile nationale.
La production agricole dans ces zones représente 17% de la production agricole nationale, tandis que sur les 12,4 milliards m3 d'eau constituant les écoulements de surface, un volume de 11,8 milliards m3 (près de 95%), se situent au niveau des zones telliennes.
L'Algérie dispose de 8 parcs nationaux situés en montagne pour une superficie totale de 165.362 ha alors qu'un 9ème est en cours de création à Taghit (wilaya de Béchar), et ce, en plus des deux parcs culturels de l'Ahaggar et du Tassili.
(APS)
