Hi-Tech

Lutte contre le terrorisme : Cap sur le cyberespace

Publié par Samy YACINE le 18-01-2016, 10h04 | 269
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Les stratégies de lutte contre les idéologies de l’extrême semblent s’accorder sur l’importance des réseaux de communication numériques et sur la nécessité de «faire quelque chose» pour éviter que les autoroutes de l’information ne se transforment en «boulevards pour le terrorisme».

Un peu partout dans le monde des initiatives voient le jour avec comme terrain d’action le web. Comme au lendemain des attaques du 11 septembre 2001, et après la fameux Patriot Act qui a soumis toutes les communications électroniques au contrôle de l’exécutif, les autorités américaines pointent de nouveau le curseur sur le cyberespace pour barrer la route aux réseaux et à l’idéologie extrémistes. Partis avec l’idée de mettre en place une cellule de lutte contre la propagande djihadiste, « les plus hauts responsables américains ont mis le cap vendredi sur la Silicon Valley pour une rencontre au sommet avec les géants mondiaux d'internet, dont Apple, Facebook, Google et Twitter », rapporte le site du quotidien gratuit français 20minutes.fr, ajoutant que cette rencontre de haut niveau « à laquelle participaient aussi la ministre de la Justice Loretta Lynch, le chef du FBI James Comey, le patron du renseignement James Clapper ou encore le directeur de l'Agence nationale de sécurité (NSA) Michael Rogers, était censée fournir une réponse au cryptage des données, dont se plaignent les agences américaines de lutte contre le terrorisme ». La poussée de la crainte générale d’attentats terroristes sur le sol américain a été alimentée par l’annonce, ce week end de l’arrestation d’un citoyen américain qui aurait tenté d’attenter à la vie d’un policier à Philadelphie, quelques temps après avoir annoncé «son allégeance» à l’organisation extrémiste Etat Islamique. D’après Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, la démarche vise à «créer, publier et promouvoir des contenus crédibles qui vont contrer les messages de radicalisation de l'Etat islamique», note 20minutes.fr qui lui fait dire également que la rencontre de la Silicon Valley est une «occasion de discuter franchement de comment compliquer la tâche des terroristes qui se servent d'internet pour recruter, radicaliser et mobiliser des partisans pour commettre des actes violents».

Ebranlée par les derniers attentats du 13 novembre dernier, la France cherche elle aussi la parade, comme en témoigne un document élaboré par l’Etat Major des Armées, largement commenté par la presse française. « Une note de la cyberdéfense accuse certains géants du web de «complicité passive» avec Daesh », titre ainsi le site du quotidien gratuit 20minutes.fr dans un papier mis en ligne le 11 janvier dernier dans lequel il revient sur le contenu de ce document secret que le quotidien Le Figaro a eu l’occasion de consulter. « Recrutement, propagande et logistique, Daesh use d’Internet et des outils disponibles en ligne pour croître, communiquer et frapper », souligne 20minutes.fr, ajoutant qu’au moment où « plusieurs états, dont la France, tentent de répondre à cette problématique, l’activité en ligne des djihadistes se poursuit, parfois en toute liberté ».

Selon des extraits du document de l’armée française, relevés par Le Figaro, les autorités françaises pointent elles aussi une «complicité passive» de certains services internet, «en particulier des hébergeurs», selon 20minutes.fr qui évoque notamment deux sites, « Archive.org et Cloudflare ». Les militaires français chargés de surveiller le cyberespace font dans le même constat que leurs homologues américains sur l’importance des opérateurs de la Silicon Valley ; ils en veulent à certains parmi eux ; « Certains hébergeurs vont jusqu’à prévenir leurs clients de demandes de suppression de contenus les concernant ».écrivent dans leur note confidentielle

Par ailleurs, le site 20minutes.fr fait état d’une information publiée il y a quelques temps par un journal allemand rapportant l’existence d’une « »complaisance» de la part de compagnies européennes développant des satellites, dont Daesh userait pour accéder à internet, notamment en Syrie ».

Au moment où de nombreuses informations font état de l’usage par les groupes extrémistes des réseaux de l’internet et du web pour leurs besoins, le site s’intéresse au recours au web fait par l’organisation Etat Islamique et se pose la question de savoir : « Comment et grâce à qui l’organisation terroriste parvient à rester connectée, dans une région où la plupart des installations de télécommunication ont été détruites depuis le début de la guerre en Syrie ? » Le journal allemand Der Spiegel a publié, début décembre dernier, une enquête à travers laquelle il a tenté de trouver réponse à la question. La publication allemande a pointé de son côté des entreprises européennes de  télécommunications, dont, « le groupe français de satellites, Eutelsat, son équivalent britannique Avanti Communications et SES au Luxembourg, qui développe également des communications satellites », relève le site du quotidien gratuit français 20minutes.fr. Les opérateurs concernés ont nié avoir connaissance de points de connexion sur leurs réseaux situés dans des territoires contrôlés par les organisations extrémistes. Ce qui ne semble pas avoir convaincu le journaliste de Der Spiege qui a enquêté sur le terrain, et pour lequel, il est clair que : « Les opérateurs satellites et leurs distributeurs peuvent déterminer l’emplacement de l’équipement qu’ils fournissent. Quand ils installent des antennes et configurent l’accès à Internet, leurs clients doivent fournir leurs coordonnées GPS. Si l’information fournie n’est pas bonne, la connexion est inaccessible», écrit-il, repris par 20minutes.fr.

 

Samy YACINE


La France se met aux réseaux sociaux

 

Après les sanglants attentats de novembre dernier, le gouvernement français a décidé de monter au créneau pour barrer la route aux idées extrémistes qui tentent de plus en plus de jeunes disposés à y adhérer voire même à aller jusqu’au bout. Dans le but de contribuer à «diffuser sur le web un contre-discours face à la propagande des organisations terroristes islamistes», explique le service d’information du gouvernement français (SIG), il a été décidé de lancer deux comptes officiels sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook. Première personnalité à occuper ces espaces, le président François Hollande, dont un extrait de discours prononcé devant le Congrès le 16 novembre a été posté pour dire : «Jamais ils ne nous empêcheront de vivre, de vivre comme nous en avons décidé, de vivre librement». Le gouvernement français a mis à contribution différentes administrations (Intérieur, Défense, Affaires Étrangères, Justice, Éducation) pour alimenter ces comptes en différents contenus en rapport avec la mission de lutte contre les idées extrémistes.


S’attaquer à la source

La veuve d’un instructeur américain tué dans une attaque terroriste en Jordanie a décidé d’ester en justice le service de micro blogging Twitter qu’elle accuse de servir d'outil de propagande au groupe terroriste Daech, ce qui aurait favorisé sa «croissance fulgurante» souligne l’agence Reuters. Tamara Fields est la veuve de Lloyd Fields, « instructeur oeuvrant dans un centre de police en Jordanie … abattu en novembre dernier, avec un collègue américain et un autre sud-africain, par Anwar Abou Zeid, un policier jordanien dont les motivations profondes demeurent toutefois inconnues », relate l’agence britannique. Les responsables de Twitter ont déclaré «sans fondement» cette démarche judicaire, en réitérant leur rejet de la violence ; « Les menaces violentes et la promotion du terrorisme n'ont pas leur place sur Twitter et, comme d'autres médias sociaux, nos règles sont claires à ce sujet», ont-ils indiqué à Reuters.

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