Utiliser deux traitements qui agissent sur le système immunitaire pourrait être la solution pour lutter contre différents cancers, en particulier le mélanome.
Les malades atteints d'un cancer de la peau , ou mélanome, pourraient gagner près de deux ans de vie grâce à l' immunothérapie , soit l'association de deux traitements qui agissent sur le système immunitaire. Ces résultats ont été présentés au congrès annuel de cancérologie américain à Chicago par le laboratoire Bristol-Myers Squibb, et confirment la piste selon laquelle l'immunothérapie pourrait changer la donne dans le domaine des traitements des cancers.
Si les résultats les plus encourageants ont été observés sur le cancer de la peau, elle serait également efficace pour traiter d'autres types de cancer comme celui du poumon, du rein, de la vessie, de l'ovaire et les cancers ORL. Concrètement, face à un mélanome à un stade avancé et inopérable, l'essai réalisé par le laboratoire a montré une survie globale de 94% avec un an de recul et 88% avec deux ans de recul. Les thérapies précédentes n'aboutissaient qu'à moins de 10% de survie à deux ans, rappelle le Figaro .
Les risques du traitement
Revers de la médaille : chaque traitement comporte des risques, et ceux de l'immunothérapie ne sont pas des moindres. Pour arriver à gagner de précieuses années de vie, les freins du système immunitaire du malade, censés protéger le corps d'une auto-agression, sont relâchés. Cette technique peut provoquer des effets secondaires graves.
Pendant l'essai sur le mélanome, quatre personnes parmi les 511 volontaires sont mortes d'une perforation intestinale. Le laboratoire Bristol-Myers Squibb parle également d'un risque de réactions immunitaires violentes en ce qui concerne le tube digestif, le foie, la peau et le système nerveux. Cette nouvelle technique donne donc de l'espoir aux malades, mais doit être utilisée avec prudence.
L'efficacité de l'immunothérapie démontrée sur les cancers de la peau
La stimulation du système immunitaire serait efficace pour prolonger l'espérance de vie des patients atteints de mélanome avancé. Traiter les cancers par immunothérapie c'est-à-dire en stimulant les défenses de l'organisme pour attaquer les cellules cancéreuses constitue une piste de plus en plus prometteuse.
La technique serait efficace pour prolonger l'espérance de vie à trois ans chez les patients atteints de mélanome avancé, une forme grave du cancer de la peau . Les résultats d'un essai clinique ont été présentés lors d'une téléconférence de l' American Society of Clinical Oncology (ASCO). Ils soulignent l'efficacité du "pembrolizumab", un médicament commercialisé sous le nom de Keytruda par les laboratoires américains Merck.
Un taux de survie à trois ans doublé
655 patients atteints de mélanome avancé ont suivi ce traitement au Keytruda. Trois ans après avoir été diagnostiqués, environ 40 % des volontaires traités étaient encore en vie. La durée médiane de survie parmi tous les patients de cet essai a été d'environ deux ans, et 15 % ont connu une rémission complète.
Le pembrolizumab permet d'allonger de façon plus nette le taux de survie à trois ans sans entraîner des effets secondaires trop contraignants (démangeaisons, éruptions cutanées, fatigue). Avec les traitements conventionnels contre le mélanome comme la chimiothérapie, le taux de survie est augmenté seulement de 10 à 20 %. L'immunothérapie intéresse les chercheurs pour soigner d'autres cancers comme celui du poumon, du foie, de la tête ou du cou.