Société

Acquisition de la nationalité française : Nicolas Sarkozy savonne le droit du sol

Publié par CEM le 14-08-2016, 13h09 | 81
|

A coup sûr, cette fois ci, Nicolas Sarkozy est bien bel résolu à être candidat pour les prochaines élections présidentielles de 2017 en France ; et pour cela, comme à ses habitudes, il ne recule devant rien, reprend ses grands sabots et fait encore un drôle de cinéma, notamment sur l’acquisition de la nationalité par le droit du sol.

A la faveur d’une interview accordée au journal Valeurs Actuelles, il tacle le sujet, dans une spirale de revirements caractéristique du personnage.

En France, le droit du sang et le droit du sol sont toujours en vigueur pour l’obtention automatique de la nationalité française ; un enfant né à l’étranger de parents français peut l’obtenir par le droit du sang ; celui né en France de parents étrangers  peut prendre la nationalité à la majorité  en vertu du droit du sol, sous réserve d’avoir résidé plus de cinq ans sur le sol français, depuis l’âge de 11 ans.

Le caractère automatique de l’acquittions fut aboli en 1993, du temps de l’ancien ministre de l’intérieur Charles Pasqua, avant d’être réintroduit cinq ans plus tard par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

Nicolas Sarkozy fut pourtant un fervent défenseur de ce droit qu’il a souvent assimilé à la France, à son histoire. Il n’avait hésité, pour défendre ce droit, à se présenter, en 2007, comme un ‘’petit Français de sang mêlé’’, et en 2012, à clamer que ‘’Le droit du sol  c’est la France’’.

Depuis le début de l’année 2016, les observateurs remarquent un virage dans le positionnement de Sarkozy sur cette question du droit du sol.

Dans son livre ‘’La France pour la vie’’, publié en janvier dernier, il  s’offre une première incartade sur le sujet en alignant une incohérence flagrante, mise en exergue par le site du quotidien français lemonde.fr : «Je suis plus réservé sur l’opportunité de la remise en cause généralisée et complète du “droit du sol”. Un enfant né en France est français.

C’est notre histoire. C’est notre tradition. (…) En la remettant en cause, nous créerions les conditions d’un débat malsain, biaisé, politicien», écrit-il dans un premier temps avant d’enchaîner un peu plus loin :  « Ce principe réaffirmé n’est pas contradictoire dans mon esprit avec les aménagements nécessaires de notre droit du sol. (…)

Je crois souhaitable de faire évoluer le droit du sol vers une présomption de nationalité française. Ainsi un enfant né en France de parents étrangers serait, à sa majorité, “présumé Français”. S’il n’est à ce moment pas convaincu d’activités terroristes ou de faits graves et réitérés de délinquance, ou encore, si ses parents étaient en situation irrégulière à sa naissance, il deviendra français ; dans le cas contraire, la “présomption” tomberait.» Quelque temps plus tard, il se montre intéressé par l’idée d’un député de son camp appelant à réserver le droit du sol aux enfants nés de parents issus de pays de la communauté européenne.

Dans son interview diffusée il y a deux jours, il va un peu plus loin en revendiquant une révision  des conditions d’octroi de la nationalité française par le droit du sol ; se déclarant ‘’contre sa suppression mais pour une modification substantielle’’, il demande la possibilité de refuser la nationalité française par le droit du sol  à un enfant  ‘’ayant un casier judiciaire à sa majorité’’ ou né de parents en situation irrégulière au moment de sa naissance.

Les observateurs  y ont bien évidemment vu  un appel du pied pour l’électorat de l’extrême droite en prévision des prochaines échéances présidentielles.

En doublant le Front National par le flanc droit, Sarkozy verrait aussi d’un bon œil de débusquer son rival de droite ; « il oblige son principal adversaire, Alain Juppé, à sortir du bois sur cette question, lui qui disait en juin que la remise en cause du droit du sol serait  ‘’une erreur manifeste’’ tout en s’interrogeant sur des évolutions », observe le site du journal lavoixdunrd.fr qui ajoute que cette « question ne concerne que 30 000 enfants chaque année mais elle risque de prendre beaucoup de place dans la campagne... »

De son côté, le commentateur du site du quotidien communiste français humanite.fr rappelle  les traits dominants de la politique  de Sarkozy qui a toujours brodé dans la stigmatisation et la haine de l’autre  avant de faire ce constat : « une chose est sûre, la campagne va puer sévère. Elle pue déjà ».

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.