Les participants au colloque international "Sidi Boumediene: pôle du Maghreb musulman", ouvert samedi au Centre des études andalouses de Tlemcen, ont affirmé que ce grand penseur représente un modèle de l'authentique soufisme dans cette région.
La pensée de cet uléma s’inspire des principes et des sources de l'authentique soufisme prônant l’ascétisme, l'amour et la tolérance, ont ils souligné, ajoutant que le soufisme s’intéresse aux pratiques de dévotion et à l’acquisition du Savoir, ce qui a encouragé l’émergence des tariqas soufies.
Le président du Haut conseil islamique, Bouabdallah Ghlamallah, qui a abordé les différents courants qu’a connus le mouvement soufi à travers l'histoire, estime que la pratique de l’islam, à l'époque actuelle qui se caractérise "par la vitesse et la culture virtuelle" tend vers les futilités, soulignant que les disciples d’Abi Mediène "accordent de la valeur à l’esprit et à l’Homme et à la véritable relation avec Dieu" dissipant l’inquiétude philosophique.
Mme Manuela Cotis Garcia de l’université de Grenade (Espagne) s'est étalée, pour sa part, sur l’influence d’Abi Mediène sur la pensée soufie et de ses disciples en Andalousie et au Maghreb dont Ibn Arabi, Ibn Achir, Echatibi, El Maqarri et Ibn Marzouk.
L’universitaire de Tunis, Toufik Ameur, a entretenu l'assistance sur les déplacements de Sidi Boumediene dans des pays arabes et ses rencontres lors de ses périples.
Parmi ces rencontres, le conférencier a évoqué celle de la Mecque lors de son pèlerinage (hadj) où Sidi Abdelkader El Djilani lui reconnut devant les hadjis sa gratitude et sa reconnaissance.
L’universitaire Mohamed Madjed El Hazmaoui de l’université d’El Qods a abordé, par vidéoconférence à partir de Ramallah (Palestine), le rôle de Sidi Boumediene lors de la guerre sainte contre les croisés, lui valant un bien wakf du sultan (maisons, fermes, ...) à Bab El Maghariba.
Ce wakf de "Hara El Maghariba", à El Qods, fait aujourd'hui l'objet de violation et de destruction par les bulldozers des forces israéliennes sous prétexte de recherches archéologiques, a déploré le conférencier.
Selon Zaim Khanchlaoui, président du conseil scientifique de ce séminaire, qui a regroupé une vingtaine de spécialistes d'universités algériennes et de conférenciers étrangers d’Espagne, France, Turquie, Palestine, Maroc, Tunisie, vise à valoriser le soufisme, ses confréries et ses zaouias et à réhabiliter ce patrimoine authentique et tout ce qu’il recèle comme valeurs esthétiques et artistiques dans la poésie, le prose et la philosophie.
Les travaux de cette rencontre, de deux jours, s’articulent autour de trois axes principaux abordant la vie et les oeuvres de Sidi Boumediène.
Les travaux ont comporté également une séance de Samaa soufie, la projection d’un film documentaire sur la vie de Sidi Boumediène et une visite à son mausolée à "El Eubbad", selon le même responsable qui a noté que ces journées d’étude coïncident avec l’ouverture solennelle de commémoration du 9ème centenaire de la naissance de Sidi Boumediène, organisé par la municipalité de Cantillana dans le nord-est de Séville en Espagne, ville natale de Sidi Boumediene entre 1120 et 1130.