Les guerres de position sont à nouveau à la une de la vie politique du Front National qui, après avoir vécu tragiquement, l’an dernier, la guerre ouverte entre Jean Marie Le Pen, fondateur du parti et sa fille qui lui a succédé, vit actuellement au rythme de confrontations ouvertes entre deux courants représentés, l’un par la présidente Marine Le Pen et l’autre par sa nièce, Marion Maréchal Le Pen députée du sud de la France.
En fond de toile, se profilent les prochaines élections présidentielles que le parti compte aborder sans primaires, que bon nombre de cadres du part disent ne pas voir d’un mauvais œil.
C’est à une guerre ouverte, menée par médias interposés que viennent de se livrer deux grand ténors du parti. Marion Maréchal Le Pen a voulu rappeler sa présidente de tante à ses engagements sur l’avortement, et notamment pour demander la fin du « remboursement intégral et illimité de l’avortement. » Pour elle fait c petit rappel des conditions d’élection de la présidente du FN en 2014 : « Elle a été élue sur un programme qui est sans ambiguïté sur ce sujet de l'IVG. Qu'elle veuille écarter un certain nombre de sujets pendant la campagne, c'est son droit. Mais ce congrès demeure l'unité de mesure majeure.
Et je rappelle que je suis arrivée première à ce congrès », lance-t-elle, reprise par le site atlnatico.fr. La président du parti reprend sèchement sa nièce en indiquant être la seule source d’inspiration du programme du parti ; elle est relayée par son ‘’homme de paille’’ et néanmoins fidèle et adoubé soutien politique, le député du nord Florian Philippot qui trouve que la députée du Vaucluse est ‘’seule’’ et ‘’isolée’’ au sin du parti.
Loin de sentir comme telle, la jeune députée du sud riposte en lâchant devant des journalistes : « Quand on définit la ligne du FN ou qu'on décide d'un changement stratégique, on le fait dans les instances du parti, on ne le fait pas seul sur BFTMV !».
A cette ‘’guerre’’ de mots et de positions, s’invite un autre thème de discorde, évoqué par le député apparenté FN, l’avocat Gilbert Collard qui a déclaré à la presse, lors d’un voyage en Nouvelle Calédonie être favorable à une primaire au sein du FN, pour les élections présidentielles, qu’il voit ‘’utile dans l’avenir’’, ajoutant que son parti « n’a pas de raison de s’en affranchir ».
Le second personnage du parti et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot réagit immédiatement pour se dire ‘’en total désaccord’’ avec Gilbert Collard, arguant du fait que « le président du parti est le candidat à la présidentielle » et que, de toute façon, » c’est le congrès » qui fait office de primaire.
Ce ne sont pas les sujets de dissension qui manquent au FN, laissant le champ libre aux analystes et médias français pour aller dans le fond de ces divergences que d’aucuns assimilent à une véritable ‘’lutte de classe’’, au sein de ce parti.
Dans un papier intitulé ‘’Front national : la primaire cachée’’, mis en ligne le 9 décembre, le site de la radio française www.franceinter.fr, passe en revu les principaux thèmes de divergence entre la président du parti et sa nièce. Des positions divergentes sont ainsi énumérées sur des thèmes de société d’importance comme l’IVG, le mariage homosexuel et le libéralisme économique.
A partir de là, certains analystes voient se profiler deux grands courants opposés au sein du Front National. Le site du journal régional français www.lavoixdunord.fr décrit ainsi les deux courants : « Une composante traditionnelle, conservatrice au plan des mœurs, réactionnaire socialement, libérale économiquement, nostalgique d’une grandeur nationale passée, républicaine par résignation. Une composante populaire et populiste, autoritaire et égalitariste, souverainiste et sociale», écrit-il dans un article mis en ligne le 11 décembre dernier dans lequel il est également question d’un « Front national du Sud, représenté par Marion Maréchal-Le Pen et un Front national du Nord par Florian Philippot, adoubé par la présidente. »
Les divergences ont toujours traversé les différents pôles du FN, mais elles semblent avoir été accentuées, notamment par la récente reconfiguration opérée au niveau de la droite e du centre ; «François Fillon a affaibli Marion Maréchal-Le Pen, qui tente de faire entendre sa différence, et donné des ailes à Florian Philippot, sa stratégie et sa ligne antilibérale, devenue celle de Marine Le Pen », résume lavoixdunord.fr. Une chose est sûre, l’approche des échéances présidentielles françaises va accélérer les ‘’frictions’’, comme les appelle Marine Le Pen, et tut cela promet, de lavis de bon nombre d’observateurs, ‘’une bonne ambiance’’.
CEM
