Santé

Hallux valgus on l'opère de mieux en mieux

Publié par DK News le 21-12-2016, 15h44 | 1057
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Appelé communément oignon, l'hallux valgus est une véritable déformation des os du pied. Mais la chirurgie sait désormais les remettre en place, de façon efficace et moins lourde pour le patient.

Cette "bosse" à la base du gros orteil peut grossir à un point tel que se chausser devient quasiment impossible. Sans compter la douleur, parfois très violente... La chirurgie offre alors la seule option pour pouvoir poursuivre randonnées, matchs de foot ou séances de shopping, et même simplement continuer à sortir.

Cependant l'intervention a longtemps fait peur, tant les générations précédentes en ont gardé un souvenir douloureux, assorti d'une convalescence qui n'en finissait pas et de récidives trop rapides. Ces récits appartiennent désormais au passé. "La chirurgie de l'hallux valgus s'est nettement améliorée dans les années 1990, rappelle le Dr Cyrille Cazeau, chirurgien orthopédiste. Et elle s'est encore allégée depuis six ans."

Remettre le pied dans le bon axe
Le principe de l'intervention est simple : corriger les déformations pour replacer le pied dans la bonne position et répartir ainsi plus harmonieusement ses appuis. Dans ce but, le chirurgien va sectionner l'os du gros orteil (ostéotomie) ainsi que celui situé à sa base afin de les remettre dans le bon axe ; il finira en allongeant les "parties molles" (tendons, ligaments et enveloppes articulaires) qui se sont généralement rétractées au fil des ans.

L'amélioration récente ne porte pas sur ces principes, aujourd'hui bien au point, mais sur la manière dont ils sont mis en oeuvre. Ces gestes peuvent être effectués de façon "classique", dite "à ciel ouvert", car le chirurgien pratique deux grandes incisions pour voir ce qu'il fait, ou bien selon une méthode plus récente, la chirurgie percutanée.

La chirurgie mini-invasive se développe
Venue des Etats-Unis, elle se développe en France, bien qu'assez lentement, car elle nécessite un long apprentissage de la part du chirurgien et des outils spéciaux onéreux. Principale différence : l'intervention se pratique "à travers la peau", sous contrôle radiographique et anesthésie loco-régionale, par deux ou trois incisions d'à peine 2 mm qui servent à insérer de mini-bistouris. Elle est souvent complétée d'une ouverture un peu plus grande (2 cm) nécessaire pour ré-axer l'os à la base du gros orteil (chirurgie mixte mini-invasive).

Moins de douleur et récupération plus facile
Qu'apporte cette nouveauté ? L'opération se déroule le plus souvent en ambulatoire (on ressort le jour même), l'oedème et les douleurs post opératoires sont diminués, les cicatrices plus discrètes. Dans certains cas, les os réalignés sont simplement maintenus en place par un pansement solide, effectué par le chirurgien. Comme nombre de ses confrères, le Dr. Cazeau défend cependant la pose de deux petites vis pour fixer les os sectionnés.

"Elle permet de marcher d'emblée en posant tout le pied sur le sol, sans être obligé de porter les chaussures spéciales où l'on n'appuie que sur le talon. Ce qui accélère la cicatrisation et, surtout, diminue les complications : le sang circule mieux, il n'y a pas de déminéralisation osseuse, pas de phlébite, ni d'algodystrophie (complication douloureuse entre 5 et 10 % sinon). A noter que ces vis, en titane, n'interdisent pas l'IRM et ne font pas sonner les portiques d'aéroport. "

Bien suivre les consignes
L'intervention n'est plus douloureuse. Les patients ont une ordonnance pour des antalgiques forts, mais deux ou trois jours de paracétamol suffisent à l'immense majorité. Après avoir marché 48 heures avec un gros pansement qui ressemble à une pantoufle, une infirmière vient à domicile refaire un pansement plus petit (qu'elle renouvellera trois fois par semaine pendant quinze jours) et on peut commencer à sortir. "Le patient ne doit surtout pas rester debout sans bouger, insiste le Dr Cazeau, et surélever le membre pour limiter oedème et douleur (cales sous les pieds du lit, pied sur un tabouret dès que l'on est assis).

Dix séances de rééducation
Au bout de trois semaines, l'os a commencé à se recoller, même s'il n'est pas encore solide, et l'on peut entamer un vrai travail de rééducation. Des séances de kinésithérapie sont prescrites (une dizaine en moyenne à raison de trois par semaine). Le praticien mobilise les orteils, masse les cicatrices pour décoller les adhérences, lutte contre l'oedème et aide à retrouver un nouveau schéma corporel à la marche.

Pour assurer une bonne guérison, cependant, le patient doit aussi y mettre du sien : bouger souvent les doigts des orteils (pour diminuer les raideurs) et s'équiper de chaussures "bas de gamme" à fine semelle en caoutchouc (type ballerine ou basket), afin de bien pouvoir dérouler tout le pied à chaque pas. Ces efforts permettront de remettre des souliers "normaux" au bout de 8 à 10 semaines, souvent une pointure au-dessus, le temps que l'oedème ait totalement disparu.


comment limiter sa progression ?

Cette déformation de l'avant-pied, qui touche davantage les femmes que les hommes, peut apparaître à tout âge. Les conseils du Dr Cyrille Cazeau, chirurgien orthopédiste, pour limiter la progression de cette déformation.

Il s’agit d’une déformation de l’avant-pied. Le premier métatarsien forme un angle avec la première phalange du gros orteil (hallux en grec). Ce qui entraîne une saillie de la tête du premier métatarsien, ce qu’on appelle un oignon en langage populaire. Cette déformation peut apparaître à tout âge. Elle touche davantage les femmes que les hommes.

On peut naître avec un angle élevé, hérité de sa famille. Mais rien n’est déterminé. Selon la façon dont on marche et dont on se chausse, la déformation de l’avant-pied va ou non s’aggraver, va ou non occasionner des douleurs. En effet, il n’existe pas de correspondance entre l’importance de la déformation et l’apparition de douleurs. La présence d’une grande souplesse ligamentaire, souvent aussi d’origine familiale, favorise son évolution. Le premier métatarsien aura plus tendance à bouger.

Peut-on vraiment limiter sa progression ?
Oui, en choisissant bien ses chaussures. Il faut éviter les modèles avec des avant-pieds serrés (bouts pointus) et choisir une cambrure de semelle qui empêche le pied de glisser au fond de la chaussure. Cela compte plus que la hauteur du talon. En effet, le pied a tendance à se comporter comme sur un toboggan, c’est-à-dire à glisser au fond de la chaussure si les conditions s’y prêtent. Enfin, il est conseillé d’adopter des chaussures qui, lors du déroulement du pas, plient bien au niveau de la base des orteils.

Ostéopathes et kinésithérapeutes proposent des manipulations et des massages. Ils peuvent améliorer le confort du pied mais ils n’influencent pas vraiment l’évolution de la déformation. De même, les écarteurs de nuit, les coussinets protecteurs peuvent faire du bien mais ils ne ralentiront pas pour autant l’évolution si celle-ci est en marche.

La chirurgie préventive a-t-elle un intérêt ?
C’est tout à fait à éviter ! Car non seulement, cela ne sert à rien mais c’est potentiellement néfaste. La chirurgie modifie l’anatomie, donc l’équilibre du pied parce qu’il y a un problème de douleur ou de gêne. La modifier si on n’a pas mal expose à faire naître des douleurs. La chirurgie ne peut qu’effacer des symptômes présents, pas inventer un pied sur mesure. Et de toute façon, il n’y a pas de déterminisme : ce n’est pas parce que vous avez une déformation visible qu’elle va forcément devenir gênante. Ce n’est pas parce que votre mère a dû se faire opérer que cela sera un jour nécessaire pour vous.

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