Des incidents ont émaillé le mouvement de grève illégale des commerçants mardi dans la wilaya de Bejaia notamment dans la daira d'Akbou où des jeunes non identifiés ont incendié le siège de l’inspection locale des impôts, vandalisé une agence Sonelgaz et causé des dégâts au tribunal, selon des témoignages recueillis par l’APS.
Les incidents ont débuté en début d’après midi lorsque les assaillants ont essayé d’abord d’obstruer la RN-26, reliant Bejaia à Bouira, puis de dresser des obstacles à l’intérieur de la ville, notamment à hauteur du rond-point du lycée Hafsa mais contrarier dans leur tentative par l’intervention du service d’ordre, qui a procédé à leur éloignement.
Les habitants résidant aux alentours de ces édifices publics et notamment Sonelgaz ont réagi vigoureusement à ces actes irresponsables en empêchant les manifestants de bruler cette agence d'utilité publique, ont soutenu les mêmes sources Beaucoup d’associations à l’instar de l’étoile culturelle d’Akbou, ou des représentants de la Ligue algérienne des droits de l’homme sont intervenues pour "éviter que les choses ne prennent plus de proportion" a indiqué Mouloud Salhi, président de l’association.
La ville de Bejaia, qui a vécu toute la matinée dans le calme, a renoué en fin d’après-midi, avec des violences menées par quelques manifestants qui ont tenté d’occuper un rond-point central, situé non loin de la wilaya.
Les services d'ordre sont intervenus pour les disperser. Dans les wilaya de Boumerdes, le mouvement de grève illégale s'est poursuivi dans des communes alors qu'à Bouira il a touché d’autres villes à l’image de celle de Bechloul, Ahnif, Saharidj et El-Asnam (Est), où plusieurs commerces étaient tous fermés, a-t-on constaté. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales, Nouredine Bedoui, a affirmé à Guelma que "tous ceux qui tentent de porter atteinte aux biens publics et privés trouveront face à eux les institutions de la République".
M. Bedoui a précisé que "l’Etat algérien avec ses institutions, ses lois et sa justice, est mobilisé pour préserver les biens publics et privés".
Il a souligné que "s'affirmer par le recours à la violence et la fermeture des commerces est "un acte d'incivisme". "L'Etat algérien puise sa force aussi dans la maturité de ses citoyens et leur compréhension de la nécessaire préservation des acquis", a-t-il ajouté.
L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avait dénoncé lundi "des menaces" à l'encontre des commerçants dans certaines wilayas du pays pour les obliger à fermer leurs locaux. "Il ne s'agit pas d'une grève (...).
Après avoir exercé normalement leurs activités en début de matinée, les commerçants notamment de Bejaia, de Tizi Ouzou, et de Bouira ont reçu des menaces de la part de jeunes inconnus d'incendier leurs commerces s'ils restaient ouverts", a expliqué à l'APS le secrétaire général de l'Union Salah Souilah.
"Nous n'avons lancé aucun appel à la grève et nous ne pouvons pas le faire car nous refusons d'affamer les citoyens", a insisté M. Souilah qui espère le retour à la normale.
