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Etat d'urgence en Gambie: Craintes à la veille du délais d'investiture du nouveau président

Publié par DKnews le 18-01-2017, 15h41 | 65
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Les Gambiens retiennent leur soufflent à la veille de l’investiture d'Adama Barrow annoncé vainqueur du dernier scrutin présidentiel en raison de l'intransigeance du président sortant, Yahya Jammeh, qui a officiellement décrété l’état d’urgence dans le pays, en prévision de toute «intervention étrangère».

«Moi, Cheikh Professeur El Hadj Dr Yahya A.J.J. Jammeh Babili Mansa, président de la République islamique de Gambie, et commandant en chef des forces armées (à) déclare l'Etat d'urgence dans l'ensemble de la République islamique de Gambie, où prévaut une situation qui, si elle n'est pas enrayée, pourrait conduire à une situation d'urgence nationale», a-t-il proclamé dans une allocution télévisée justifiant sa décision par ce qu’il a qualifié d’»ingérence étrangère».

La proclamation de l'état d'urgence intervient au lendemain de la réaction de la justice qui a indiqué que le recours introduit par Jammeh «attendra que la Cour suprême soit constituée ou bien le temps de permettre aux juges d'arriver en Gambie».

Toutefois, la Cour ne sera pas opérationnelle avant le mois de mai, ce qui signifie qu'il faudrait attendre tout ce temps là la Cour statuer sur sur les litiges électoraux soulevés par Yahya Jammeh le mois dernier. Pour les observateurs, Yahya Jammeh qui comptait sur des arguments juridiques pour aspirer au renouvellement de son mandat à la tête du pays a eu recours à l'instauration de l’état d’urgence.

Face à cette nouvelle situation, Yahya Jammeh a demandé à la Cour suprême d’émettre «une interdiction» à toute personne investie de pouvoir judiciaire de permettre à Adama Barrow de prêter serment ce jeudi.

Mais la Cour suprême n’avait déjà pas pu se réunir, la semaine dernière, à cause de l’absence de la plupart des magistrats qui doivent siéger dans cette Cour. Pour rappel, elle n’était pas en mesure de se prononcer sur les autres recours déposés par Yahya Jammeh jusqu’au mois de mai 2017.

L'état d'urgence, dernier rempart de Jammeh

De plus en plus isolé et soumis à des pressions internationales croissantes, le président gambien sortant Yahya Jammeh à opté pour l'état d’urgence, dénonçant «un niveau d’ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent» dans le processus électoral et les affaires de la Gambie, ainsi que «l’atmosphère hostile injustifiée qui menace la souveraineté, la paix et la stabilité du pays».

En parallèle, se joue l’investiture, prévue légalement jeudi, d’Adama Barrow. L’option de la cérémonie d'investiture au stade de Banjul semble mise de côté «pour des raisons de sécurité», selon l’entourage de M. Barrow.

La Constitution gambienne stipule une intronisation sur le territoire gambien. Toutefois, selon des diplomates qui se basent sur le droit international, «une ambassade est considérée comme étant territoire d’un pays», ce qui lui permettra d'accueillir une cérémonie d'investiture du président.

Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Oyeama, est venu appuyer ces dires en soulignant que «ce ne sont pas les options qui manquent». «Il sera peut-être impossible pour Adama Barrow de prêter serment à Banjul, auquel cas ce sera fait autre part sur le territoire gambien.

Il n’y a pas que Banjul en Gambie, nous avons bien d’autres optionsà Comme vous le savez une ambassade fait partie du territoire du pays qu’elle représente», a affirmé le chef de la diplomatie nigériane.

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