Monde

Gambie : Les Gambiens attendent le retour à Banjul de leur nouveau président qui réclame «des garanties de sécurité»

Publié par DKnews le 24-01-2017, 16h23 | 40
|

Hébergé à Dakar, le nouveau chef de l'Etat gambien Adama Barrow réclame «des garanties de sécurité» pour rentrer à Banjul, malgré le départ en exil samedi du président sortant, Yahya Jammeh, qui a mis fin à six semaines d'une crise générée par son refus d'accepter les résultats du scrutin présidentiel.

Grâce à la médiation de vendredi conduite par les présidents mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, et guinéen, Alpha Condé, mandatés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Yahya Jammeh a enfin cédé le pouvoir et s'est envolé samedi soir pour la Guinée Equatoriale qui lui a offert l'asile.

Après 22 ans à la tête de la Gambie, Yahya Jammeh, 51 ans, est apparu vendredi dernier à la télévision pour annoncer qu'il céderait le pouvoir «dans l'intérêt suprême de la Gambie». «J'ai décidé aujourd'hui (samedi) en conscience de quitter la direction de cette grande nation, avec une infinie gratitude envers tous les Gambiens», avait-il déclaré.

La crise en Gambie a éclaté le 9 décembre, lorsque Yahya Jammeh a refusé de reconnaître les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre, dont Adama Barrow a été déclaré vainqueur.

De multiples initiatives ont ensuite été prises pour le faire changer d'avis sans succès jusqu'à la médiation ouest-africaine, conduite par les chefs d'Etat Un jour après le départ en exil de Jammeh, une coalition militaire de la Cédéao est entrée dans la capitale gambienne et a pris le contrôle du palais présidentiel. «Notre commandant est à l'intérieur, ils sont en train de discuter», a indiqué l'un des soldats sénégalais sur place, cité par des médias.

Dénonçant le déploiement des troupes de la Cédéao comme «une intervention étrangère», la Mauritanie a averti mardi, par la voix de son chef de la diplomatie, Isselkou Ould Ahmed Izid, contre «une nouvelle Somalie» en Gambie appelant au respect de l'accord trouvé dans le cadre de la médiation, pour désamorcer la crise politique dans ce pays.

La sécurité en Gambie demeure «fragile», selon Barrow

Le nouveau président de la Gambie a été accueilli par Dakar à la demande de la Cédéao qui craignait pour sa sécurité durant les derniers jours du mandat de Yahya Jammeh. Il a prêté serment le 19 janvier à l'ambassade de Gambie dans la capitale sénégalaise.

Cependant, le successeur de Jammeh a décidé de rester, pour le moment au Sénégal, réclamant des «garanties de sécurité» et la poursuite de l'opération militaire de la Cédéao, alors que son retour en Gambie, annoncé par des médias pour lundi, a été reporté.

«Des troupes supplémentaires sont entrées dimanche en Gambie pour renforcer les effectifs déjà sur le terrain» depuis le lancement, jeudi, de l'opération de la Cédéao, «mon souhait, ma demande, est que les forces de la Micega (Mission de la Cédéao en Gambie) restent jusqu'à ce que la situation générale sur le plan de la sécurité y ait été globalement rétablie», a affirmé M. Barrow dans une déclaration lue à la presse par son conseiller, Mai Fatty.

Le conseiller du nouveau président a indiqué que M. Barrow souhaitait rentrer «dès que possible» mais a estimé que «la sécurité en Gambie est encore fragile».

En attendant son retour pour prendre ses fonctions de troisième président du pays depuis son accession à l'indépendance en 1965, M. Barrow a commencé les consultations pour désigner son équipe et a nommé à la vice-présidence une responsable de sa coalition, Fatoumata Jallow Tambajang, a annoncé son porte-parole, Halifa Sallah.

Militante des droits des femmes ayant notamment travaillé pour l'ONU, Mme Tambajang a été ministre de la Santé durant la présidence de Yahya Jammeh (1994-2017). Elle est une des responsables de la coalition qui a soutenu la candidature d'Adama Barrow à la présidentielle.

Pour former la nouvelle équipe, «on a pris en considération l'équilibre» hommes-femmes mais aussi les compétences et «des consultations sont en cours pour faire en sorte que certains technocrates fassent partie du gouvernement», a dit Halifa Sallah.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.