Société

Fondation de l’Islam de France : La Mosquée de Paris se démarque

Publié par Cherbal E-M le 29-01-2017, 15h27 | 60
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Les oreilles de pierre Chevènement, ancien ministre et présentement à la tête de la Fondation de l‘Islam de France ont dû siffler à la lecture du dernier communiqué de la Grande Mosquée de Paris, publié le 23 janvier, annonçant un refus de participer aux organes constitutifs de la Fondation.

Installée en grande pompe au mois de décembre dernier par le gouvernement français, soucieux de donner un cadre légal d’expression et de représentativité de la religion musulmane en France, et surtout de mettre un terme aux financements extérieurs des moquées françaises, la Fondation de l’Islam de France peine encore à décoller.

Destinée à relancer le processus lancé au début des années 2000,  inhibé par des divergences entre les différents partenaires du mouvement associatif musulman de France,  la Fondation a dû faire face à un premier flux de critiques du choix de Chevènement pour présider aux destinées de la fédération.

Le gouvernement français qui espère que  « cette nouvelle fondation contribuera à faire émerger un islam de France pleinement inséré dans la République et à lui donner une visibilité accrue auprès du grand public », n’a pas lésiné sur les moyens, en faisant appel à de grosses entreprises publiques notamment la SNCF et Aéroports de Paris, allant même jusqu’à mettre à contribution  l’industriel Serge Dassault qui a donné un million d’euros pour accompagner les  projets escomptés.

 Fraîchement installé à la Place Beauvau,  Bruno Le Roux  tout nouveau ministre de l’intérieur, en charge des questions du culte, a réitéré la volonté du gouvernement français d’activer la mise en place de cette institution pour assurer à l’Islam, deuxième religion de France, des mécanismes de financement transparents et contrôlés.

En plus des actions inscrites à l’agenda de la Fondation, notamment en matière de formation des imams, il était également question de mettre en place d’une association cultuelle devant regrouper différentes fédérations et autres entités représentatives de la communauté musulmane de France.

Le communiqué de la Grande Mosquée de Paris est ainsi venu doucher toutes ses ambitions en mentionnant une décision  « de ne pas participer aux travaux de mise en place de la Fondation de l’islam de France et de son conseil d’orientation ainsi qu’à ceux de la mise en place de l’association cultuelle », mais surtout en rejetant  « toute forme d’ingérence dans la gestion du culte musulman ». En fait la Grande Mosquée de Paris exprime une tendance de fonds qui a toujours manifesté un refus de voir  l’Islam otage de calculs politiques étroits du gouvernement français. 

« La volonté de ‘’réformer l’islam de France’’ n’est pas de génération spontanée. Elle revient par intermittence, à chaque acte terroriste ou polémique qu’on chercherait à rattacher aux musulmans », écrivait Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) dans une contribution mise en ligne le 1er septembre dernier sur le site lemonde.fr. Dans un rapport de 120 pages rendu public en septembre dernier, l’Institut Montaigne, think tank libéral parisien, soutient l’idée selon laquelle,

‘’Un islam français est possible’’.
 « La philosophie générale du rapport est d'essayer de couper l'islam de France des pays étrangers, notamment du Maghreb, en créant les conditions de possibilité d'un financement et de formations françaises », note lefigaro.fr.

Deux grandes personnalités du culte musulman, l’imam de Lyon et le recteur de la Mosquée de Paris  se sont exprimées pour fustiger ces propositions en  rappelant, comme l’a indiqué Dalil Boubakeur qu’il n’est pas «nécessaire de couper tout lien entre l'islam de France et les pays étrangers.

Dans la mondialisation dans laquelle nous vivons, il y a eu une entraide qui est légitime, pourvu qu'elle soit contrôlée et transparente. »

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