Monde

Famine en Somalie : Guterres veut une mobilisation «massive»

Publié par DKnews le 07-03-2017, 16h19 | 33
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Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi la communauté internationale à se mobiliser massivement pour «éviter le pire» en Somalie, pays de la Corne de l'Afrique sur lequel plane l'ombre d'une nouvelle famine.

«Il est possible d'éviter le pire, il est possible d'éviter à la Somalie une situation similaire à celle de 2011», a déclaré à la presse Antonio Guterres après s'être entretenu à Mogadiscio avec le nouveau président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, élu le 8 février et plus connu sous son surnom de «Farmajo».

«Nous avons besoin d'un soutien massif de la part de la communauté internationale pour éviter une répétition des événements tragiques de 2011», a ajouté M. Guterres, qui devait se rendre dans la journée dans un camp de déplacés du sud du pays.

Sans cela, «nous risquons une tragédie absolument inacceptable que la Somalie ne mérite pas», a soutenu M. Guterres qui avant son arrivée à Mogadiscio,avait souligné que «la combinaison du conflit, de la sécheresse, du changement climatique, des maladies et du choléra est un cauchemar».

Le président somalien a noté: «nous faisons face à une sécheresse qui pourrait devenir une famine si nous n'avons pas de pluie dans les deux prochains mois».

Car une énième sécheresse ravage l'Est de l'Afrique et la Somalie est au bord d'un troisième famine en 25 ans. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 6,2 millions de Somaliens - soit la moitié de la population - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont près de trois millions qui souffrent de la faim.

Les nouvelles autorités de ce pays rongé par deux décennies de guerre et de crises humanitaires à répétition ont décrété fin février l'état de «catastrophe nationale», et les images de corps émaciés commencent à émerger dans les médias, faisant ressurgir le spectre de la famine de 2011 qui avait fait 260.000 morts.

L'ONU a officiellement déclaré le 20 février la famine au Soudan du Sud en guerre, où elle touche 100.000 personnes. La Somalie est elle, au même titre que le Yémen et le Nigeria, au bord de la famine. Plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim dans ces quatre pays.

Une famine est déclarée dès lors que plus de 20% de la population d'une région a un accès très limité à la nourriture de base, que le taux de mortalité est supérieur à deux personnes pour 10.000 par jour et qu'une malnutrition aiguë touche plus de 30% de la population.

«Il faut agir avant la famine» (ONG)

L'ONG Action contre la Faim a lancé mardi un appel à dons pour faire face à l'«urgence humanitaire» qui affecte la Somalie, pays de la Corne de l'Afrique sur lequel plane l'ombre d'une nouvelle famine.
«Tous les indicateurs nous alertent ces derniers mois sur une catastrophe imminente» en Somalie, s'est alarmé Hajir Maalim, directeur régional des opérations pour Action contre la Faim, soutenant que «nous pouvons encore éviter le pire à ces familles en déployant dès maintenant des programmes à grande échelle».

«Le pays se trouve dans une situation alimentaire inquiétante : la population doit faire face tout à la fois une sécheresse sévère et à la violence de groupes armés. Dans les mêmes conditions, la famine de 2011 avait décimé plus de 250 000 personnes, les systèmes d’assistance ayant tardé à être déployés», a-t-il indiqué.

3 millions de personnes, soit 25% de la population, note l'ONG, «sont en situation d’insécurité alimentaire aigue à un niveau de crise ou d’urgence.

Les taux de malnutrition sont également élevés», indiquant également que «près de la moitié de la population, 6,2 millions de personnes, a besoin d’une assistance humanitaire.»

L’Etat central peine à garantir un filet de protection sociale à la population et le nouveau président élu Mohamed Abdullahi Mohamed a décrété la sécheresse «catastrophe nationale».

«Une partie de nos programmes sur place se réoriente déjà vers une aide nutritionnelle d’urgence et une assistance en eau, hygiène et assainissement notamment via des distributions d’eau», a souligné le directeur régional des opérations pour Action contre la Faim, indiquant que «la priorité demeure le renforcement des programmes de nutrition à destination des enfants de moins de 5 ans ainsi que des femmes enceintes et allaitantes.»

«Dans les prochaines semaines, nous voulons intervenir auprès de 30 000 personnes en dépistage et traitement de la malnutrition», a-t-il soutenu.

Action contre la Faim «peut démultiplier ses efforts et couvrir des zones plus larges pour assister les populations vulnérables au plus près de leur lieu de vie et selon les besoins identifiés», a-t-on affirmé, assurant que «l’ONG est prête à assister plus de 200 000 personnes dans les prochaines semaines.

Cette intervention n’est possible que dans des conditions de sécurité qui doivent être garanties pour les populations et les acteurs humanitaires dans un contexte de violence chronique qui aggrave la situation.»

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