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Révision constitutionnel en Turquie : Un scrutin historique selon Erdogan

Publié par DKnews le 16-04-2017, 16h39 | 24
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Les Turcs étaient appelés dimanche aux urnes pour un référendum historique sur une réforme constitutionnelle, le septième organisé dans le pays depuis la création de la république en octobre 1923, un scrutin qualifié d'«historique» par le président Erdogan.

Quelque 55,3 millions d'électeurs devraient se rendre aux urnes durant toute la journée pour se prononcer sur une révision constitutionnelle présente par le gouvernement comme indispensable pour assurer la stabilité du pays, et pour lui permettre d'affronter les défis sécuritaires et économiques.

La réforme de la loi fondamentale du pays, un paquet de 18 articles, vise à présidentialiser le régime et à doter le chef de l'Etat, jusque-là remplissant des fonctions essentiellement honorifiques, de pouvoirs exécutifs.

S'il l'emporte, M. Erdogan, qui a échappé à une tentative de putsch il y a neuf mois, disposerait d'un pouvoir considérablement renforcé et pourrait en théorie rester président jusqu'en 2029. Agé de 63 ans, M. Erdogan a occupé le poste de Premier ministre entre 2003 et 2014 avant d'être élu président.

Les bureaux de vote ont ouvert à 04h00 GMT à Diyarbakir et dans d'autres villes de l'est de la Turquie. Le scrutin a débuté une heure plus tard, à 05h00 GMT, dans l'ouest du pays, notamment à Istanbul et Ankara, selon des médias.

Le président Erdogan a affirmé que le référendum constitutionnel était un scrutin pour l'avenir de la Turquie. «Si Dieu le veut, notre nation, ici et à l'étranger, s'avancera vers l'avenir ce soir en faisant le choix attendu», a-t-il déclaré après avoir voté à Istanbul, soulignant que le référendum n'était pas un scrutin «ordinaire» et visait à transformer le système de gouvernance.

Les partisans de M. Erdogan soutiennent qu'une telle mesure est nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort et stable au moment où le pays affronte des défis sécuritaires et économiques.
«Je suis convaincu que notre peuple va faire le choix d'ouvrir la voie à un développement plus rapide, à un véritable bond en avant», a déclaré M. Erdogan.

«Nous devons faire un choix qui n'est pas ordinaire afin de se hisser au niveau de civilisation contemporaine envisagé par Mustafa Kemal» Atatürk, le fondateur de la République, a-t-il ajouté.

Mais ses détracteurs dénoncent un texte taillé sur-mesure pour M. Erdogan, qu'ils accusent de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch manqué du 15 juillet.

La révision consitutionnelle, «indispensable» pour le gouvernement, une «dérive» selon l'opposition
Tout au long de la journée de vote, quelque 33.600 policiers sont déployés à Istanbul pour assurer le bon déroulement du scrutin, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Pour le gouvernement, cette révision constitutionnelle est indispensable pour assurer la stabilité du pays et lui permettre d'affronter les défis sécuritaires et économiques. Mais l'opposition dénonce la dérive autoritaire d'un homme qu'elle accuse de chercher à museler toute voix critique, surtout depuis la tentative du coup d'Etat avortée.

«Les résultats s'annoncent bons», a assuré samedi M. Erdogan lors de l'un de ses ultimes meeting de campagne. «Mais cela ne doit pas nous rendre léthargiques. Un oui fort sera une leçon donnée à l'Occident», a-t-il ajouté, après s'en être régulièrement pris à l'UE pendant la campagne.

M. Erdogan a notamment indiqué que la candidature de la Turquie à l'UE, au point mort depuis des années, serait mise «sur la table» après ce référendum.

Il a aussi relancé le débat sur le rétablissement de la peine capitale, une ligne rouge pour Bruxelles.
Pour Kemal Kiliçdaroglu, chef du CHP, le principal parti d'opposition, la Turquie a le choix:

voulons-nous poursuivre avec une démocratie parlementaire ou un système de gouvernement par un seul homme?», a-t-il déclaré samedi au cours d'un meeting près de la capitale, comparant le système présidentiel voulu par le gouvernement à «un bus sans freins dont on ne connaît pas la destination». L'opposition et les ONG ont déploré ces dernières semaines une campagne inéquitable, avec une nette prédominance du oui dans les rues et les médias.

La Turquie est par ailleurs sous état d'urgence depuis le putsch manqué.Quelque 47.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues.

Le parti prokurde HDP a ainsi dû faire campagne avec ses deux coprésidents et nombre de ses élus en prison, accusés de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.

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