La croissance économique mondiale devrait se renforcer en 2017 pour atteindre 2,7% mais des risques importants peuvent assombrir les perspectives, a indiqué dimanche la Banque Mondiale.
Selon le rapport de la Banque sur les perspectives économiques mondiales, publié dimanche à Washington, la croissance mondiale devrait s’établir à 2,7% en 2017, soit le même taux prévu dans l’édition de janvier de sa publication sur le développement dans le monde.
La BM a également maintenu ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2018 à 2,9%.
La croissance mondiale se renforcera cette année dans un contexte d’amélioration des perspectives économiques, la reprise des échanges commerciaux, le regain de confiance sur les marchés et la stabilisation des prix des produits de base permettent aux pays émergents et en développement exportateurs de ces produits de renouer avec la croissance, explique la BM.
Les conditions de financement à l’échelle mondiale restent favorables et les cours des produits de base se sont stabilisés.
Dans le contexte de cette amélioration de la conjoncture internationale, la croissance de l’ensemble des pays émergents et en développement atteindra 4,1 % cette année contre 3,5 % en 2016, prévoit cette institution financière internationale.
La croissance des sept plus importantes économies émergentes devrait se renforcer au point de dépasser son rythme moyen à long terme à l’horizon 2018, celle des pays avancés, se maintiendra en 2017 autour de 1,9% avec 2,1% pour les Etats-Unis, 1,7% pour la zone Euro et 1,5% pour le Japon. L’économie chinoise devrait enregistrer une baisse de la croissance cette année à 6,5 % puis à 6,3 % en 2018.
Si l’on exclut ce pays, l’Asie de l’Est et Pacifique devrait progresser à un rythme plus rapide pour atteindre 5,1 % en 2017 et 5,2 % en 2018.
Dans la région du Moyen-Orient et Afrique de Nord (Mena), la croissance économique tombera à 2,1 % en 2017, les effets négatifs de la réduction de la production de l’Opep sur les pays exportateurs de pétrole l’emportant sur la modeste amélioration de la situation des pays importateurs de pétrole.
La croissance devrait, toutefois, s’accélérer en 2018 pour atteindre 2,9 % dans l’hypothèse d’une atténuation des tensions géopolitiques et d’une hausse des cours pétroliers La croissance en Afrique subsaharienne devrait s’accélérer pour atteindre 2,6 % en 2017 et 3,2 % en 2018 grâce à une augmentation modérée des prix des produits de base et aux réformes visant à corriger les déséquilibres macroéconomiques.
Cependant, des risques importants assombrissent les perspectives. La mise en £uvre de nouvelles pratiques restrictives en matière d’échanges internationaux pourrait faire avorter l’encourageant rebond du commerce mondial, avertit la BM.
Aussi, l’incertitude persistante qui pèse sur les politiques publiques risque de saper la confiance et décourager l’investissement. " Cela fait trop longtemps que la faiblesse de la croissance freine la lutte contre la pauvreté : il est donc encourageant de constater que l’économie mondiale donne des signes de raffermissement ", commente Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, cité dans ce rapport.
La BM met l’accent dans ce rapport sur les inquiétudes suscitées par l’augmentation de l’endettement et des déficits des pays émergents et en développement. " Une hausse brutale des taux d’intérêt ou un durcissement des conditions d’emprunt pourraient avoir des conséquences préjudiciables", selon la BM.
A fin 2016, la dette publique était supérieure de plus de dix points de pourcentage du PIB à son niveau de 2007 dans plus de la moitié des pays émergents et en développement.
Dans un tiers de ces pays, les soldes budgétaires se sont détériorés de plus de cinq points du PIB par rapport à leurs niveaux de 2007, relève la Banque Mondiale.