Les dirigeants africains réunis hier à Addis-Abeba pour le premier jour du 29e sommet de l’Union africaine (UA) ont prôné la prévention et l’anticipation pour faire face aux crises et conflits sur le continent.
Intervenant à l’ouverture des travaux du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le président de la Commission de l’UA, a indiqué que «les questions de paix et de sécurité continuent de nous préoccupés au plus haut point», soutenant que la situation au Soudan du Sud, en Somalie, Libye et en République centre Afrique (RCA), ainsi que les difficultés de mise en œuvre de l'Accord de paix au Mali et les situations politiques dans certains pays africains tels que la RDCongo, le Burundi, la Guinée-Bissau et le Gabon, «traduisent, à suffisance, cette préoccupation».
«Pour faire face à tous ces conflits, nous avons décidé de donner la priorité à la prévention et l'anticipation qui invitent les groupements et mécanismes régionaux à une intensification de leurs actions en étroite coopération avec les organismes compétents de l’Union Africaine»,a-t-il expliqué, affirmant qu’»il était urgent d'informer, de préparer tous nos amis dans le monde des perspectives de réforme de notre Union et de plaider avec force et pédagogie pour mobiliser les soutiens en sa faveur».
Dans le même ordre d’idées, le président de l’UA, Alpha Condé qui a présidé la cérémonie d’ouverture du sommet, a indiqué que dans i plusieurs endroits, «les crises et conflits fratricides perdurent et continuent d’arracher des paisibles populations à leurs terres et de les pousser vers des chemins périlleux et incertains, alimentant ainsi le dramatique phénomène migratoire, aujourd’hui sources de xénophobie et d’amalgames».
Aussi, ajoute le président guinéen, «la dégradation de l’environnement génère de nouvelles crises qui hypothèquent l’avenir de nos populations, sans oublier les inégalités croissantes entre le Nord et le Sud qui fragilisent davantage notre continent».
«C’est pourquoi, l’Afrique dans sa quête d’émergence dans les dédalles de la mondialisation, a mis en place divers mécanismes et politiques afin d’atteindre les objectifs contenus dans les Agendas 2063 et 2030», a-t-il expliqué, lançant un appel pressant à tous les dirigeants africains, et à «toutes les bonnes volontés, pour que nous unissions nos efforts pour la réalisation effective de notre feuille de route sur le thème de l’année 2017».
«J’invite tous les pays africains à s’approprier davantage cette feuille de route, clé de voûte de notre action collective pour le renouveau de l’Afrique», a-t-il lancé, soulignant dans ce sens que «les mesures prises dans le cadre de l’autonomisation financière, de la réforme institutionnelle de l’Union Africaine, couplées à notre détermination à faire taire les armes sur le continent à l’horizon 2020, sont de nature à renforcer la crédibilité de notre organisation».
Quant à la vice-secrétaire général de l’ONU, elle a indiqué que l’engagement de l’Afrique en faveur des jeunes doit être accompagné d’»un accès équitable pour cette catégorie aux offres dans les affaires politiques et publiques».
Elle s’est félicitée du partenariat entre l’UA et l’organisation des Nations unies (ONU) indiquant qu’il était en «consolidation permanente et qu'il permettra un développement durable, la sécurité et la paix sur le continent».
«L’ONU continuera de soutenir l’UA à faire taire les armes d’ici 2020, et à soutenir le processus de l’intégration africaine», a-t-elle également affirmé.
Lors de cette première journée du sommet, prévu sur deux jours, le président de la République du Zimbabwe, Robert Mugabé, a remis un chèque de 1 million de dollars comme don en faveur de la Fondation de l’UA.
