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Golfe : Efforts internationaux pour résoudre la crise du Golfe dans l'attente de la réunion quadripartite au Caire

Publié par DKnews le 05-07-2017, 16h03 | 23
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La crise diplomatique entre le Qatar et les quatre pays (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Bahreïn et Egypte) a atteint un stade complexe marqué par des efforts internationaux en vue de trouver les solutions idoines, dans l'attente des résultats de la réunion entre les pays du Golfe et l'Egypte mercredi au Caire, afin d'évaluer de la réponse qatarie aux exigences de ces pays, pour le rétablissement des relations diplomatiques.

L'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l'Egypte ont annoncé dans un communiqué commun publié mercredi qu'ils avaient reçu la réponse de Qatar, remise par le médiateur koweïti.

«Les quatre pays ont reçu la réponse qatarie par le truchement du Koweït, avant la fin du délai supplémentaire accordé à la demande de sa majesté, Cheikh Sabah al-Ahmed al-Jabir al-Sabah, Emir de l'Etat frère du Koweït et donneront leur réponse au moment propice», indique-t-on dans un communiqué de l'Agence saoudienne SPA.

Le délai de dix jours, accordé au Qatar pour répondre aux demandes des quatre pays par le truchement du Koweït, avait expiré dimanche à minuit (heure saoudienne). Cependant, les quatre pays ont approuvé lundi la demande du médiateur koweiti de prolonger ce délai de 48 heures supplémentaires.

L'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et l'Egypte ont rompu le 5 juin dernier leurs relations diplomatiques avec l'Etat de Qatar et lui ont imposé des sanctions diplomatiques et économiques.

Le 22 juin dernier, ces pays ont présenté au Qatar une liste de demandes, contenant 13 conditions, à satisfaire dans un délai de dix jours, pour le rétablissement des relations.

Ces demandes incluent la limitation des relations avec l'Iran, la fermeture de la base militaire turque au Qatar et de la chaine satellitaire Al-Jazeera, l'arrestation et la remise d'individus recherchés par ces pays se trouvant sur le sol qatari et la rupture de tout lien avec les organisations terroristes et idéologiques».

Concernant le terrorisme, la presse saoudienne s'est focalisé mercredi sur la réunion des ministres des affaires étrangères des pays soutenant la lutte contre le terrorisme (Egypte, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis et Bahreïn), prévue ce mercredi au Caire, visant à donner une réponse à Qatar, présageant le durcissement des sanctions contre ce pays.

Le quotidien «al yaum» a intitulé sa une «la réunion du Caire tranchera la question du Qatar». Dans son éditorial intitulé «les prochaines démarches à prendre pour traiter avec le Qatar», le journal a écrit «Rien ne semble, dans le cadre de la crise en suspens entre le Qatar et les pays ayant imposé le blocus et d'autres pays du monde, à l'est comme à l'ouest, laisser entrevoir un dénouement... Doha poursuit ses man£uvres politiques et affirme que les exigences sont rédhibitoires. Cependant, le rejet des demandes par le Qatar est irrationnel.

Si Doha persiste dans cette attitude, cela ne peut être expliquée que par son passé lié au soutien du phénomène du terrorisme», a poursuit le journal.

«Les prochaines étapes s'annoncent, sans nul doute, difficiles face à l'obstination du Qatar, notamment sur les plans économiques. Le boycott du Qatar a eu un impact évident sur la situation économique et la dépréciation du riyal qatari dont les transactions ont été arrêtées au niveau international. Les conséquences des démarches qui suivent le boycott devront être assumées par Doha», a indiqué la presse saoudienne.

Selon la même source, l'«internationalisation de la crise ouvrera la voie à l'ingérence étrangère dans les affaires internes des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ce qui est inacceptable pour tous les pays du Golfe et les pays arabo-musulmans».

Les quatre pays arabes avaient décidé lundi de prolonger l'ultimatum fixé au Qatar pour rendre sa réponse aux revendications contre la reprise des relations. Le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheilh Abdellah Ben Zayed, a affirmé que les pays adversaires devront attendre la réponse du Qatar qui sera remise à la médiation koweitienne avant de décider des mesures à prendre, soulignant que toute réponse sera conforme au droit international.

S'agissant de la décision de boycotter le Qatar, le ministre émirati a déclaré mardi que «cette décision n'a pas été prise facilement, mais à l'issue de tentatives ayant duré des années pour convaincre le Qatar de mettre fin à son soutien au terrorisme et à l'incitation à la haine», estimant qu'il était «prématuré de parler des mesures à prendre par les quatre pays arabes avant de connaitre la réponse qui sera annoncé par les frères koweitiens».

«Au cas où le Qatar refuserait de satisfaire aux revendications, nous prendrons des mesures dans le cadre du droit international», a-t-il déclaré.

Pour sa part, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a souligné que la «liste des revendications présentée au Qatar est non négociable et doit être satisfaite dans sa totalité».
Le Qatar avait remis lundi à la médiation koweitienne sa réponse officielle aux revendications des adversaires qui avaient décidé, à la demande du Koweït,  de prolonger de deux jours l'ultimatum fixé à Doha.

Contacts intenses pour calmer la situation et résoudre la crise

Des contacts intenses ont eu lieu au niveau international entre les dirigeants des pays concernés par la crise du Golfe et leurs homologues de pays étrangers visant à calmer la situation et rechercher des solutions à la crise.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Samah Choukri, a reçu une communication téléphonique de son homologue américain, Rex Tillerson, ayant porté sur l'évolution de la crise de relations avec le Qatar.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, est arrivé mardi à Doha dans le cadre d'un périple dans la région du Golfe dans l'objectif de trouver une issue à la crise diplomatique des pays du Golfe.

M Sigmar Gabriel a entamé son périple par l'Arabie saoudite, puis les Emirats arabes unis et le Qatar avant de se rendre mercredi au Koweït. Avant de quitter Berlin, le ministre allemand avait annoncé qu'il resterait neutre concernant la crise du Golfe. «Nous ne soutiendrons aucune partie, toutefois la crise du Golfe n'influe pas seulement sur les parties directement concernées par le conflit, mais également sur nos intérêts».

Par ailleurs, le conseil de l'organisation maritime internationale (OMI) tiendra mercredi une séance d'audition concernant le dossier technique du Qatar lié aux «dépassements des Etats ayant imposé le blocus sur l'intégrité maritime du pays».

La séance débattra du dossier technique du Qatar concernant «la violation par les pays ayant imposé le blocus des conventions maritimes et internationales qui s'est répercuté sur la navigation maritime».

L'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn avaient rompu leurs relations diplomatique avec le Qatar le 5 juin dernier et lui ont imposé des sanctions pour «soutien au terrorisme et ingérence dans ses affaires internes». Le Qatar rejette fermement ces accusations et accuse ces pays de chercher à le mettre sous tutelle.

Le 22 juin, ces quatre pays ont remis, via le  médiateur koweitien, une liste de revendications comprenant treize conditions, dont une réduction de ses relations avec l'Iran, la fermeture de la chaîne Al-Jazeera ainsi que d'une base militaire turque sur son sol. Ils ont accordé à Doha dix jours pour satisfaire à ces demandes.

Lundi dernier, Doha a remis sa réponse à la liste de demandes présentée par l'alliance arabe qui a accordé 48 heures supplémentaires à Doha à la demande de l'Emir du Koweït.

Le Koweït joue le rôle de médiateur dans cette crise. Des appels régionaux et internationaux à l'apaisement et au dialogue sont lancés pour éviter toute escalade pouvant compliquer davantage la situation dans cette région.

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