L’ingénierie de la filière pétrole et gaz a perdu 20% de ses effectifs en France, en raison de la crise qui touche ce secteur depuis 2014, a indiqué un rapport de Syntec-Ingénierie.
Syntec-Ingénierie, qui a soumis au gouvernement français un plan d’actions pour soutenir l’activité des entreprises françaises d’ingénierie Oil & Gas, a souligné la précarisation de la filière française.
En seulement deux ans, les entreprises d’ingénierie Oil & Gas ont fait face à un gel de leur carnet de commandes et ont été amputées de 20% de leurs effectifs entre 2014 et 2016 pour ne plus compter que 52.000 collaborateurs, a révélé l’étude qui a averti que si le prix du baril de pétrole reste durablement inférieur à 50 dollars, cette destruction d’emplois pourrait se poursuivre Syntec-Ingénierie, qui la Fédération professionnelle de l’ingénierie, à laquelle adhèrent 400 entreprises, rappelle que depuis fin 2014, le secteur des hydrocarbures est frappé par une crise d’une durée et d’une ampleur historiques : en 2 ans, le baril de pétrole a baissé de 80 dollars, passant de 110 à 30 dollars.
Dans son constat, cette fédération a relevé que cette chute considérable a entrainé le gel de la grande majorité des nouveaux projets mondiaux, rappelant qu’en 2016, les investissements en exploration et production sont retombés au niveau de 2010 et l’ingénierie de la filière, dont l’activité dépend à 65% du prix du baril, en a été très fortement impactée .
L’étude montre que les entreprises qui ont le plus souffert de la crise sont celles dont l’activité est la moins diversifiée et ayant un positionnement en amont dans l’exploration et/ou la production, alors que les grandes entreprises, qui captent 80% de ce marché, ont pu absorber la baisse de la demande par leur taille.
Pour résister à la crise, a indiqué Syntec-Ingénierie, les entreprises françaises ont engagé un mouvement de restructuration vers une diversification de leur activité, permise par la transversalité des compétences des métiers de l’ingénierie industrielle et la gestion de projets complexes .
Fortement impactées par la crise de 2014, les entreprises d’ingénierie françaises Oil & Gas ont aujourd’hui engagé des processus de restructuration.
La reconnaissance dont jouit notre profession, notamment dans la supervision de projets complexes, est un atout fort que nous devons pleinement exploiter dans la compétition mondiale , a-t-elle expliqué, misant sur le redémarrage de la demande d’ingénierie à partir de 2018-2019.
En attendant, la fédération a mis en place un plan d’actions afin de mettre en place des mécanismes d’aides pour soutenir la filière en adaptant les compétences des collaborateurs à travers des formations aux nouveaux marchés.
Elle compte également accompagner la diversification des entreprises d’ingénierie et relancer l’investissement privé dans le remplacement de l’appareil de production.
